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Vie quotidienne

« J’ai compris que mon coloc se servait dans mes sous-vêtements » : vos pires histoires de colocation

Dans Le Pire du Pire, le nouveau format de Madmoizelle, nous vous donnons la parole pour exorciser vos pires souvenirs et anecdotes. Pour ce deuxième volet, quatre lectrices nous ont raconté leur plus mauvaise expérience de colocation. De quoi nous vacciner d’habiter avec d’autres humains…

Le Robin des bois du petit dej’ 

Un de mes colocs était très sympa, tout en explosant les scores sur l’échelle du jemenfoutisme, appelons-le Jean. Par exemple, un matin au petit-déjeuner, je ne trouve ni mes céréales ni mon lait. Un autre coloc ne trouve plus non plus son pain, une autre n’a plus sa confiture, etc (nous étions 8 en tout). Bref, un pillage en règle. Une heure plus tard, la copine de Jean (nous ne savions pas qu’elle était restée dormir), sort tout sourire de leur chambre en disant que son amoureux lui a apporté un petit-déjeuner royal au lit ! Il n’avait absolument rien prévu et a simplement fait son marché dans nos armoires, avec un beau butin au total. Soulignons l’esprit de débrouillardise et d’improvisation.

Mais un jour, le karma a frappé. Alors qu’il squattait les toilettes depuis trente minutes pour faire caca, porte grand ouverte et cigarette au bec (comme habituellement et malgré nos supplications de nous épargner ça au réveil de bon matin), un rugissement a retenti. En jetant son mégot dans la cuvette à la fin de son affaire, il a enflammé le papier toilette qui s’y trouvait et s’est roussi les poils des fesses. Nous avons tous·tes été hilares plutôt que compatissant·es…

Chloé*

D’inquiétants cadeaux

Alexandra, Alizée et moi avons le même âge. Et à ce moment-là, nous étions au début de notre vingtaine. Nous nous connaissions depuis longtemps, car nous étions allés au collège ensemble.

Nous habitions toutes les trois dans une maison en assez mauvais état, dans une grande ville et au sein d’un quartier animé/touristique. Ma chambre se situait à l’étage, en face de celle d’Alizée, et Alexandra avait la chambre du rez-de-chaussée.

Nous étions toutes en études supérieures, sur le même campus, mais Alizée donnait aussi beaucoup de son temps à un syndicat étudiant. Elle était donc plus souvent absente que présente à la colocation. Rien d’anormal jusque-là.

À la fin de chaque semaine (le vendredi soir ou le samedi matin), nous repartions, Alexandra et moi, chez nos parents respectifs. Je fermais systématiquement ma porte de chambre à clef au moment du départ. Même si la porte avait vécu et qu’elle aurait eu besoin d’un sérieux coup de neuf, sa serrure n’a jamais failli.

Chaque week-end, mes parents m’achetaient les courses pour la semaine suivante. Je les emportais avec moi dans ma valise et je les rangeais à mon retour, le dimanche soir. Nous avions toutes un petit frigo dans nos chambres, donc une partie allait dedans.

Un dimanche soir, je monte à l’étage, je déverrouille ma porte de chambre, j’ouvre le frigo pour y ranger mes courses. Quelque chose me saute aussitôt aux yeux : une bouteille de thé glacé était déjà présente. Mon regard alterne entre celle dans ma main, que j’étais sur le point de ranger, et celle-ci. Les marques sont différentes. Et la bouteille mystérieuse est d’une sous-marque que je n’achète jamais. Je trouve cela bizarre et mon cerveau me souffle naturellement de me méfier. J’en parle à Alexandra, seule coloc présente à ce moment précis, mais elle est tout autant dans le flou.

Pendant quelque temps, la bouteille mystérieuse reste dans mon frigo. Nous décidons finalement de l’inspecter avec une amie et de la boire. Heureusement, rien ne se passe.

Un mois et demi plus tard, en pleine semaine, je passe mon après-midi libre à l’extérieur. À mon retour, je trouve deux mangas sur mon bureau. Et bien sûr : deux mangas qui n’appartiennent pas à ma collection. J’en parle de nouveau à Alexandra, inquiète, et elle reste tout autant dans l’ignorance que moi. Alizée était encore absente ce jour-là. Je la croise vraiment très peu à cette période de l’année ; c’était une période cruciale pour son syndicat étudiant.

À ce stade, j’en suis à psychoter sur toutes les options possibles à ces deux événements. Nous habitons près de nombreux bars, une boîte de nuit se trouve à quelques pas et c’est un lieu très fréquenté. Les « cadeaux » sont ciblés sur mes goûts, comme vous l’aurez compris. Est-ce qu’un·e inconnu·e parvient à rentrer pour me les déposer ? Quelqu’un qui aurait un double des clefs et pas que de la maison, mais aussi de ma chambre ? M’espionne-t-on sans que je ne le sache ?

