Publié initialement le 23 août 2015
Après avoir partagé des photos sur mes réseaux sociaux (viens me voir sur mon Instagram perso), j’ai vu que certaines d’entre vous réclamaient un article récapitulatif sur mes 15 jours passés en Islande.
Voici donc le post que je comptais au départ poster sur mon blog personnel, que je publie ici dans sa quasi-intégralité ! J’ai laissé le contexte perso et familial de côté, puisqu’a priori ça a moins sa place sur madmoiZelle — notez bien que je parle ici de vacances de daron en compagnie d’enfants de 9 et 7 ans.
Je vous propose donc un petit bilan, avec des conseils si ça vous dit !
Comment organiser son voyage en Islande ?
On est passés par Icelandic Farm Holidays, qui propose toutes sortes de formules. On a opté pour notre part pour le tour de l’île en 12 jours. Cette « agence » nous a proposé des chambres chaque nuit dans des fermes ou des chambres d’hôtes. Rien à redire en terme de choix, on a toujours été parfaitement accueillis et la qualité était chaque jour au rendez-vous !
On aura finalement croisé très peu de touristes, ce qui était plutôt agréable.
La plupart des guides touristiques proposent de faire le tour dans le sens inverse des aiguilles d’une montre : à partir de Reykjavik, ils suggèrent tous d’aller vers le Sud, alors que nous, on est allés vers le Nord.
Je ne sais pas vraiment si c’était fait exprès ou si ça aurait changé fondamentalement notre voyage, mais on aura finalement croisé très peu de touristes (et de cars de touristes septuagénaires allemands), ce qui était plutôt agréable.
L’Islande en voiture : le 4×4 est votre ami
Commençons par notre plus gros regret : si vous avez le budget, n’hésitez surtout pas à louer un 4×4. Vous vous en sortirez sans souci avec une voiture « normale », mais faire le tour de l’île nécessite d’emprunter beaucoup de pistes, certes balisées et pratiquables, mais c’est nettement moins confortable qu’avec un petit 4×4, sans oublier que votre pare-brise est plus à portée des cailloux (deux beaux éclats lors de notre parcours – prenez l’assurance supplémentaire, ça vous coûtera 150€ au lieu de 250).
Une journée classique pour une voiture en Islande
Ajoutez à ça que le 4×4 vous ouvrira aussi des sentiers interdits aux caisses de ville, et c’est sans doute le truc qu’on changerait si on devait refaire notre voyage !
Équipé•e•s pour l’Islande
Ne négligez surtout pas l’équipement : prenez des fringues chaudes, même en été ! Ma compagne rechignait un peu au départ à acheter de bons coupe-vents, des chaussures de rando (imperméables) et autres articles fort swag.
L’équipement de moyenne gamme a fait parfaitement l’affaire.
On a opté pour du Quechua chez Décathlon et les prix médians (45 à 50€/pièce pour la parka et les chaussures) ont fait parfaitement l’affaire. Si vous allez en saison pluvieuse, optez pour un pantalon imperméable aussi, les jeans prennent un peu trop facilement la pluie et ne sèchent jamais vraiment.
Un jour classique en Islande : au pied d’une chute d’eau sous la pluie
Sur 12 jours, en plein mois d’août, la température a oscillé entre 6 et 12°C. On a eu quelques journées plutôt dégueulasses pendant lesquelles on était bien content•e•s avec nos parkas !
Notez que sur place, il y a des tas de boutiques et de marques comme 66° North ou encore Iceland IceWear proposant des vêtements particulièrement adaptés au grand froid, plutôt chers mais solides : j’avais acheté une veste polaire en 2012 chez 66° North (du genre qui tient chaud dehors, en plein hiver, en France, avec juste un t-shirt dessous), et elle se porte toujours comme un charme.
Petit détail technique : ne vous emmerdez surtout pas à prendre des chaussures de ville ou des baskets. On s’est retrouvé•e•s à l’aéroport avec des habitué•e•s, qui avaient tou•te•s leurs chaussures de rando aux pieds, on fera pareil la prochaine fois.
