Près de 39 000 réponses recueillies chez des personnes de 18 à 80 ans : c’est la première d’étude d’ampleur sur les effets des vaccins contre le Covid-19 qu’ont effectué les équipes des chercheuses et anthropologues Kathryn Clancy et Katharine Lee, aux États-Unis.
Le but : permettre à un échantillon de personnes le plus large possible — composé de femmes cisgenre en âge de menstruer, mais aussi d’hommes trans, de femmes sous contraception empêchant les règles, ou de femmes ménopausées — de répertorier les variations (ou non) de leur cycle hormonal après la vaccination.
Dès les prémisses, l’étude est claire : il n’est pas question de remettre le vaccin en cause, mais d’avoir le plus d’informations possibles sur ses effets secondaires. Ainsi, « Généralement, les changements dans les saignements menstruels ne sont ni rares, ni dangereux, mais s’intéresser à ces expériences est nécessaire pour construire de la confiance envers la médecine », affirme l’étude.
Des saignements plus abondants
Citée sur le site de Marie-Claire, l’étude a été publiée dans la revue Science Advance. Elle a été administrée en ligne à près de 40 000 personnes à travers le monde ayant toutes été vaccinées en cycle complet par un des vaccins approuvés aux États-Unis, notamment Moderna, Pfizer ou Johnson & Johnson.
Les réponses attestent que 42% des personnes au cycle menstruel régulier interrogées auraient expérimenté des saignements plus abondants après la vaccination. 44% ne rapportent aucun changement, et 14% font état de règles plus légères.
Par ailleurs, chez les personnes n’ayant pas ou plus de règles régulières, 39% des personnes interrogées sous hormonothérapie, dans le cadre d’une transition de genre, déclaraient des saignements après une ou après les deux injections. C’est aussi le cas de 71% des personnes sous contraception à action prolongée, et 66% de femmes post-ménopause. L’étude précise que dans la majeure partie des cas, ces dérèglements sont temporaires et que les saignements reviennent à la normale après un ou deux cycles.
Certains profils plus touchés
L’étude met en lumière que certains profils sont plus à risque de présenter ces changements. Ainsi, les personnes ayant été diagnostiquées de maladies reproductives comme l’endométriose, les fibromes ou le syndrome des ovaires polykystiques seraient plus à risques de voir leurs saignements devenir plus abondants, tout comme celles qui utilisaient une contraception hormonale et celles qui avaient déjà été enceintes.
Selon le Dr. Lee, citée par le New York Times, cette étude n’est toutefois pas inébranlable : il n’y a pas eu de comparaison avec un groupe de contrôle de personne n’ayant pas été vaccinées. Il est aussi possible que les personnes ayant observé des changements dans leur cycle après la vaccination aient été plus promptes à participer à l’étude.
Toutefois, l’équipe de recherche assure que leurs résultats sont en parfaite cohérence avec des recherches effectuées sur de plus petites cohortes, mais avec des contrôles plus stricts.
Côté français, l’agence nationale de sécurité du médicament a mis aujourd’hui en ligne un formulaire destiné à déclarer des troubles menstruels après une vaccination et invite les personnes touchées à consulter un ou une professionnelle de santé.
Pour l’heure, sans explication de ce phénomène (dont les causes peuvent être multiples), l’étude se veut rassurante : dans la plupart des cas, ces troubles se révèlent sans gravité.
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Crédit photo : CDC / Unsplash
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