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Santé

D’après les médecins, l’épilation intégrale du maillot peut être dangereuse mais est-ce si simple que ça ?

L’épilation intégrale du maillot questionne. Et si les médecins sont nombreux à signaler que cette pratique comprend des risques, les données que l’on a ne sont pas si claires que ça… Décryptage. 

D’après une enquête Ifop publiée en été 2017, 22% des femmes françaises avaient alors pour projet de s’épiler intégralement le maillot. Et si cette envie fait écho à des désidératas patriarcaux encore très ancrés dans nos sociétés modernes, elle est aujourd’hui moins populaire qu’avant puisqu’une autre étude de l‘Ifop explique que si 85% des femmes retiraient l’ensemble de leurs poils pubiens en octobre 2013, ce chiffre s’abaissait à 72% en janvier 2021. Quant au pourcentage de personnes ayant décidé de ne plus s’épiler du tout cette zone, il est passé de 15% en 2013 à 28% en 2021…

Ces chiffres, indiquant clairement un changement dans notre façon de voir le poil s’accompagnent de beaucoup de prévention faite par les docteurs quant à l’épilation et à ses risques. En 2018, le gynécologue Jean-Marc Bohbot a tenu à alerter celles qui pratiquent ce type d’épilation, aux risques qu’elles encourent. Il racontait sur FranceInfo :

« Les poils sont une barrière. Les retirer facilite la pénétration des infections. Chez les femmes épilées, le risque d’attraper (…) de l’herpès, la syphilis ou des condylomes est multiplié par 2,6. Même pour des infections (…) comme les chlamydias, le risque est multiplié par 1,7. (…) Ainsi que des infections de type viral, comme le papillomavirus, responsable du cancer du col de l’utérus. »

Si les constatations du docteur Jean-Marc Bohbot, correspondant à ce que l’on peut lire dans une étude publiée sur la revue scientifique de référence Sexually transmitted infections sont intéressantes, elles ne spécifient pourtant pas l’influence de la fréquence des rapports sexuels des personnes touchées par les IST. Un individu ayant des relations sexuelles avec des partenaires multiples étant plus à risque de contracter une maladie sexuellement transmissible… Le type d’épilation aurait donc, a priori, un impact limité face à ce facteur. En ne disposant pas de cette donnée spécifique, qui est pourtant majeure pour pouvoir se faire une réelle conclusion sur le sujet, il est donc un peu tôt pour juger les propos du docteur Jean-Marc Bohbot.

En revanche, au-delà des maladies sexuellement transmissibles, il existe d’autres risques inhérents à l’épilation intégrale, même si cette dernière tend à être moins populaire qu’avant.

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Crédits de l’image de une : @No Revisions via Unsplash

Que penser du laser alors ? 

Pour ne plus avoir à s’épiler tous les mois, certaines font le choix de l’épilation laser. Une solution plus ou moins pérenne qui coûte quand même un certain prix. Mais que penser de ce type d’épilation lorsqu’on parle de retirer intégralement les poils pubiens ? Eh bien sachez que ça n’est vraiment pas conseillé. Au-delà des risques énoncés plus haut, qui finalement sont les mêmes qu’importe si vous vous rasez, vous épilez ou choisissez l’option laser, il est plutôt ici question de sécheresse vaginale. Le Docteur Bohbot, gynécologue, explique à France Info :

« L’épilation au laser détruit le follicule pileux. Il n’y a plus de glande, alors que c’est cette glande qui lubrifie la vulve. Retirer les poils rend donc la vulve plus sèche. Cette zone est humide, elle a un microbiote particulier. Or, si l’on enlève ses poils, elle devient une zone sèche, ce qui n’a plus rien à voir ! Pour le moment, personne ne peut dire ce que ça provoque à long terme. »

Voilà qui n’est pas vraiment rassurant… Et le gynécologue en ajoute même une couche en parlant de celles qui vivent déjà avec ce désagrément :

« Elles doivent prendre des traitements hydratants à vie, comme des savons ou des crèmes à base d’acide hyaluronique. »

Ça fait reconsidérer l’idée de l’épilation intégrale au laser à deux fois…

Des problèmes gynécologiques possibles, mais pas que ! 

Lorsqu’on s’épile, on sait que l’on prend le risque de développer des poils sous peau parfois très douloureux et difficiles à retirer. L’épilation intégrale n’échappe pas à la règle, la gynécologue Marie-Laure Brival raconte ce qui pourrait arriver de pire à France Tv Info :

« Quand on s’épile de façon récurrente, le poil repousse et s’enroule sur lui-même sous la peau, ce qui peut causer un abcès important. Ça fait mal et il faut inciser pour évacuer. L’évolution maximale de l’abcès, c’est une infection, avec du pus. »

Évidemment, on parle ici de cas extrême, mais ce type de problématique cutanée peut, en réalité, arriver à tout le monde. La seule façon de s’en prémunir ? De faire une à deux fois par semaine des gommages (seulement sur le pubis et l’aine, sans jamais rentrer à l’intérieur du vagin évidemment ou toucher les lèvres), ou tout bonnement d’éviter l’épilation…

À lire aussi : Le make up qui change de couleur au contact de la peau, comment ça marche exactement ?

Crédits de l’image de une : @No Revisions via Unsplash.


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Les Commentaires

14
Avatar de haleyo
25 août 2022 à 09h08
haleyo
Je regarde les résultats du sondage ifop et les questions posées me laissent un peu perplexe. C'est quoi des poils pubiens "entretenus" ? Ils ont été les arrosés tous les jours et on leur a mis de l'engrais ?
En outre, est-ce que l'on sait si les hommes qui ont répondu ont la même représentation que les femmes qui ont répondu de ce qu'est des poils taillés et entretenus ou laissés à l'état brut ?
4
Voir les 14 commentaires

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