Beaucoup de joueurs et de joueuses se souviennent de leur première console. C’est souvent une vieille machine qui se vend aujourd’hui à prix fort dans les rayons des boutiques de rétro-gaming : une GameCube, une NES ou encore une Megadrive… Quand on joue aux jeux vidéo, on aime se ressasser ces vieux souvenirs. Et je me sens souvent à l’écart de ces conversations parce que ma première console, c’était une Nintendo DS.
J’étais persuadée que les jeux vidéo, ce n’était pas pour les filles.
SEGA, c’est plus fort que… les filles
Mais ce n’était pas la seule raison : la première console dont j’ai eu vraiment envie était la GameBoy Advance. J’avais alors une dizaine d’année, j’étais à la fin de l’école primaire. Avant cela, je n’y ai même pas songé parce que j’étais persuadée que ce n’était pas pour les filles. Un exemple : dans cette compilation de pubs pour des jeux des années 90, on aperçoit UNE fille. Et elle ne joue pas avec une manette, mais avec un piano.
SEGA, c’est plus fort que toi surtout si t’es une meuf.
S’intéresser aux filles dans le marketing du jeu vidéo, c’est récent. Désormais, les joueuses représentent la moitié du public, même si cette parité ne se ressent pas toujours. À l’époque, on tentait quand même de s’adresser aux filles, avec la même maladresse que les rayons de jouets bicolores, roses d’un côté et bleus de l’autre. Le musée FEMICOM collectionne les jeux vidéo « girly » du vingtième siècle. Et sa collection est conséquente : GameBoy Hello Kitty, cartouche Barbie… Pour autant, ce sont des produits qui sont restés « marginaux » et auxquels on avait difficilement accès quand on se contentait de passer chez Micromania tous les mois.
Le jeu vidéo, loisir salvateur
Alors qu’est-ce qui m’a donné envie de me lancer là-dedans ?
Avant de commencer à jouer, j’ai subi le harcèlement scolaire. Vous allez me dire, quel est le rapport ? Le truc, c’est que je me suis retrouvée drôlement seule. Je ne vous apprends rien en vous disant que lorsque vous devenez bouc émissaire au collège, vous n’avez plus personne. Vos « ami•e•s » vous fuient comme la peste, vos parents sous-estiment vos problèmes et même quelques profs vous prennent en grippe. C’est peut-être différent aujourd’hui, maintenant que le problème est reconnu. Mais à l’époque, on considérait que ça « forgeait le caractère ».
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Derrière mon écran, personne ne me jugeait.
Suite à ça, j’ai compris non seulement que ce n’était pas un loisir « de mecs », mais qu’en plus ça valait vraiment la peine d’économiser. J’ai acheté ma première Nintendo DS à 13 ans.
M’en fous, j’ai collé une grosse fleur dessus.
Je serais curieuse de connaître votre point de vue, vos débuts : comment avez-vous découverts les jeux vidéo ? Le marketing genré, ça vous a freiné•e•s, ça vous freine encore aujourd’hui ? Parlons-en !
