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Tiffany Bouelle
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En écriture : avec l’artiste-plasticienne Tiffany Bouelle

Chaque dimanche, tout au long de l’été, une femme, autrice, podcasteuse, entrepreneure ou artiste se livre et partage ses conseils d’écriture pour se lancer. Cette semaine, c’est l’artiste-plasticienne Tiffany Bouelle qui revient sur son rapport à l’écriture et comment elle l’inscrit dans son processus créatif.

Tiffany Bouelle est franco-japonaise. Depuis plusieurs années, elle explore, à travers la peinture, le design, la sculpture ou encore les collaborations avec des marques, un univers unique qui place les femmes au centre. Au cœur de son processus créatif, deux indispensables : la synesthésie, ou comment des mots et des idées font apparaître des formes et des couleurs dans sa tête puis sur la toile, mais aussi l’écriture, qui est devenue essentielle dans sa démarche. Sur son compte Instagram, elle partage aussi des bribes de vie, narrées au gré d’instants importants pour elle, issus de son quotidien.

À lire aussi : En écriture : avec la romancière Sophie Astrabie

Madmoizelle. Quel est votre rapport à l’écriture ? 

Tiffany Bouelle. Un amour passionnel ! Je pense que ma myopie importante en dit long sur ma passion pour les livres, je fais partie de ces personnes qui se sont reconstruites grâce à des lectures dans des moments de doutes et cela va de pair avec l’écriture. Tenir un journal, crayonner des pensées ou noircir des lettres a toujours eu des vertus exceptionnelles dans ma vie.

Madmoizelle. Comment s’intègre-t-elle à votre pratique artistique ?

Tiffany Bouelle. Aujourd’hui, l’écriture est devenue essentielle sur mes réseaux sociaux afin de faire comprendre l’évolution et le propos de mon travail de plasticienne. J’ai très longtemps laissé place à l’image et à l’imaginaire de mon spectateur, mais je me suis rendue compte que cela ne me suffisait plus. Justifier ma démarche est important pour entraîner à mes côtés les personnes qui se prennent d’affection pour mon travail. J’ai commencé, depuis que je suis enceinte, à partager mes pensées. Cette mise à nue publique a été une vraie étape dans mon écriture, elle m’apporte une joie et une sérénité formidable. La magie de l’écriture passe aujourd’hui à travers le partage. Je reçois des témoignages de femmes poignants depuis que je fais ça et c’est une réelle découverte de l’intime (sujet qui me passionne profondément !).

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Dans l’atelier de Tiffany Bouelle, à Paris

Madmoizelle. Quand avez-vous commencé à écrire ? 

Tiffany Bouelle. J’ai, comme beaucoup, commencé par un journal intime, dont je n’ai pas d’archive, car je les brûle. Je ne ressens pas le besoin de laisser cela sur terre. J’ai mes tableaux pour ça. 

Madmoizelle. À quel moment de la journée préférez-vous écrire ? 

Tiffany Bouelle. Dès le réveil, après une petite série d’étirements, je rédige grossièrement mes premières pensées et j’ai ces moments de silence pendant que je creuse en étant allongée et reposée. C’est assez exquis, je dois l’avouer.

Madmoizelle. Avez-vous un lieu de prédilection ?

Tiffany Bouelle. Dans mon lit, nue et idéalement, en sirotant un café. J’écris aussi durant les trajets en voiture ou en train, je ne conduis pas, du coup, je peux profiter du paysage qui défile pour réfléchir paisiblement.

J’aime bien l’idée de l’écriture comme un sport ou un rituel, une pratique que l’on commence en douceur pour entraîner son esprit, puis qui nous mène à un état de dépassement de soi.

Tiffany Bouelle

Madmoizelle. Qu’est-ce que cela vous procure, d’écrire ? 

Tiffany Bouelle. Comme tout art dans lequel je me lance, l’impression de dépasser mes peurs. Et aussi une libération exquise.

Madmoizelle. Comment écrivez-vous ? Êtes-vous plutôt machine à écrire, carnet ou ordinateur ? 

Tiffany Bouelle. Les puristes vont me maudire, mais je commence à avoir l’habitude. J’écris sur mon téléphone. Cela me permet de faire des relectures partout, sans contrainte de poids et surtout de pouvoir ajouter des notes à tout moment sans les égarer.

Madmoizelle. Un conseil pour les lectrices de Madmoizelle qui aimeraient profiter de l’été pour commencer à écrire ?

Tiffany Bouelle. Moi et les conseils ça fait deux. Ce que je peux dire, c’est que j’aime bien l’idée de l’écriture comme un sport ou un rituel, une pratique que l’on commence en douceur pour entraîner son esprit, puis qui nous mène à un état de dépassement de soi. Il faut se lancer : une à deux phrases le matin comme un bonjour au soleil. 

À lire aussi : En écriture : avec la podcasteuse Pénélope Bœuf


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