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Pourquoi on adore Extraordinary, la série qui célèbre les loseuses magnifiques

Mise en ligne en mars sur Disney +, la saison 2 de la série anglaise Extraordinary poursuit les aventures hilarantes et touchantes de Jen et ses proches, plus losers qu’extraordinaires. 

Si les années 2010 nous ont livré des perles sérielles sur les “twenty something” – Girls, Broad City ou Insecure pour ne citer qu’elles – les récits centrés sur l’entrée dans la vie adulte semblaient s’essouffler ces derniers temps. C’était sans compter l’arrivée d’une héritière, aussi binge-watchable qu’impertinente. Créée par l’irlandaise Emma Moran, qui signe sa première série, Extraordinary joue avec nos imaginaires envahis par les films et séries de super-héros. 

À lire aussi : Mon petit renne : on vous explique pourquoi cette mini-série Netflix fascine autant les abonnés

Extraordinary, de quoi ça parle ?

L’intrigue prend place dans un monde très proche du nôtre, à la différence près que tout le monde possède son super-pouvoir. Enfin, presque tout le monde. Jen (Máiréad Tyers) n’a pas vu son pouvoir se manifester lors de ses 18 ans, comme les autres. Elle a désormais 25 ans, vit en coloc avec sa BFF Carrie (Sofia Oxenham) et le mec de cette dernière, Kash (Bilal Hasna), et bosse dans un magasin de costumes, géré par une femme âgée au physique de pré-adolescente (certains pouvoirs ne rendent pas la vie facile !). Frustrée, envieuse, mal dans sa peau, Jen tente pendant deux saisons de comprendre pourquoi ses pouvoirs affichent aux abonnés absents

Diffusée en 2023 sur Disney +, la première saison d’Extraordinary posait les bases d’un univers plein de promesses. Jen y rencontrait son petit-ami Jizzlord (Luke Rollason), un métamorphe resté plusieurs années dans la peau d’un chat (!). Amateur·ices d’humour surréaliste, vous êtes au bon endroit ! On suivait aussi les péripéties de Carrie, qui a la capacité d’entrer en contact avec les morts (façon Whoopie Goldberg dans Ghost) mais pas de larguer son petit-ami, Kash, expert en procrastination et ayant le pouvoir de revenir dans le temps. Ce qu’il ne se privait pas de faire pour éviter à tout prix la rupture avec Carrie ! 

Petit éloge des femmes imparfaites   

L’immaturité de Jen et de ses potes donne lieu à maintes situations ubuesques et très drôles. C’est une des raisons pour lesquelles on aime beaucoup Extraordinary. Jen navigue à vue dans ce grand bordel qu’est l’entrée dans l’âge adulte. Cette période durant laquelle on ne sait pas encore vraiment qui l’on est, on n’a souvent pas une thune et on ne peut plus se reposer sur ses parents au moindre pépin. Jen gère ça avec… l’inverse de la grâce. Dans la lignée de Hannah dans Girls, Jen fait régulièrement preuve d’égocentrisme, s’engage dans une relation pour le moins chelou avec un homme-chat encore plus paumé qu’elle et fuit tout ce qui ressemble à de l’introspection. Quand elle se résout à suivre une thérapie, en saison 2, elle finit par embrasser son psy ! 

Extraordinary
Extraordinary

Dans une société qui attend des femmes une perfection dans tous les domaines (esthétiques, moraux, pro…), des personnages comme ceux de Jen ou de Carrie, qui doit gérer son côté “people pleaser” pour affirmer ses besoins, ont quelque chose de jouissif et de cathartique. Jen est à l’opposé de ces personnages féminins forts et résilients, qui prennent toujours les bonnes décisions et pensent au bien collectif. Nous avons bien sûr besoin de role model dans la vie (coucou Buffy !), mais nous avons tout autant besoin de voir des personnages féminins imparfaits, auxquels on peut davantage s’identifier. 

Durant la saison 2, Jen rencontre Nora (Rosa Robson), l’ex-femme de Jizzlord (qui avait perdu la mémoire durant sa vie de chat, longue histoire !). Une rivalité pas franchement féministe naît entre les deux femmes. Mais le moment le plus marquant reste le pétage de plomb de Nora dans l’épisode 6 lors de l’anniversaire de son fils. Après des années à se conformer au rôle de la mère moderne parfaite, elle laisse exprimer toute sa frustration et explose dans une rage salvatrice  : “Qu’est-ce que vous regardez, bande d’abrutis ! Non, elle n’est pas parfaite !! Je me lève à 4 heures du matin. Je n’ai pas mangé de sucre depuis 15 ans. Et c’est comme ça que vous remerciez !!!” hurle-t-elle en dévorant le gâteau d’anniversaire et en jetant des madeleines sur ses invité·es. 

Une série pop 

Ces personnages awkward, souvent losers mais jamais pathétiques, cherchent encore qui ils et elles sont (Kash explore sa queerness en saison 2) et grandissent sous nos yeux, à coups de petites victoires sur la vie et de réalisations plus profondes. Jen, par exemple, prend conscience de l’importance de faire véritablement le deuil de son père, après l’avoir évité pendant très longtemps. 

Jamais ennuyeuse, Extraordinary tire le maximum de sa prémisse de départ – tout le monde a des pouvoirs sauf Jen. La série fait preuve d’une grande inventivité dans des situations comiques improbables : il fallait penser au restau miniature, qui rapetisse ses invités mais pas les plats, ses derniers devenant en comparaison énormissimes (vous n’aurez besoin que d’une pâte pour être rassasiée) ! Elle ne recule jamais devant le trash et le scabreux. On est dans un esprit british qui se permet tout, sur une bande son délicieusement pop et punk, à l’énergie toute vingtenaire. 

Extraordinary
Extraordinary

Extraordinary aurait pu vite se perdre dans des scènes à sketchs et devenir un grand n’importe quoi sans la plume de la très prometteuse Emma Moran, qui a trouvé le juste équilibre entre comédie à tendance fantastique (la saison 2 s’achève sur un cliffhanger, on attend le renouvellement officiel pour une saison 3 de pied ferme) et dramédie existentialiste sur un moment charnière de nos vies.   


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