Un jour, très peu de temps après le second événement, j’ai enfin l’occasion d’en parler à Alizée et non de compter sur Alexandra (dans la même promotion qu’elle) pour passer le message. Elle me répond sans détour :

« Bah c’est moi. »

Choquée, je la dévisage sans arriver à répondre. Alizée continue de me fixer elle aussi. Elle enchaîne en me demandant : « Tu n’aimes pas ? ».

Un vague « S-Si » sort de ma bouche, puis je parviens à demander plus de détails. La seule réponse d’Alizée fut de me dire où elle avait acheté la bouteille de thé glacé. Elle a filé sans que je puisse insister et elle n’a jamais voulu aborder le sujet de nouveau.

J’étais vraiment perplexe : nous habitons au même endroit, nos chambres sont en face l’une de l’autre, nous étudions sur le même campus, nous avions un cercle d’ami·es commun et, bien sûr, nous nous échangions des SMS régulièrement. Donc pourquoi me laisser dans l’ignorance ? Et comment, dans tous les cas, avait-elle une clef de MA chambre ?

Avec toute cette situation, j’ai été plus attentive au comportement d’Alizée. J’ai réalisé progressivement à quel point elle était manipulatrice. Elle s’octroyait le droit d’espionner sa meilleure amie (« si c’est ma meilleure amie, j’ai le droit de savoir »), de voler, de créer et d’encourager des tensions, et j’en passe. Elle était prête à tout pour arriver à ses fins.

J’ai aussi ouvert les yeux sur son comportement ambigu envers moi. Elle m’accusait de faux torts, voulait m’éloigner de mon meilleur ami comme pour prendre ma place auprès de lui, tout en voulant me ressembler et me garder à tout prix auprès d’elle.

Finalement, j’ai coupé les ponts avec elle et avec d’autres personnes toxiques de notre groupe. Ça a été l’une de mes meilleures décisions que j’ai prises. 

Violette*

Le mystère des sous-vêtements qui disparaissent 

Quand j’avais 23 ans, j’ai emménagé avec mon mec dans un appart en coloc à Amsterdam, que l’on partageait avec cinq autres gars. J’étais la seule fille de cette joyeuse bande

La machine à laver et le sèche-linge étaient évidemment communs à tout le monde, et on s’était chacun attribué un jour de la semaine pour faire notre lessive.

Quand venait notre jour avec mon mec, on lançait généralement une machine le matin avant de partir au travail, et en revenant le soir, on les mettait dans le sèche-linge. Sauf que très vite, je me rends compte qu’entre le matin et le soir, certains de mes sous-vêtements disparaissent, et réapparaissent comme par enchantement la semaine d’après dans la machine.

Finalement, j’ai compris que mon gentil coloc allemand, Dennis, se servait de mes sous-vêtements pour pimenter ses sessions de masturbation… Autant vous dire qu’on a vite déménagé après cette découverte.

Et pour info, ce même Dennis, m’a recontacté quelques mois plus tard pour savoir si j’étais toujours en couple, car il était très « intéressé ». Après ça, la coloc c’était fini ! 

Carla*

La coloc de l’angoisse 

En 2015, je venais d’avoir 24 ans et je rentrais d’un séjour de six mois en Australie où j’avais été fille au pair. J’étais fauchée comme le blé : de retour à Paris avec 50 euros sur mon compte bancaire.

Premier mois de retour dans la capitale, passé chez mon frère, lui-même en colocation. Il fallait rapidement que je trouve un logement, la rentrée approchait et je me voyais difficilement étudier dans une chambre partagée avec mon frère comme si nous avions à nouveau sept et dix ans. Je cherche sur tous les sites possibles et imaginables puis finis par trouver la pépite sur leboncoin : appartement dans le 93, à moins de cinq minutes du métro me menant directement chez mon copain de l’époque, d’accéder à ma faculté ainsi qu’à mon lieu de travail sans trop de changements. Prise de contact avec le colocataire sortant, rendez-vous pris, on se retrouve un soir pour visiter les lieux : rien à dire, la chambre est meublée, je n’ai qu’à amener mon unique valise.

Spoiler alert : je n’y suis pas restée très longtemps.

Mon grand-frère est mon garant. Il tique sur le fait que le bail soit un bail solidaire : en résumé, cela implique que si un autre membre de la colocation ne paie pas le loyer, les autres occupants de l’appartement doivent s’en charger.

