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Culture

Six Feet Under, la série thérapeutique

Brune revient sur Six Feet Under, série culte du début des années 2000, qui vous renvoie à deux-trois interrogations par rapport à la mort, notamment.

Il y a les séries télé qu’on regarde pour s’occuper lorsqu’on a rien d’autre à faire, en mangeant des pâtes à même la casserole dans son canapé le dimanche après-midi. Et puis il y a les séries télé qui nous rendent accros, tellement accros qu’on est prêts à se lever plus tôt le matin pour avoir le temps de voir un épisode avant de partir au boulot (la tristesse, c’est hélas du vécu). Tellement accro qu’on se met à parler des personnages de la série comme si c’était des membres de notre famille, et même à rêver d’eux, si si ! Six Feet Under fait partie de la seconde catégorie, et figure tout en haut dans mon palmarès personnel de la série. (NDFab : Brune n’a pas encore vu Sur Ecoute, c’est donc normal :))

six-feet-under-post

Six Feet Under, c’est le bébé de Alan Ball (scénariste de American Beauty). Une série de 5 saisons qui suit la vie d’une famille de croque-morts à Los Angeles. Ouais, y’a plus attractif comme pitch… Mais je peux vous assurer qu’après avoir bouffé les 5 saisons en question, vous poserez un autre regard sur le métier de croque-mort (peut-être même que vous trouverez ça sexy, ouais !)

Le cadre de la série étant les pompes funèbres, on peut imaginer qu’il est question de mort. Évidemment. La mort est partout, à commencer par les trois premières minutes, où le patriarche de la famille Fisher se tue dans un accident de corbillard. Puis, pour ne pas perdre l’habitude, chaque épisode commence par une mort, de la plus banale à la plus loufoque. Tout y passe, la liberté des scénaristes est totale.

Pourquoi c’est bien ? Parce que la série nous concentre sur ce qui rend la vie importante, et c’est bel et bien la mort. La mort, qui dans trop de films ou de livres est évoquée trop rapidement, ou simple prétexte à rebondissement. D’ailleurs à ce propos [SPOILER HARRY POTTER]j’aurais deux trois mots à toucher à J.K. Rowling pour avoir osé tuer Sirius Black de manière aussi pourrie (depuis quand on meurt en passant derrière un rideau ??) et pour ne pas avoir eu le cran de tuer Harry Potter à fin (il DEVAIT mourir).

[/SPOILER]

Dans Six Feet Under, la mort est un commencement, elle rapproche les gens, les éloigne, les fait grandir, elle est inévitable et omniprésente. C’est en cela que cette série donne de sacrées leçons de vie. La mort n’y est pas un sujet tabou, mais plutôt un événement normal faisant partie de la vie, pouvant être traité de manière tragique, mais aussi avec humour, ou indifférence. Sans parti-pris religieux ou mystique, SFU nous donne une vision de la mort rassurante, douce, et pose un constat : peu importe ce qu’il y a après la mort, l’important c’est ceux qui restent.

La série parle tellement bien d’eux, ceux qui restent, les vivants, qu’on a l’impression de les connaître depuis toujours. Et là aussi les tabous sont joyeusement transgressés : on nous parle de sexualité, de drogue, de religion, avec une liberté qu’on n’attendait pas forcément dans une série américaine – Six Feet Under aura d’ailleurs été un précurseur du franc parler des séries US. Elle met en scène des personnages terriblement humains, des gens « comme nous », peut-être un chouïa plus perturbés que la moyenne, qui essaient, comme à peu près tout le monde, d’être heureux.

Après avoir parlé avec plusieurs personnes ayant vu et apprécié la série, il semblerait qu’elle ait un effet thérapeutique sur beaucoup de gens. La psychologie des personnages est tellement fouillée et réaliste qu’on s’identifie forcément à l’un d’entre eux. Avec son rythme très lent et ses longs épisodes, SFU nous fait réfléchir à des tas de choses auxquelles on ne pense pas assez, et donne à sa manière des réponses aux questions existentielles que tout le monde se pose.

L’autre idée agréable que véhicule la série d’Alan Ball, c’est qu’on a tous le droit de péter un boulon. Sur ce point-là, aussi, Six Feet Under a été précurseur : ses scénaristes ont autorisé d’autres scénaristes à mettre en scène des personnages qui font des erreurs, déconnent, sont bourrés de défauts. Ils ont tous leur part d’ombre et ça a quelque chose de rassurant parce que ça nous ressemble.

Et cerise sur le gâteau, Six Feet Under est une série avec une VRAIE fin. Depuis la première saison, Alan Ball savait qu’il n’en ferait que 5, et que l’histoire s’achèverait vraiment à ce moment-là. Pas de saison supplémentaire pour faire plus de pognon, pas de prolongations inutiles, non : SFU se termine bel et bien, et de manière grandiose. Je vous défie de ne pas pleurer devant les 10 dernières minutes du dernier épisode, c’est certainement le plus beau moment filmé du siècle et je vous préviens, ça vaut son pesant de cacahuètes.

/! GROS SPOILER

Pour celles qui l’ont vue, je vous fais ce petit plaisir de la remettre, mais si vous n’avez pas encore apprécié la série, ne regardez surtout pas, ça vous gâcherait une grosse partie du plaisir !


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Les Commentaires

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Avatar de Tabouret
21 octobre 2011 à 19h10
Tabouret
Hum, désolée de déterrer le sujet mais je découvre cette section du forum et je ne PEUX PAS ne rien écrire sur Six Feet Under.

Cette série, on me l'a faite découvrir en 2007 si mes souvenirs sont bons. À ce moment-là, elle a atteint haut la main la première place dans le classement de mes séries préférées, et depuis aucune autre n'a réussi à la détrôner (à mon avis c'est pas demain la veille que ça arrivera parce que ça demandera un sacré niveau).

Pour moi, malgré le thème omniprésent de la mort, Six Feet Under parle avant tout de la vie, dans toutes ses facettes. Elle traite d'énormément de sujets sans jamais en faire trop. Et ce que j'aime par dessus tout, c'est que les personnages sont réalistes et vraiment profonds. Je ne peux pas avoir de personnage préféré, car je les ai tous adorés et détestés à différents moments de la série. Dans la vraie vie c'est pareil, personne n'est super lisse, on peut avoir envie de foutre des baffes à des gens qu'on adore ou découvrir qu'une personne qu'on déteste a quand même des bons côtés.

J'adore aussi le ton extrêmement décalé. Il y a beaucoup d'humour noir mais aussi pas mal de loufoque. Au final, les passages déprimants sont contrebalancés par les moments drôles (même si selon les épisodes la balance penche plus d'un côté ou de l'autre), et tout est vraiment très bien dosé.

Et puis, la fin quoi

Pour l'instant, j'ai regardé SFU deux fois, mais je vais sûrement la redécouvrir avec plaisir à un moment ou un autre. D'ailleurs, on m'a offert l'intégrale à Noël dernier dans ce coffret (la photo est trop petite, mais sur le côté ça dit "Everything. Everyone. Everywhere. Ends." et je l'aime je l'aime je l'aime
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