De plus en plus de marques s’empressent de présenter comme unisexes ou gender-free des vêtements qui ont plutôt l’air traditionnellement masculins. Et si l’on aperçoit une femme en combi d’aviateur, en smoking, ou même en caleçon, on ne pensera pas forcément qu’elle s’est travestie… Pourtant, le mouvement inverse — un homme qui porterait des vêtements traditionnellement perçus comme féminins — s’avère beaucoup plus rare, apparaît comme subversif, voire du travestissement.
Rares sont les hommes à emprunter au vestiaire féminin
C’était déjà le cas face à la flamboyance de David Bowie, Prince, et toute la vague glam rock. Et encore, il s’agissait d’artistes, auxquels la société a tendance à accorder davantage le droit à l’expression personnelle qu’aux personnes lambdas dans l’espace public. Comme si l’univers artistique constituait une parenthèse à part du reste du monde patriarcal cishétéronormatif, un espace de transgression autorisée, car c’est l’exception qui confirme la règle.
En effet, dans l’espace public, les personnes à l’apparence non conforme aux normes de genre ont vite fait d’être a minima chahutées, en guise de rappel à l’ordre patriarcal. Mais qu’en est-il dans l’intimité d’une chambre à coucher par exemple ?
Les hommes en lingerie fine suscitent encore des réactions extrêmes
Difficile de savoir, mais sur les réseaux sociaux, les photos d’hommes perçues comme cisgenres et portant de la lingerie dite féminine continuent de susciter des réactions très polarisées. On vous présentait l’an dernier le cas de Jake DuPree, professeur de fitness et artiste burlesque, qui poste régulièrement des photos de lui en lingerie sur les réseaux sociaux.
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Là, c’est au tour d’une marque de lingerie fine adressée aux hommes de craindre la faillite suite à la censure de ses publicités. Fondée par Jules Parker, 55 ans, métallurgiste de formation, la griffe Moot propose des collants, bodys, et autres petites culottes adaptées aux morphologies masculines.
Une publicité pour ses produits devait être diffusée sur la tranche horaire de la quotidienne télévisée This Morning, sur la chaîne britannique ITV. Mais les avocats responsables de la régulation ont finalement estimé que ça ne passerait pas.
La marque de lingerie fine pour homme Moot voit ses pubs censurées
C’est ce que le fondateur de Moot raconte au Guardian dans un article paru le 8 mai 2021 :
« Au téléphone, j’avais l’impression croissante que quelque chose n’allait pas et qu’on n’osait pas me dire à l’approche de la date de diffusion. Alors que [cette apparition télévisée] aurait pu radicalement changer nos vies. »
Même chose sur Facebook et Instagram, où les pubs de sa marque Moot se voient de plus en plus régulièrement bloquées, car considérées comme trop sexuelles pour convenir aux règles de ces réseaux sociaux.
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Sauf que la crise sanitaire et sociale a déjà mis en difficulté l’entreprise (comme plein d’autres), qui se retrouve donc dans l’incapacité de développer des campagnes marketing pour tenter d’arranger les choses, qu’elles soient de petite ampleur ses réseaux sociaux ou de plus grande ampleur à la télévision.
Le double standard autour des nudités masculines et féminines
Également interrogé par le journal britannique, le docteur Shaun Cole, professeur de mode à l’Université de Southampton et auteur de The Story of Men’s Underwear, estime pourtant que ce genre de publicités ne sont pas plus sexualisantes que celles présentées sur des corps de femmes.
C’est ce qui permet à cet expert d’avancer qu’un double standard persiste entre notre façon de percevoir la (semi) nudité féminine et celle masculine.
En fait, on est tellement habituées au male gaze dominant qu’on l’a sûrement en partie intériorisé, ce qui peut aider à expliquer combien on normalise, banalise, la nudité féminine dans la publicité et les médias. Au point qu’elle nous paraîtrait presque inoffensive, innocente.
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C’est peut-être parce qu’elles mettent en péril le regard patriarcal que les images d’hommes en lingerie fine peuvent paraître si subversives. Car elles mettent soudainement au jour les possibles dynamiques d’assujettissement, d’objectification et de sexualisation des corps dont raffolent les magazines de mode et la pub… en les appliquant aux mâles.
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À lire aussi : L’hypersexualisation des pop-stars féminines est-elle un passage obligé ?
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Les Commentaires
je DP en m'auto citant 4 mois plus tard, mais j'ai maintenant un très bon exemple de pharaon sexy éhé
Et pareil dans Call me by your name avec la partie où Lil Nas X est en prisonnier grec,
homme hétéro, prenez-en de la graine plz