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3 femmes accusent Cary Fukunaga, réalisateur du dernier James Bond, d’être un prédateur sexuel

Plusieurs jeunes femmes ont pris la parole pour décrire certains comportements jugés abusifs de Cary Joji Fukunaga, réalisateur de Mourir peut attendre, les séries Maniac, ou encore True Detective.

Le site féministe Jezebel a publié plusieurs témoignages concernant le réalisateur Cary Joji Fukunaga, à qui l’on doit le dernier James Bond Mourir peut attendre, ainsi que la première saison de la série culte True Detective.

Ces témoignages décrivent des comportements d’emprise et de manipulation à l’égard de jeunes femmes.

L’actrice Rachelle Vinberg prend la parole sur sa relation avec Cary Fukunaga

C’est une story du réalisateur sur son compte Instagram à propos des atteintes au droit à l’avortement aux États-Unis, « une guerre contre les droits des femmes » selon lui, qui a d’abord fait réagir une jeune femme, scandalisée de voir Cary Fukunaga se faire une réputation d’allié féministe, alors que ce qu’elle a vécu à ses côtés est tout autre :

« Voilà ce qu’il a posté. Ça me met en colère car il n’en a rien à faire des femmes. Il ne fait que les traumatiser. J’en ai parlé à beaucoup de filles. Va te faire foutre Cary. »

Il s’agit de Rachelle Vinberg, actrice et skateuse notamment croisée dans la série Betty (diffusée sur OCS). Âgée aujourd’hui de 23 ans, elle raconte avoir été en relation avec le réalisateur de 44 ans, alors qu’elle était tout juste majeure, en 2016.

Une relation qu’elle qualifie aujourd’hui de traumatisante.

Elle raconte dans deux longues stories épinglées sur son compte que Cary Fukunaga lui demandait par exemple de mentir sur leur relation et de se faire passer pour sa nièce ou sa cousine devant d’autres gens.

« Il aime aussi faire des tatouages aux filles », affirme-t-elle toujours dans sa story en montrant la petite planche de skate encrée sur son poignet. « Il m’a fait ce tatouage quand j’avais 18 ans et c’est quelque chose qu’il aime faire, c’est sa façon de marquer les femmes, c’est tellement… bizarre ! »

rachelle vinberg story – cary
Extrait de la story de Rachelle Vinberg sur Cary Fukunaga – Instagram

Après deux ans et une thérapie pour réussir à se remettre de cette histoire, Rachelle Vinberg veut permettre à d’autres victimes d’emprise d’y échapper. Consciente que le comportement du réalisateur ne tombe pas sous le coup de la loi, elle veut avant tout alerter sur la façon dont certains hommes abusent de leur position sur des personnes vulnérables.

« J’ai passé des années à avoir peur de lui. C’est un pointeur [‘groomer’ en anglais désigne des personnes qui abusent de leur position de domination sociale afin de profiter de personnes plus jeunes et/ou vulnérables, souvent à peine majeures. Dans le langage familier français, on parle souvent de ‘pointeur’]. Ça fait des années qu’il ne fait que ça. Faites gaffe à lui. »

Le témoignage des jumelles Loesch sur leur relation avec Cary Fukunaga

Un autre témoignage s’ajoute à celui de la comédienne et skateuse : celui des sœurs jumelles Hannah et Cailin Loesch. Deux actrices que Cary Fukunaga a rencontré lors du tournage de la mini-série Netflix Maniac, sortie en 2018, dont il est le réalisateur. Elles avaient alors 20 ans et veulent aujourd’hui partager leur histoire en solidarité avec Rachelle Vinberg.

Elles racontent les invitations répétées et parfois insistantes de Cary Fukunaga, les flirts par messages privés adressés à l’une d’elles, mais aussi les « red flags » nombreux, qu’elles ont préféré ignorer à l’époque, ainsi que les mises-en-garde de leurs amis. Elles dépeignent une relation à trois dont l’ambiguïté semble avoir été savamment entretenue par le réalisateur.

« Pendant les trois années suivantes [après leur rencontre, ndlr], on s’est embarqués tous les trois dans cette relation faite de hauts et de bas que nous deux espérions qu’elle se transforme en l’une de ses deux catégories : un simple trio amical, ou une relation romantique entre l’une de nous et Cary. »

Elles décrivent la dernière interaction houleuse entre lui et Cailin, après une tentative de régler cette situation chaotique et d’aborder enfin le problème de leur relation.

