Même si on essaie de les éviter, les édulcorants sont partout ! Dans les chewing-gum que l’on mâche, dans les produits dits « allégés », dans les boissons lights, dans les bonbons et même dans les médicaments… Cette substance censée reproduire le goût du sucre, a été récemment épinglée par l’OMS pour ses « effets indésirables potentiels […] tels qu’un risque accru de diabète de type 2, de maladies cardio-vasculaires et de mortalité chez les adultes ».
Mais une nouvelle étude, publiée le 15 décembre dernier dans la revue iScience, a récemment établi un lien entre la consommation d’édulcorant et l’altération du microbiote intestinal. Comment est-ce possible ? Voici quelques éléments de réponse.
Une perturbation de la composition du microbiote
Pour pallier envies de sucre, certaines personnes ont tendance à se tourner vers des substituts dont le goût offre satisfaction. Malheureusement, ce geste n’est pas sans risque puisque les scientifiques ont trouvé des différences de compositions majeures entre les personnes qui en consomment et celles qui n’en mangent pas. Ces disparités s’observent au sein même de la composition microbienne duodénale. Ruchi Mathur, chercheuse et initiatrice de l’étude, l’explique dans un communiqué de presse :
« La richesse des bactéries dans l’intestin grêle était moindre chez les sujets consommant des édulcorants sans aspartame et sans sucre par rapport aux témoins ».
Mais ça ne semble pas être la seule découverte des chercheurs.
Une bactérie nocive proliférerait dans l’intestin des personnes consommant des édulcorants
Fait plutôt étonnant : les personnes consommant régulièrement de l’aspartame disposent d’un microbiote qui serait « plus susceptible de produire une toxine appelée cylindrospermopsine », d’après Ruchi Mathur. Cette toxine peut avoir des effets délétères sur notre organisme. D’ailleurs, et malgré ce que l’on a tendance à croire, il ne faut pas consommer des édulcorants pendant des années pour que le microbiote change. D’après une nouvelle étude publiée dans Molecules et menée par des chercheurs de l’université Ben-Gourion en Israël et l’Université technologique de Nanyang à Singapour : « Deux semaines de consommation d’édulcorants de synthèse ont suffi pour perturber les bactéries intestinales »…
Six types d’édulcorant sont en cause : aspartame, sucralose, saccharine, néotame, advantame, acésulfame potassium (Ace-K)…
Des conclusions majeures qui nous permettent de mieux comprendre les mécanismes du corps humain : « compte tenu du rôle crucial joué par les microbes de l’intestin grêle dans la digestion, l’absorption des nutriments, la régulation immunitaire et les fonctions endocriniennes […] Les résultats ont des implications potentielles pour la santé métabolique et gastro-intestinale ».
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