Merveille islandaise : la baignade en eau chaude en pleine nature
Il y a dans chaque bled d’Islande (et j’insiste : dans chaque bled, même ceux de 200 habitant•e•s) une piscine extérieure (oui) MAIS chauffée à 35°C. C’est une institution nationale : chaque soir, les gens du village se retrouvent pour se réchauffer et se relaxer dans les Sundlaug.
Donc on s’est adapté•e•s : en fin de journée, on allait se baigner et c’était drôlement bien. L’entrée coûte 700 couronnes islandaises (5€), et chaque piscine propose des bains à 38/40°C ainsi que d’autres à plus de 40°C (où tu finis par avoir CHAUD, même s’il fait 7°C dehors).
Dans les douches, c’est tout le monde tout nu.
Notez bien que dans les douches, c’est tout le monde tout nu : chacun doit se savonner dans le plus simple appareil avant d’aller piquer une tête. Ça peut faire bizarre aux pudiques de Français•es que nous sommes, mais quand on se rend compte que tout le monde est à poil et que ça ne gêne personne, on finit par s’y faire (ça n’a pas posé souci pour ma part : j’ai fait du sport collectif, donc tout le monde sous la douche après le match depuis le plus jeune âge, j’ai vu des kilomètres de teub). Kim, par exemple, qui était plutôt pudique au début du séjour, a fini par trouver un vrai plaisir à se savonner toute nue avant et après le bain.
Concernant les sources d’eau chaude dans lesquelles vous pouvez vous baigner, ce n’est pas un mythe : il y en a plusieurs éparpillées dans le pays. La plus célèbre est entre l’aéroport et Reykjavik, elle s’appelle le Blue Lagoon.
Son eau bleue turquoise claque au milieu du paysage volcanique, et d’ailleurs c’est la destination la plus touristique parmi les sources qu’on a pu visiter ! Attention, l’entrée est excessivement chère, et coûte au moins 50€ sur la formule de base.
On s’est par exemple retrouvés un peu par hasard à se baigner dans un bassin, rempli de l’eau de la rivière (chaude donc) juste à côté. On était 7 dans la piscine, au milieu de nulle part, entourés de montagnes. C’était notre première et ça nous a fait bizarre.
Notez que le Myvatn Nature Baths sont un équivalent du Blue Lagoon dans le Nord, un peu plus haut que le lac Myvatn (ça veut dire « moucheron », parce que les abords du lac en sont infestés), à proximité des solfatares et du volcan le plus actif de l’île.
Il y a beaucoup moins de monde, c’est plus familial, c’est presque deux fois moins cher (3500 couronnes islandaises l’entrée, soit 24€) et si vous pouvez déguster une bière en vous prélassant dans l’eau chaude, il n’y a pas de bar au milieu de l’eau, ni de musique boum-boum pour que tout le monde s’ambiance. Et la vue sur la plaine est tout simplement folle.
Bof. Ça va. (cliquez pour voir la version en HD)
La nourriture islandaise
J’avais mangé (sans le savoir) du macareux en 2012 — le fameux petit oiseau au gros bec orange — mais il s’avère que seuls les endroits les plus touristiques continuent à proposer de la baleine et des mets « exotiques », histoire de ravir les étrangers désireux de tester de nouvelles expériences culinaires.
En Islande et en Norvège, la baleine est déconseillée aux femmes enceintes et aux enfants depuis 2003 car elle est bourrée de métaux lourds. Désormais, 40% de la viande y est consommée par des touristes, et une partie est exportée vers le Japon. Résultat, alors que seuls 5% des foyers islandais mangeaient du rorqual une fois par semaine en 2010, le nombre de restaurants et supermarchés en vendant a doublé depuis 2007 pour satisfaire les envies d’exotisme des gens de passage. (source)
Dans les petits bleds du Nord, où on est obligés de s’arrêter pour manger parce qu’il n’y a rien à cent bornes à la ronde, on mange du gros burger ou du hot-dog, rien de bien typique. Au bout de quelques jours, j’aurais donné mon royaume pour une salade et des légumes…
Le petit déjeuner est typiquement scandinave : biscottes ou toasts, charcuterie et tranches de fromage.
Puis on a commencé à s’arrêter dans des villes un peu plus grandes, qui proposaient des vrais restos ou dans des chambres d’hôtes qui proposaient le couvert, et on s’est tapés le bide par terre à manger des plats typiques (raaaah la lambmeat soup, cette tuerie).
