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Parentalité

Comment devenir pote avec les autres mères du parc plutôt que vous faire chier près du toboggan

Vous avez un enfant ? Et vous rêvez secrètement de former un crew de mères avec qui se soutenir dans cette aventure chaotique qu’est la parentalité ? Notre chroniqueuse Chloé Genovesi a deux-trois astuces pour vous.


L’humoriste Ali Wong a déclaré dans son spectacle Hard Knock Wife que la maternité ressemblait à un épisode de Walking dead et qu’intégrer un groupe de mères était le seul moyen de survivre à l’apocalypse. Malgré le fait qu’Ali Wong se soit un peu mélangé les pinceaux — si on me demande, je me sens plus proche en tant que jeune mère de la troupe de morts-vivants que des acteurs sexy —, je ne peux que lui donner raison : on a toutes besoin d’un groupe de copines mamans pour partager nos expériences et nous soutenir dans cette jungle parentale !

Alors, j’ai pris mon courage à deux mains, et je suis partie à la rencontre des daronnes qui m’entourent pour m’en faire des copines avec qui partager le quotidien maternel avec humour et bienveillance.

Lieu de rencontre numéro 1 : Le supermarché

Dans un épisode récent de La Maison des maternelles, un éminent psychologue conseillait d’éviter les crises en laissant ses enfants à la maison lorsqu’on allait faire ses courses au supermarché. Comme mes enfants ont respectivement sept mois et trois ans et demi, si je les laisse à la maison, toute cette affaire va se transformer en Battle Royale. Il est très probable que je retrouve mon aînée à moitié dévorée par son petit frère. 

Pour éviter le massacre et l’intervention subséquente des services sociaux, je trimballe tout ce petit monde au supermarché, désolée. Et à peine ai-je débarqué dans le rayon pâtisserie que je tombe nez à nez avec une consœur, elle-même aux prises avec deux jeunes enfants qui se jettent présentement des poignées de farine à la figure.

Autour d’elle, quelques badauds se sont attroupés et certains commencent déjà à pester que de leur temps, les enfants, gnagnagna. C’est le moment que choisit ma propre progéniture chauffée par ce remake de mardi gras pour sauter dans la mêlée et lancer des œufs sur ses nouveaux camarades. Impuissantes, nous échangeons un bref regard complice et je comprends que nous avons soudain la même idée.

Nous plantons nos gamins belliqueux sur place, et nous nous dirigeons ensemble vers le rayon pop-corn. Quitte à assister à un spectacle son et lumière, autant le faire dans de bonnes conditions, non ?

Lieu de rencontre numéro 2 : Le parc à jeu

Je l’aperçois qui rôde près du toboggan, feignant avec difficulté l’enthousiasme et l’intérêt pour les glissades de son enfant, alors que son regard désespéré exprime très clairement l’envie d’aller s’échouer sur le banc le plus proche et consulter son smartphone peinarde. Je partage sa peine. Escorter ma fille à travers les infrastructures multicolores m’ennuie au plus haut point. Surtout que l’enfant affiche déjà un sens de l’équilibre et de l’agilité bien supérieur au mien et si l’une de nous deux doit se casser la bobine, gageons que ce ne sera pas elle.

J’avise de nouveau la mère qui erre de plus en plus mollement autour de la toile d’escalade. Je lui signifie par un regard que moi aussi, j’ai envie de mourir. Peut-être suis-je allée trop loin ? Pourtant, il me semble qu’au fil de ses tours de rondes, elle se rapproche de moi. Je l’encourage d’un petit sourire compréhensif. Ses yeux s’illuminent et si elle hésite un instant, elle ose enfin me lancer « Ils ont beaucoup d’énergie, hein ? » je hoche vigoureusement la tête avant de lui demander l’âge de son marmot.

Le contact est établi. D’ici une semaine ou deux, vous devriez nous retrouver en train de fumer des menthols, planquées dans le petit train en bois, pendant que nos chers amours s’assomment à coup de pelles dans le bac à sable dix mètres plus loin.

Lieu de rencontre numéro 3 : L’école maternelle

Alors que je vais chercher ma fille à l’école, la voilà qui déboule hors de la salle, flanquée d’un autre modèle plus ou moins similaire dont la propriétaire se tient derrière moi. « Oh, c’est vous la maman de Zouzou ? », me demande-t-elle. Évidemment, mon premier réflexe serait de répondre non, puisque j’ai 17 ans et que seuls les adultes responsables ont des enfants, mais vu la tronche de l’enfant en question le doute n’est pas vraiment permis.

Alors j’acquiesce en me demandant où sont passées les vingt dernières années. La mère reprend : « Chérie trésor adore Zouzou ! Elle m’en parle tout le temps ! ». Mue par la spontanéité, je lance : « Moi aussi, elle me parle tout le temps de Chérie Trésor ! Ça vous dit qu’on se fasse un playdate ce week-end ? ». La mère me répond avec enthousiasme et le rendez-vous est fixé au samedi suivant.

Pour les non-initiés, le « playdate » consiste à réunir deux enfants ou plus dans un même lieu et à les laisser s’autogérer pendant que les parents testent leurs compatibilités respectives dans l’espoir de former une alliance. Cette fois-ci, la maman de l’école me demande si je serais tentée par un verre de vin. La coalition est en marche.

Lieu de rencontre numéro 4 : Internet

« Mais nous, à notre époque, on n’avait pas Internet, on faisait comment à votre avis ?! » me lance un boomer qui a du mal à ne pas confondre drague et harcèlement de rue. Je n’ai pas la réponse à cette question, elle ne m’intéresse pas. J’ai rencontré l’amour de ma vie sur un site prévu à cet effet, et je ne vais pas me gêner pour continuer à exploiter l’outil numérique à fond pour grossir les rangs de mon équipe de mamounes surentraînées. Forums, comptes Instagram et groupes Facebook, elles sont partout et elles sont organisées.

Au début, les commentaires sont bienveillants quoi que sommes toutes assez bateau. Principalement des souhaits de bon courage pour les nuits difficiles et du partage de recettes de grand-mère pour soulager ce Mutain de perde de Palosard de RGO. 

Petit à petit, ça se déride, le ton monte, les confidences fusent et les groupes se forment. Si l’esprit communautaire en ligne peut s’apparenter à une guerre des clans ou certains s’affrontent sans vergogne, la toile géante présente l’avantage de connecter suffisamment de mères entre elles pour que chacune puisse trouver facilement le réconfort et le soutien totalement adapté à ses attentes et ses besoins. Et c’est tout le mal que je vous souhaite.

À lire aussi : Top 6 des parents les plus relous sur les réseaux sociaux

Crédit photo : HY AAN / Pexels


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Les Commentaires

6
Avatar de Ariel du Pays Imaginaire
13 septembre 2021 à 17h09
Ariel du Pays Imaginaire
Ca me paraît toujours compliqué de sympathiser dans ce genre de contexte même si j'essaie de socialiser un peu avec les parents des enfants de la classe avec lesquels ma fille s'entend bien (pas évident avec le covid). Mais rapidement j'ai le droit à des petites phrases que j'aime pas trop sur les "jeux de garçons" ou autre clichés sexistes. C'est jamais dit méchamment et j'ai pas envie de me prendre la tête dans ce contexte donc souvent je relève pas trop mais ça me soule et ça me donne pas envie de devenir vraiment amie avec un parent. En plus je fais jamais les courses et je vais pas sur les réseaux sociaux donc je suis mal barrée
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