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Source : Pexels / Ketut Subiyanto
Parentalité

Congés supplémentaires, horaires flexibles… comment les entreprises valorisent-elles la parentalité en 2024 ?

Places en crèche sponsorisées, congés enfant malade rémunérés, horaires flexibles, certaines entreprises essayent de chouchouter les jeunes parents pour mieux les attirer. Quelles motivations se cachent derrière ?

Si la parentalité est toujours aujourd’hui un frein pour la carrière des mères, certaines entreprises font l’effort d’attirer des salariés parents en leur proposant des avantages leur permettant de concilier plus facilement vie privée et vie professionnelle.

Le bien-être parental de plus en plus pris en compte

De façon volontaire, ou parfois contraintes de s’adapter aux requêtes des candidats, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à monter dans le train du soin accordé aux salariés parents. Mais quelles sont les motivations qui se cachent derrière ces politiques d’entreprise ? « Si le salarié a un bon équilibre, une forme de bien-être, il montre un engagement et une motivation qui contribue à la performance de l’entreprise », explique Nathalie de Courcy, à la tête d’Accent Egal, collectif associatif de dirigeants d’entreprises engagés pour l’égalité entre femmes et hommes.

« L’objectif est aussi de donner des gages concrets de politique RSE, en termes d’inclusion. On tente d’inclure tous les schémas familiaux, d’augmenter l’attractivité et la marque employeur, pour attirer des jeunes et des femmes, et ainsi rétablir un équilibre femmes hommes dans certains secteurs », ajoute-t-elle. « Mais il y a surtout un objectif de performance. »

« Les congés supplémentaires pour jeunes parents, par exemple, ont un coût pour l’entreprise » rappelle Caroline Courtin, responsable Diversité et Inclusion de BNP Paribas. « Mais aussi un bénéfice. Ils donnent la capacité aux collaborateurs et collaboratrices de mieux concilier vie privée et vie professionnelle, tout en favorisant une meilleure égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. La santé et le bien-être font partie des piliers importants du développement de notre stratégie RH, nous avons une approche d’employeur responsable avec une vision à 360° de la parentalité, qui ne concerne pas uniquement le moment de l’arrivée de l’enfant. Et nous savons que cela fait partie des critères que regardent les candidats, et sur lesquels ils nous interrogent en entretien d’embauche. »

Quels sont donc les avantages que les entreprises proposent aux jeunes parents ?

Autour de l’arrivée d’un enfant

Les congés parentaux sont un véritable enjeu pour les jeunes parents, mais aussi pour leurs employeurs. « Nous avons pour objectif de faire en sorte que tous les pères puissent prendre leur congé paternité, c’est le cas de 89 % d’entre eux environ » explique Marlène Dolveck, Directrice générale de SNCF Gares & Connexions. « Les salariés du personnel roulant touchent des primes lorsqu’ils ne dorment pas chez eux, et beaucoup craignent un impact sur leur salaire, nous veillons donc à ce qu’il n’y ait pas de décrochage de salaire pendant ce congé. »

La SNCF propose également une aide aux démarches associées à la naissance, ou une organisation de la garde d’enfant, avec une indemnité de garde par assistante maternelle de maximum 100 euros par mois et par enfant. BNP Paribas se positionne également sur le sujet de la garde d’enfant, mais aussi sur des jours d’absence donnés aux salariés en PMA, ou sur les congés parentaux.

« Après le congé légal, nous proposons d’ajouter 45 jours supplémentaires de congé à plein salaire ou bien 90 jours à demi-salaire, puis un congé parental de 45 jours à plein salaire », expose Caroline Courtin. « Et nous complétons les indemnités journalières de la Sécurité sociale pendant les congés maternité et paternité pour qu’il n’y ait pas de perte de salaire. Nous avons aussi mis en place un congé d’accueil de l’enfant, rémunéré pendant 30 jours, pour les situations qui ne sont pas prises en compte par la loi, par exemple les familles homoparentales, afin de mieux prendre en compte toutes les natures de cellules familiales. »

« On peut aussi mettre en place des aménagements en termes d’organisation du temps de travail, avec, par exemple, des réunions ni trop matinales ni trop tardives, c’est simple et cela arrange tous les salariés » suggère Nathalie de Courcy. « Et donner la priorité aux parents solo de prendre leurs congés sur les vacances scolaires, ainsi que leur donner davantage de journées enfant malade. »

Jusqu’à l’accompagnement des élèves et étudiants

Mais évidemment, la parentalité ne se limite pas à la grossesse et à la petite enfance. Lorsque l’enfant grandit et est scolarisé, que proposent alors les entreprises ? Elles peuvent mettre à disposition des conseillers d’orientation scolaire ou professionnelle, des bilans psychologiques, des éducateurs spécialisés, mais aussi un accompagnement par des assistants sociaux.

« Notre service d’Accompagnement Social et Vie au Travail accompagne les parents dans les difficultés qu’ils rencontrent, et édite de nombreux guides très pratiques, par exemple sur le décrochage scolaire, ou l’orientation », avance Caroline Courtin. « Chaque année se tiennent également les Rendez-vous de la parentalité, où nous proposons des conférences, nous en avons par exemple fait sur la parentalité imparfaite, sur les aidants, ou encore le harcèlement scolaire. »

La santé est également un sujet important, notamment quand certains enfants sont porteurs de handicap et que les parents sont aussi des aidants.

« Nous sommes fiers d’avoir une maison spécialisée sur la petite enfance dans Paris, avec des médecins et pédopsychiatres, pris en charge par l’entreprise. » rappelle Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF. « Une fois, j’y ai croisé deux familles de cheminots dans la salle d’attente, toutes deux avec des enfants de 2-3 ans ayant un retard cognitif et des parents inquiets. S’ils avaient dû faire appel aux hôpitaux publics ils auraient eu 2 ans d’attente, alors qu’ils ont pu obtenir un rendez-vous en 2 mois chez nous. »

Nathalie de Courcy suggère également d’accompagner les parents sur les problématiques rencontrées avec leurs adolescents, ou de faciliter les voyages linguistiques. « Tout ce qui peut aider les parents à se sentir de meilleurs parents va indirectement profiter à l’entreprise, car si l’on est sûr de soi en tant que professionnel et parent, en découle du bien-être, donc de la productivité, de l’engagement, de la motivation, c’est un cercle vertueux. »

 

Chouchouter les jeunes parents, une formule gagnante ?

Est-ce que proposer ce type d’avantages attire réellement des salariés parents, ou souhaitant le devenir dans un avenir proche ? « Les chasseurs de tête et recruteurs disent que cela fonctionne, les jeunes sont très regardants sur les engagements sociétaux et environnementaux des entreprises. Ils ne veulent pas laisser de côté une partie de leur vie » acquiesce Nathalie de Courcy. « Et du côté des entreprises, on constate également un gain de performance et de productivité. C’est du gagnant-gagnant ! »

« Aujourd’hui, on le sait, donner la possibilité d’accompagner la parentalité est vécu très positivement par nos collaborateurs et collaboratrices » confirme Caroline Courtin. « Nous allons bientôt commencer la négociation de notre quatrième accord Diversité et Inclusion avec les partenaires sociaux, on le fait dans le cadre d’un dialogue nourri avec les représentants du personnel, en regardant les demandes des salariés. »

Il est grand temps qu’un plus grand nombre d’entreprises s’inspire de ces propositions, et que l’État suive également le mouvement en transformant certaines de ces mesures en avantages sociaux obligatoires.

À lire aussi : Le délit de maternité, ou quand les entreprises nous font payer nos grossesses


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