Un texte pour simplifier et rendre les droits plus lisibles
Aujourd’hui, les droits des enfants sont éparpillés dans une multitude de textes : Code civil, Code de la santé publique, Code pénal, Code de l’action sociale et des familles… In fine, les professionnels comme les familles se perdent souvent dans ce dédale juridique.
Le projet de Code de l’enfance propose donc une simplification. Concrètement, il s’agirait de regrouper en un seul document les grandes règles relatives à la protection de l’enfance, à la justice des mineurs, mais aussi aux droits fondamentaux des enfants.
L’objectif est de rendre la loi plus lisible et plus facilement mobilisable pour les parents, les éducateurs, les travailleurs sociaux et, bien sûr, les enfants eux-mêmes.
Les droits de l’enfant au cœur du projet
La proposition de loi s’appuie sur un principe fort : reconnaître l’enfant comme un sujet de droit à part entière. Elle entend ainsi consacrer, de manière claire et centralisée, certains principes déjà posés dans la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), que la France a ratifiée en 1990.
Cela concerne notamment :
- le droit d’être protégé contre toute forme de violence,
- le droit d’accéder à une éducation de qualité,
- le droit à la santé,
- le droit d’exprimer son opinion et d’être entendu dans les décisions qui le concernent. Autrement dit, faire en sorte que la parole de l’enfant ne soit plus une option, mais une obligation.
Le texte vise à mieux articuler la responsabilité des parents, la mission de l’État et la parole de l’enfant, pour éviter les zones d’ombre dans des situations parfois complexes (par exemple en cas de placement ou de procédure judiciaire).
Une réforme qui concerne aussi la justice des mineurs
Au-delà de la protection sociale, le Code de l’enfance engloberait la justice des mineurs. Cela signifie que les règles relatives à la responsabilité pénale des enfants, à leur accompagnement éducatif ou encore aux mesures de protection judiciaire seraient regroupées dans ce nouveau cadre.
Cette intégration permettrait de donner davantage de cohérence à un système qui, aujourd’hui encore, repose sur des lois éparses et parfois contradictoires. L’idée est aussi de rappeler que la justice des mineurs doit rester avant tout éducative et protectrice, et non pas uniquement répressive.
Un signal politique et symbolique fort
Pour les initiateurs de la proposition de loi, il s’agit d’envoyer un signal fort : l’enfant n’est pas seulement « un futur adulte », mais une personne qui a des droits dès maintenant. Créer un Code de l’enfance, c’est affirmer que la société se donne les moyens de mieux protéger et accompagner ses plus jeunes citoyens.
Reste à savoir comment le texte sera accueilli au Parlement. Comme toute réforme d’ampleur, il nécessitera des arbitrages, notamment pour harmoniser les législations existantes et éviter les doublons. Mais la volonté affichée est claire : mettre l’intérêt supérieur de l’enfant au centre des politiques publiques.
Un outil attendu par le terrain
Depuis des années, les associations, les magistrats et les professionnels de l’enfance réclament une simplification. Pour eux, ce Code serait un outil de référence, clair et accessible. Une manière de rendre concrets des droits qui restent parfois théoriques.
Pour les familles, c’est aussi une promesse : celle de ne plus devoir chercher dans une jungle administrative ce qui devrait être évident. Savoir que leur enfant a le droit d’être protégé, entendu et soigné, et surtout savoir comment faire valoir ces droits.
Le Code de l’enfance n’existe pas encore, et il faudra sans doute des mois de débats avant de savoir à quoi il ressemblera vraiment. Mais s’il voit le jour, il pourrait changer la donne : moins de complexité, plus de lisibilité, et surtout une reconnaissance claire des enfants comme sujets de droit. Un pas de plus vers une société qui place réellement l’intérêt supérieur de l’enfant au centre de ses choix.
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