Pour beaucoup de personnes, s’habiller de seconde main n’a rien de bien nouveau. Pour d’autres, cela tiendrait presque d’une tendance récente. Qu’importe les raisons, toujours est-il que cette pratique présente de nombreux avantages pour le porte-monnaie personnel, mais aussi pour la planète. Et ce, tant qu’on n’y fait pas du shopping au même rythme que la fast-fashion. C’est, hélas, une dérive croissante, comme on en parlait dans l’épisode dédié à la seconde main du podcast Matières Premières.
Globalement, le marché de la seconde main ne fait que grossir. En France, il a généré 7 milliards d’euros en 2019, dont un milliard rien que pour le textile, d’après une étude de Xerfi pour l’Institut Français de la Mode (IFM), cité par le média FashionUnited.fr.
D’après le cabinet d’études Bostong Consulting Group, le marché mondial des vêtements d’occasion s’estime à 40 milliards de dollars en 2019. Soit seulement 2% du marché total de l’habillement, mais avec une croissance affolante de 15 à 20% envisagée pour les cinq prochaines années ! Bref, tout le monde veut sa part du gâteau, qu’on soit une personne lambda, une plateforme dédiée à la seconde main, ou même une marque. Best-of.
Vestiaire Collective pour du luxe de seconde main authentifié
Parmi les acteurs majeurs du secteur, on compte notamment Vestiaire Collective, valorisée à 1,7 milliards de dollars, avec 550 000 nouveaux articles mis en vente par semaine. C’est la marketplace vers laquelle on peut préférer se tourner pour y trouver du luxe de seconde main, pouvant être authentifié par l’équipe d’experts de l’entreprise, ce qui explique la commission importante prise par la plateforme.
Vinted pour de la mode à petit prix grand public
Si le panier moyen d’une transaction s’élève à 400€ sur Vestiaire Collective, c’est plutôt 20€ pour Vinted. Fondé en 2008 mais arrivé en France en 2013, ce site lituanien beaucoup plus grand public y compte déjà plus de 16 millions de personnes utilisatrices dans l’Hexagone (et 45 millions dans le monde).
L’entreprise désormais valorisée à 3,5 milliards d’euros (contre 1 milliard en 2019, signe de sa croissance exponentielle, étonnamment porté par la pandémie) permet de trouver facilement des vêtements et accessoires pour petits et grands, à prix rikiki et commission raisonnable.
Même si elle se concentre sur la mode, on peut aussi trouver sur la plateforme d’autres articles comme des livres, des jeux vidéos, de la vaisselle ou encore de la déco. C’est une plateforme très simple d’utilisation, sans prise de tête, où l’on trouve des personnes de tous les âges, et pas que des fans de mode dans la vingtaine qui n’y vendraient que des articles presque trop pointus pour la vraie vie.
Depop pour de la mode jeune et pointue
Justement, Depop fonctionne un peu comme un réseau social de vente mode de seconde main à la Vinted, mais avec une concentration de jeunes personnes fans de mode. La marketplace d’artisanat Etsy vient de racheter pour 1,63 milliard de dollars ce site britannique fondé en 2005, dont 90% des personnes utilisatrices ont moins de 26 ans. Forcément, avec une clientèle aussi jeune, on trouve surtout des vêtements qui plaisent à cette tranche d’âge, ce qui est bon à savoir.
LeBonCoin pour s’économiser les commissions et frais de ports
Pour les personnes les plus courageuses et aventurières, Le Bon Coin permet aussi d’acheter et revendre de la mode, même s’il n’est pas spécialisé pour ça pour l’instant. Le gros avantage de cette plateforme ultra populaire, c’est qu’elle ne prend pas de commission, et qu’il n’y a pas de frais de ports. Il peut donc être judicieux si vous avez beaucoup de temps et d’énergie pour un vide-dressing de dupliquer vos annonces : sur une plateforme bien connue pour la mode comme Vinted ou Depop, et sur LeBonCoin. Et si une personne se montre intéressée sur une plateforme mode, de lui proposer de finaliser la transaction sur Le Bon Coin.
La grande fripe pour de la seconde main au-dessus de la taille 42
Même si sur Vinted, on trouve assez facilement des grandes tailles, il arrive souvent que des personnes filiformes achètent des fringues volontairement beaucoup trop grande pour les retailler à leur sauce : par exemple créer à partir d’un blazer taille 52 un ensemble veste cropped et mini-jupe assortie. Aussi créative et intéressante soit-elle, cette pratique très populaire, notamment sur TikTok où elle se retrouve notamment attachée au hashtag #ThriftFlipping, prive beaucoup de personnes de vêtements à leur vraie taille, hélas.
Fatiguée de galérer à trouver sa taille, la Française Noëmie Divet a donc choisi de créer sa propre plateforme dédiée à la mode de seconde main plus size, des tailles 42 au 62, La Grande Fripe. Elle expliquait récemment à Madmoizelle :
« Dans la mode française, même éco-responsable, il y a très peu de place pour les personnes grosses. Bien que certaines marques commencent à jouer le jeu, elles ne proposent que des tailles allant jusqu’au 48. C’est déjà bien mais ce n’est pas suffisant.
Quand je regarde du côté des États-Unis et de la Grande-Bretagne, il y a pas mal de friperies entièrement dédiées aux grandes tailles. Je m’en inspire pour proposer des vêtements qui ont traversé des décennies et qui sont bien souvent de meilleure qualité que ceux achetés dans les magasins de fast fashion. »
Il était plusieurs fois, pour habiller bébés, enfants, et ados
Il était plusieurs fois est un site de seconde main qui a été fondé par deux mères de famille, bien conscientes de combien il peut vite devenir ruineux d’habiller des enfants qui ont la fâcheuse tendance à grandir beaucoup trop vite.
Depuis près de cinq ans, l’équipe s’agrandit pour mieux récolter, trier, sélectionner, enjoliver, et livrer des vêtements et accessoires de seconde main pour bébés, enfants, et ados (de 0 à 16 ans). Une bonne adresse à connaître pour rhabiller sa propre famille ou revendre les fringues de ce qui ne pourra plus vêtir les bambins de son entourage direct. C’est même valable pour des livres jeunesse !
Les marques qui proposent leur propre section seconde main
Face à ce secteur en plein boom, nombreuses sont les marques à vouloir intégrer à leur modèle économique leur propre section seconde main. C’est le cas notamment du côté d’enseignes grand public en physique et en ligne comme C&A (ça s’appelle oC&Az et j’ai mis mille ans à comprendre le jeu de mot pour « occasion », j’ai honte…) Kiabi et Decathlon, ou uniquement en boutiques comme Pimkie.
Du côté des griffes premium et luxe, c’est aussi la ruée vers la fripe, comme Isabel Marant, Sandro, Balzac Paris, ou encore Aigle (qui l’appelle Second Souffle).
La marque ba&sh procède de façon différente : les clientes enregistrées en ligne peuvent depuis leur compte proposer de revendre un article et c’est la plateforme elle-même (aidée d’une technologie développée avec les agences spécialisées en tech mode Arianee et Reflaunt) qui va proposer votre annonce sur les sites d’annonces les plus populaires. Même le grand magasin parisien Printemps s’y met avec son corner 7e ciel. Bref, vous n’avez que l’embarras du choix. Bon courage pour négocier tout ça !
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Crédit photo de Une : Depop
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