Si vous avez ouvert Netflix ces derniers jours, vous êtes forcément tombée sur First Kill. Cette petite série de vampires au budget modeste a surpris tout le monde en rejoignant le top 3 des séries les plus regardées en ce moment sur la plateforme. En France, elle arrive juste après les mastodontes Stranger Things saison 4 et la fin de Peaky Blinders. Rien que ça !
Mais si First Kill a particulièrement retenu notre attention chez Madmoizelle, c’est qu’elle nous épargne l’éternel couple hétéro composé d’une meuf de 20 ans et d’un vampire âgé de 1500 ans pour proposer un récit centré sur deux ados lesbiennes. Alors, on mate ou on zappe ? Voici notre verdict.
First Kill, de quoi ça parle ?
First Kill revisite l’histoire de Roméo et Juliette version vampires et lesbiennes. Une passion dévorante naît entre Juliette (oui, parce que Roméo et Juliette, tout ça) et Calliopé. Mais leur amour va connaître bien des tourments à cause de leur différence de nature qui en font des ennemies ancestrales.
Comme dans la pièce de Shakespeare, leurs familles respectives occupent une place centrale dans le drame et des arcs narratifs se nouent autour des sœurs, des frères et des mères.
Une série vampirique qui nous replonge dans les années 2000
Bien sûr, ce n’est pas parce qu’un programme est beaucoup regardé qu’il est forcément réussi. Depuis la sortie de First Kill le 10 juin dernier, des réactions allant de mitigées à moqueuses ont fleuri sur Internet. En tant que série sortie d’un peu nulle part, First Kill n’a pas eu droit à un budget illimité…et ça se voit.
On se demande par exemple si les acteurs ont bien touché leur salaire tant la plupart jouent mal. Pareillement, si la série a le mérite d’assumer son côté fantastique, elle s’en donne à coeur joie pour filmer sans détour des loups-garous, des ogres et autres zombies. On découvre alors autant de bébêtes monstrueuses que de fonds verts de traviole et de prothèses achetées au bazar du coin.
Mais à y regarder de plus près, on se rend compte que ces « maladresses » sont en fait tellement exagérées qu’elles sont probablement recherchées. First Kill ne cherche pas à accomplir des prouesses techniques. En réalité, la série s’inscrit dans la mythologie des séries de vampires de l’époque 1990-2000. Et sous cet angle, elle réussit haut la main !
Impossible de ne pas penser à l’extraordinaire Buffy contre les vampires et tous ces combats menés contre un figurant recouvert de papier mâché. Pareillement, on a appris à adorer la série de Joss Whedon même si certains acteurs jouaient comme s’ils avaient échangé leur script avec celui du zombie (coucou Tara).
Ainsi, ce qui apparaît à première vue comme des « défauts » fait tout le charme de First Kill. Plutôt que d’entrer dans une surenchère d’effets spéciaux où elle perdait forcément faute de moyens, la série nous plonge dans la nostalgie de ces soap-opera de vampires où l’interêt est moins le réalisme que les histoires d’amour, d’amitiés, de mort et de trahison.
Pourquoi c’est un petit plaisir coupable, vraiment féministe et inclusif
Or, sur ce dernier point, First Kill est une réussite. Le scénario et les personnages sont bien écrits et les rebondissements sont souvent malins et touchants, ce qui en fait un bon divertissement. Mais là où la série vaut particulièrement le détour, c’est pour sa représentation des femmes, des personnes racisées et son discours sur la queerness.
First Kill ne se contente pas de remplacer artificiellement un couple hétéro par un couple lesbien. Juliette et Calliopé sont confrontées à cette problématique : « Ma famille attend de moi que je tue celle qui est censée être un monstre, mais je l’aime. ». À travers la passion interdite avec un « monstre », il y a une métaphore sur le fléau de l’homophobie. Or, les personnages vont vivre des situations poignantes les amenant à reconsidérer les normes qui régissent leurs vies.
Si la série est féministe, c’est aussi que les mères y sont des figures centrales, positives et puissantes. On se souviendra de Talia, personnage incroyablement fort et bouleversant, interprété par l’excellente Aubin Wise.
Les femmes sont au centre de l’intrigue et des décisions tandis que les hommes hétérosexuels sont relégués au second plan. De plus, la masculinité n’est pas mise en scène comme une chose positive : au contraire, elle est à l’origine de décisions inhumaines.
Si on commence à entendre des rumeurs à propos d’une saison 2, on espère que les producteurs investiront assez dans First Kill pour lui permettre de régler ses défauts et déployer tout son potentiel !
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Crédit de l’image à la Une : © Netflix
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Les Commentaires
Je suis dans le cœur de cible, il faut croire. J'ai regardé le premier épisode par curiosité et j'ai enchaîné la saison 1 en un week-end donc je suppose que ça a bien fonctionné sur moi.
L'intrigue est vraiment pas mal. Vu le thème, on aurait pu s'attendre à des grosses ficelles du genre « Ce sont les humains, les véritables monstres et ils sont intolérants ! » ou encore « L'amûr est plus fort que les différences » mais j'ai trouvé le traitement beaucoup moins manichéen et plus subtil.
Les personnages sont très attachants aussi (sauf la sœur, Elinor, personnellement je la trouve cliché) et j'ai beaucoup appréciée les deux personnages principales et leurs actrices.
Bref j'ai passé un moment sympathique et je n'en demandais pas plus. Je comprends totalement qu'on accroche pas. Si vous êtes adulte et que vous n'êtes pas dans un mood nostalgique de ce type de séries... c'est vraiment beaucoup trop ado je pense.
Par contre, parler de « chantage » et des personnages comme des coquilles vides... c'est plus du bashing gratuit pour le coup. Cette série ne mérite pas cet acharnement.