Le week-end dernier, une rare envie d’aller au musée m’a prise.
Mon intérêt s’est immédiatement porté sur l’expo Martin Margiela, au Palais Galliera, la mode étant l’un de mes dadas.
Mais bien sûr, l’expo fermée, en ce lundi férié. Comme de par hasard. FUCK YOU LIFE.
Qu’importe, après avoir fouillé un peu les agendas culturels de la capitale, l’évidence me frappait : la meilleure expo du monde était à côté de ma baraque, dans le 18ème à la Halle Saint-Pierre.
Depuis quelques semaines, la Halle rend hommage au travail de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet, les deux créateurs inventifs et innovants de Delicatessen.
Ces deux grands flandrins, je les aimais déjà avant, mais au sortir de l’expo, je leur vouais un véritable culte.
Le boulot qu’ils déploient pour chacun de leur film est considérable. C’est du travail d’orfèvre, d’artisan.
Par exemple, la somme de petites choses à faire pour créer le décor entier de Micmacs à tire-larigot, donne le vertige.
Mais c’est passionnant. À l’image de Michel Gondry, autre prodige du fait-maison, le duo Caro/Jeunet ne chôme jamais !
La Cité des enfants perdus, de quoi ça parle ?
Krank est un personnage bizarre, au physique peu commun. Il vit entouré de mille clones et autres étrangetés sur une plateforme perdue au milieu de la mer, toujours entourée d’un épais brouillard.
Un endroit SYMPA.
Pour ne pas cramoisir trop vite, Krank doit voler les rêves des enfants. C’est sa seule solution pour ne pas se retrouver aussi plissé qu’un vieux sharpei.
Alors, il enlève les gosses de la ville portuaire, non loin de sa plateforme.
Il est comme ça Krank. Un peu égoïste.
La Cité des enfants perdus, un projet de longue haleine
Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet fourmillent d’idées.
Mais comme chacun sait, certaines illuminations mettent parfois du temps à murir, et à se concrétiser.
C’est le cas de La Cité des enfants perdus, auquel les deux cinéastes pensaient déjà 14 ans avant de lui donner vie.
Mais ça valait le coup d’attendre, car il s’agit pour moi de la fiction la plus aboutie de leur filmographie.
On sent bien que le temps a donné une belle patine à l’idée, lui a filé du caractère, des rides et pâtes d’oie.
La Cité des enfants perdus, des effets-spéciaux onéreux
Et pas qu’un peu !
Après avoir connu un succès auquel ils ne s’attendaient pas avec Delicatessen, quelques années auparavant, Caro et Jeunet ont pu réclamer plus d’argent pour réaliser leur film.
Résultat, la coquette somme de 90 millions de francs leur a été attribuée. Ce qui est plutôt faramineux pour un film français.
Et une belle partie de cette somme a été injectée dans les effets spéciaux. Mais honnêtement, ça valait le coup. Car l’univers du film est complètement dingue, ce qui n’aurait pas été possible avec un petit budget.
Les images de synthèse ont nécessité quelques 15 personnes et 10 mois de travail.
La Cité des enfants perdus, une adaptation en jeu vidéo
Réalisé par la société anglaise Psygnosis, le jeu vidéo adapté du film n’a connu qu’un succès timide au près des consommateurs.
Bien dommage car dans mes souvenirs, de vrais efforts graphiques avaient été déployés pour que le jeu colle au plus près du film.
La Cité des enfants perdus, un compositeur de renom
C’est le compositeur Angelo Badalamenti qui a donné de son talent pour livrer le beau travail musical de cette fiction.
Mais sais-tu de qui l’Américain au nom rital est le compositeur attitré ? De David Lynch ! Pas trop dégueu comme référence quoi. Il a notamment planché sur Mulholland Drive, Lost Highway, le film Twin Peaks, et Blue Velvet.
Les deux Français se sont donc payé les services d’un type hyper talentueux, qui parvient en quelques mélodies à souligner l’univers du film et à lui donner de l’épaisseur.
Angelo, c’est pas Joe le clodo.
La Cité des enfants perdus, sapée comme jamais
On continue sur les reustas, avec le costumier officiel du film.
Tu as des pronostics ? Penche-toi deux secondes sur les thématiques du long-métrage.
Krank vit au milieu de la mer. Quel créateur a une passion pour les marinières et les hommes sur des bateaux ?
Oui, c’est bien Jean-Paul Gaultier !
Encore une fois, on est sur une personne de qualité, ce qui consolide l’envie des cinéastes de ne s’entourer que des meilleurs.
Voilà mon bel esturgeon, c’est tout pour aujourd’hui.
On se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau classique du cinéma. En attendant, passe le meilleur des dimanches, plein de Doliprane pour contrer la gueule de bois (en vrai, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé).
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