Rassuré par mon emballement, il signe sa partie du bail, moi la mienne. Une autre colocataire arrive à quelques jours d’intervalles, nous serons donc 3 à occuper le logement. Deux femmes et un homme. Pas de salon, mais une cuisine commune et une sorte d’entrée assez spacieuse. L’occupant principal invite du monde et fume beaucoup, tout le temps. Dans sa chambre, donnant sur l’entrée principale. Il me propose de me joindre à lui et ses amis quelques fois, nous n’avons pas grand-chose en commun mais ça ne m’empêche pas de passer une heure ou deux dans sa chambre, à écouter de la musique et les voir se défoncer. De nombreuses personnes restent à la maison, même en son absence : des filles, des garçons, plus jeunes que moi. 

Un matin, je constate que certains de mes produits de maquillage ont disparu. Cela ne peut pas être ma colocataire, elle a simplement posé ses valises et est immédiatement partie en voyage pour une dizaine de jours. Mon colocataire s’excuse et me donne 50 € en compensation : une de ses copines m’a piqué mes affaires. Mal à l’aise, j’accepte l’argent et laisse la fille en question garder les produits qu’elle me tend l’air nonchalant, ledit colocataire l’obligeant à s’excuser.

Quelques jours plus tard, je suis seule dans l’appartement et reçois un sms de mon colocataire :

« Alice, n’ouvre à personne qui toquerait à la porte ! »

Inquiète, j’en parle à une amie qui me propose d’aller dîner toutes les deux puis me dépose devant l’appartement en me demandant d’allumer les lumières pour signaler être en sécurité dans ma chambre une fois rentrée. Je décide de prendre un bain pour me détendre, en m’enfermant dans la salle de bain, bien que supposément seule dans le logement. Quelqu’un frappe à la porte. Je suis nue, je me dépêche de m’enrouler dans une serviette et demande qui est là ? Une voix féminine me répond. Je sors et découvre une jeune fille qui m’explique que c’est contre son ex que mon colocataire m’a mis en garde. Il est violent et elle est cachée dans notre appartement pour s’en protéger. Je constate qu’elle a un oeil au beurre noir, je décide d’appeler la police qui a d’autres chats à fouetter et ne peut se déplacer pour prendre une plainte ou vérifier que l’on soit en sûreté. Plus tard dans la soirée, je vois depuis ma fenêtre mon colocataire discuter avec un homme virulent devant l’immeuble mais la situation en reste là, chacun rentre chez soi.

Le lendemain matin, j’ai rendez-vous avec des camarades de classe pour réaliser un projet de groupe. Je pars tôt et reviens quelques heures plus tard pour déjeuner : certaines de mes denrées alimentaires ont disparu dans le frigo, ça commence bien. Je pose mes affaires dans ma chambre quand soudain, la même jeune fille entre en trombe pour se cacher dans mon placard. Surprise, je constate qu’une personne (autre que mon colocataire, n’ayant aucune raison d’être dans le logement) a laissé entrer l’homme violent. Il se rue dans ma chambre et me demande « où est ce qu’elle se trouve ? ». Je fais mine de ne pas comprendre et lui demande de quitter mon espace privé. Mon téléphone à la main (je cherche à prévenir ma soeur), il me l’arrache des mains et me menace. Il ouvre le placard et saisit violemment la jeune fille. Il s’énerve en pensant que je m’apprêtais à appeler la police. Je leur demande à tous de quitter les lieux. Il finit par me rendre mon téléphone, stressée j’appelle ma sœur qui appelle un taxi et me demande de quitter les lieux sur le champ avec toutes mes affaires. Ni une ni deux, je bourre mes valises et m’en vais.

Je n’ai revu ma colocataire qu’une fois, après m’être rendue au commissariat pour déposer plainte contre X (ne connaissant pas l’identité de l’homme violent). Elle en avait fait de même, est venue récupérer ses affaires accompagnée de son père pour plus de sécurité.

Le propriétaire (avocat) nous a fait patienter des mois avant de bien vouloir accepter notre départ et notre décision de se désolidariser du colocataire restant. J’ai dû être hébergée pendant plusieurs semaines par des ami.e.s ou de la famille afin de retrouver un logement… en colocation !

Alice

* Les prénoms ont été modifiés.

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Les Commentaires

3
Avatar de Piperade
29 novembre 2023 à 18h11
Piperade
@Azala @Le Poireau
La réponse est là :
L’occupant principal invite du monde et fume beaucoup, tout le temps. (...) De nombreuses personnes restent à la maison, même en son absence : des filles, des garçons, plus jeunes que moi.
C'est sûrement un des multiples "invités" qui a ouvert.
Les collocs-passoire c'est une source d'emmerdes infinie.
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