Quand la nouvelle sensation pop américaine Olivia Rodrigo veut vendre des vêtements portés dans ses clips à ses fans, elle va sur le site-appli d’origine britannique Depop pour que tout soit sold-out dans la minute : c’est LA plateforme de mode de seconde main préférée des jeunes Américains et Britanniques.
Si bien que son succès a tapé dans l’oeil d’Etsy qui vient de la racheter !
La plateforme est plutôt réputée pour réunir plein de petites marques et d’artisans à travers le monde qui y vendent leurs créations, ou des collabs avec des personnalités (comme récemment le designer Prabal Gurung ou l’ex-star de la télé-réalité The Simple Life Nicole Richie). C’est donc une sacrée fusion entre deux géants du shopping en ligne qui s’annonce pour l’industrie de la mode…
Etsy rachète Depop pour 1,63 milliard de dollars
En effet, ce rachat de Depop par Etsy a coûté 1,63 milliard de dollars (soit environ 1,34 milliard d’euros). Car sa clientèle fait rêver : sur 30 millions d’utilisateurs, plus de 90% ont moins de 26 ans
(et donc appartiennent à ce que le marketing adore appeler la « génération Z »), rapporte le journal anglais The Guardian. Sur Etsy, l’âge moyen est plutôt de 39 ans (ce que les marketeux appellent la génération Y ou des millennials).
La force de Depop, fondé en 2005 par l’entrepreneur italo-britannique Simon Beckerman, c’est donc d’être déjà dans la poche d’une génération Z pour qui la seconde main devient de plus en plus le premier réflexe en matière de mode. Elle permet donc à beaucoup d’étudiants de faire des économies et/ou d’arrondir leurs fins de mois. Certaines personnes ont même fait de la vente via Depop leur lucrative activité principale, écumant les fripes pour faire une plus-value sur leurs trouvailles.
Cette popularité s’explique aussi par la simplicité de l’appli, intuitive et addictive, puisqu’elle se parcourt comme Instagram.
L’énorme marché des vêtements d’occasion
D’après le cabinet d’étude Bostong Consulting Group, le marché mondial des vêtements d’occasion s’estime à 40 milliards de dollars par an. Soit seulement 2% du marché total de l’habillement, mais avec une croissance affolante de 15 à 20% envisagée pour les cinq prochaines années !
C’est donc toute l’industrie de la mode qui frémit et tente de se restructurer en s’imposant sur le marché de la seconde main, vers lequel les jeunes se tournent de plus en plus. Comme par exemple le concurrent direct de Depop qu’on connaît mieux en France, Vinted. Fondé par deux femmes lituaniennes en 2008, le site vient de lever 250 millions d’euros, pour atteindre une valorisation à 3,5 milliards d’euros. Forcément, de grands acteurs du secteur lui font les yeux doux pour un potentiel rachat.
On pense également à des initiatives de plus petite ampleur pour tester les eaux dans cette direction, comme la chaîne Pimkie qui intègre désormais des corners de seconde main dans certaines de ses boutiques physiques. En ligne ou en présentiel, la mode de seconde main vaut donc de plus en plus gros !
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