« Il a ensuite fait un virage à 180 degrès, disant que si on avait pensé qu’il se passait quelque chose, ou qu’il voulait une relation à trois, c’était nos troubles de l’anxiété qui en étaient la cause. Il a dit que Cailin vivait sur une autre planète, et que son ex-petite amie était pareille. Quand elle a pleuré, il s’est moqué d’elle et a demandé pourquoi ça l’embêtait alors qu’on “on ne se connaissait même pas”. Il a dit qu’il “parlait de sexe” tout le temps avec les gens qu’il connait, et qu’elle essayait d’y voir quelque chose qui n’existait pas car elle l’aimait bien.

Il a demandé si elle se rendait compte “à quel point cela aurait une mauvaise image” si cette histoire venait à se savoir à la suite du mouvement Me Too, ajoutant qu’il “n’aimait pas” la personne que Cailin décrivait. Cailin se souvient encore du regard violent qu’il avait en lui parlant, comme si elle était complètement folle d’y accorder de l’importance. Elle a commandé un Uber alors qu’il l’appelait, et aucune de nous ne l’a plus revu. Un sms final envoyé à Hannah, affirmant que toute l’histoire n’était qu’un grand malentendu, et qu’il n’avait “que du respect” pour nous deux, est resté sans réponse. »

Le grooming, cette forme d’abus de pouvoir faisant passer l’emprise pour de la séduction

Leurs récits à toutes les trois décrivent un homme très conscient que sa proximité avec des femmes aussi jeunes, mais aussi que ses comportements répétés ne sont pas appropriés et qu’il faut mieux les dissimuler. Un homme très conscient aussi de son statut de réalisateur puissant et respecté, et capable d’en user pour approcher, influencer, voire manipuler.

Les trois jeunes femmes ont remercié toutes les personnes qui les soutiennent dans leur démarche et se sont adressées aussi à d’éventuelles autres victimes :

« Cela signifie plus que vous ne pouvez l’imaginer et valide notre décision de prendre la parole malgré la peur. Nos DM restent ouverts et nous voulons que vous sachiez que nous sommes là pour vous, aussi. »

Le site Jezebel parle de grooming pour qualifier les comportements présumés de Cary Fukunaga, soit l’emprise d’un homme pour contrôler des jeunes adultes ou des mineurs non par la force, mais par la séduction.

C’est le même mécanisme qu’a d’ailleurs dénoncé l’actrice Evan Rachel Wood, qui accuse aujourd’hui son ex-compagnon Brian Warner (connu sous le pseudonyme Marilyn Manson) de viols ainsi que de violences sexuelles, physiques et psychologiques.

Rachelle Vinberg assure d’ailleurs que les personnes qui évoluent dans le milieu professionnel de Cary Fukunaga sont au courant qu’« il est un prédateur » : « Ils le savent tous mais ils ne font rien. »

Pour l’heure, le réalisateur Cary Fukunaga n’a pas encore réagi publiquement à ses accusations.

À lire aussi : « C’est re-traumatisant » : Evan Rachel Wood parle de la vie après la plainte pour violences sexistes

Crédit photo : Dick Thomas Johnson from Tokyo, Japan, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons

Violences conjugales : les ressources

Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :


Les Commentaires

12
Avatar de Tu as raison.
11 mai 2022 à 19h05
Tu as raison.
Merci!
0
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Pour la sortie de la démo, il serait préférable de la sortir publiquement le 1er octobre en soirée (vers 18h–20h). Cela vous donne le temps de vérifier le build dans la journée et garantit que Steam la prendra bien en compte pour l’avant-première presse du 2 octobre.

J'ai déjà commencé à contacter quelques journalistes sans trop de succès. Je prévois d'envoyer une nouvelle salve avec le communiqué de presse le 1er octobre également afin que  les journalistes aient l’info + le presskit au moment où la démo devient disponible.

Pour les influenceurs, ils n’ont pas accès à la Press Preview officielle, donc je prévois de leur transmettre le lien démo dès le 1er octobre. Cela leur donnera le temps de produire du contenu en avance et de programmer des diffusions juste avant ou pendant le Next Fest.

Enfin, d'après ce que j'ai compris de la documentation officielle Steamworks, il est possible d’envoyer une notification (email + appli mobile) aux joueurs ayant wishlisté le jeu. Le déclenchement est manuel et disponible une seule fois dans les 14 jours suivant la première mise en ligne de la démo.

Si la démo est publiée le 1er octobre, vous devriez avoir jusqu’au 15 octobre environ pour utiliser cette notification. On pourrait donc la programmer stratégiquement au 13 octobre, mais il faudra bien vérifier que le bouton soit disponible dans Steamworks à ce moment-là.
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