Toutes les problématiques de la maternité sont ici poussées à l’extrême. Natacha (Michelle de Swarte), femme célibataire de 38 ans, devient mystérieusement mère.
Mais son bébé n’est pas celui dont on rêve. Il semble affublé de pouvoirs maléfiques et est bien déterminé à lui en faire baver. La nouvelle mère tente de s’en débarrasser par tous les moyens, mais le bébé ne l’entend pas de cette manière et compte bien rester dans sa vie…
Tous les éléments du carton
Clairement, j’avais très envie de regarder The Baby, c’est une série HBO, ce qui garantit une certaine qualité. Les meilleures séries ont ce tampon : The Wire, Les Soprano, Six Feet Under, The White Lotus… Classement effectué en toute objectivité (non).
Et le moins que l’on puisse dire c’est que HBO aime tenter des choses, produire des contenus originaux, qui révolutionnent d’une manière ou d’une autre la création. Ici, le mélange des genres, l’horreur croise un humour grinçant, donne un résultat hybride. À la croisée d’un réalisme en prise avec des sujets sociétaux et une fantaisie à la fois effrayante et tout à fait divertissante, cet ovni sériel détonne quelque peu dans le paysage audiovisuel, où on aime bien mettre les œuvres dans des cases.
La showruneusse n’est autre que Siân Robins-Grace, qui a également produit Sex Education, série ô combien novatrice. La co-créatrice est Lucy Gaymer, qui a signé la musique de Fleabag. Michelle de Swarte, qui incarne Natasha, a remporté un prix bien mérité pour son interprétation à Canneséries. Que du beau monde, vous dis-je !
Et la série traite de maternité (notre thème de prédilection chez Daronne), mais pas comme on a l’habitude la voir, dans les séries tout du moins ! Ici, elle n’est ni rose, ni caricaturale, ni toujours bienvenue. Elle est abordée sous le prisme d’un bébé tueur, et d’une mère contrainte qui voudrait tout faire, plutôt que s’occuper de lui.
On pense bien sûr à Rosemary’s Baby pour le bébé diabolique, à The Voices de Marjane Satrapi pour ces délires qui semblent hallucinatoires, mais aussi à Twin Peaks pour l’atmosphère sombre et paranormale.
Un premier épisode prometteur
Durant les premières minutes, on assiste à une soirée entre meufs. Trois trentenaires jouent au poker. L’une d’elles n’a pas pu faire garder son bébé, et quand il se met à pleurer, c’est le drame, surtout pour les potes de la mère.
Natasha est très agacée, plus encore quand le bébé doit rejoindre la soirée dans les bras de sa mère. J’aurais réagi peut-être de la même façon, avant. Avant d’être mère et de savoir que ça pouvait être super galère de gérer un bébé, surtout quand t’as pas le soutien de tes potes…
Natasha raconte alors un plan cul, tandis que la mère se met à sentir un peu frénétiquement la couche de son gosse. Alors oui, les préoccupations des deux femmes ne sont ici pas les mêmes, et ça fait péter un plomb à Natasha. La mère finit par se justifier :
« Désolée, je sais plus comment me comporter en société.
C’est beaucoup de boulot. 24 heures sur 24. Pour toujours. Mais c’est la vie. »
Natasha demande à sa pote maman si sa vie est mieux maintenant, avec l’enfant. Ce à quoi elle répond : « Je ne sais pas, c’est dur à expliquer ! » Ça donne le ton de cette série qui déconstruit la maternité et va nous montrer toutes les facettes de ce sujet complexe.
Natasha, notre héroïne, est une meuf sans enfant qui ne comprend pas que toutes ses potes en fassent et qui leur en veut. Elle décide de s’isoler un week-end pour digérer tout ça et récolte un bébé qui veut pas la lâcher, d’une semelle. Bien que mignon, c’est un tueur diabolique et il va lui en faire sacrément baver…. La suite aux prochains épisodes !
À lire aussi : The Lost Daughter sur Netflix, la claque qu’on attendait sur l’ambivalence maternelle
Image en une : The Baby (© HBO/OCS)
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