La lambmeat soup, « all Iceland in a plate » comme y disent.
Le petit déjeuner est typiquement scandinave : biscottes ou toasts, charcuterie et tranches de fromages, avec jus d’orange et café, que vous pourrez accompagner d’un muesli-qui-tue si vous avez encore faim. On nous a proposé à quelques reprises des morceaux de hareng, mais j’ai jamais eu la foi de me faire un p’tit hareng-café à 8h…
Niveau budget, la nourriture reste assez chère, même si je m’attendais à plus élevé : il faut compter à des prix équivalents à ceux de Paris.
Être seul•e au monde en Islande
Une allégorie de la solitude, au pied du glacier Vatnajökull (cliquez pour la version HD)
Les conditions climatiques font que l’Islande n’est pas vraiment une destination phare : on y croise donc assez peu de touristes, sauf sur quelques sites très prisés et assez accessibles — et encore, on se bouscule pas non plus pour admirer les chutes d’eau.
D’ailleurs, le pays semble être à ses balbutiements en matière d’accueil : très peu de barrières et d’aménagements pour les touristes. À moins que ça ne soit une volonté délibérée, ça ne m’étonnerait pas des Islandais•es, qui, en bon•ne•s insulaires, ont tout simplement évincé les McDonald’s de leur île après la crise de 2009.
De nombreux voyagistes proposent cependant des séjours de quelques jours pour faire du sud de l’île, rendant cette zone un peu plus touristique que le reste du pays.
Certes, après avoir croisé pendant dix jours des gens en mode rando en parka-grosses-pompes, ça fait bizarre de voir des p’tites nanas parfaitement maquillées et coiffées en bottes-sac-qui-coûte-un-bras faire des séances photo façon Street Style au bord des chutes, mais on est quand même très loin de la Côte d’Azur niveau affluence !
Une image que vous ne verrez que dans le sud de l’île
La nature islandaise, cette folie totale
Si vous avez eu la chance de visiter l’Irlande et ses grandes plaines, imaginez ça en version vénère puissance 10 000 !
Bien sûr, le gros plus du pays reste la nature totalement dingue. Pour vous donner un ordre de comparaison : si vous avez eu la chance de visiter l’Irlande et ses grandes plaines, imaginez ça en version vénère puissance 10 000 !
On passe des champs de lave aux immenses plaines, puis à la côte qui s’étend sur des kilomètres, aux paysages montagneux, en passant par des glaciers et des lagons remplis d’icebergs.
Des champs de lave à base de roche volcanique – vu la mousse qui l’a recouverte, celle-ci date de plusieurs milliers d’années
Voici des panoramas en vrac (cliquez sur les photos pour zoomer !)
Sur l’ascension vers la chute d’eau Hengifoss (clic pour la version HD et voir mon enfant faire l’andouille sur mon pano)
La fameuse Hengifoss, donc (120m de haut, accessible après une ascension d’1h) (clic pour la version HD)
Au sommet de la colline de Stykkisholmur, un village de pêcheurs, dans l’Ouest de l’île (clic pour la version HD)
Quelque part sur une route de l’Est du pays… (clic pour la version HD)
Sur la route, avec le glacier Vatnajökull en fond (clic pour la version HD)
Le Glacier Lagoon de Jökulsárlón (clic pour la version HD)
Svartifoss et ses orgues basaltiques (clic pour la version HD)
Mais aussi la cascade Detifoss, la fameuse du début de Prometheus :
Et des chevaux par centaines (les chevaux islandais, la classe ultime)
Pour conclure, ce voyage fut tout simplement magnifique. On en prend plein les mirettes. Il manque maintenant une corde à notre arc islandais : y aller à l’entrée de l’hiver et traverser les glaciers, pour voir un tout autre visage de ce pays assez fascinant…
À lire aussi :
- Un mois en bivouac en Islande, par Justine
- Tous les articles de Jack Parker en Islande
- L’Islande vue par Pénélope Bagieu
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Les Commentaires
J'ai aussi beaucoup mangé en achetant de quoi faire des sandwiches au Bonus (le magasin discount dont tu parles), les resto on en a fait 3 ou 4 en tout sur 10 jours. Les hôtels me paraissaient chers pour de la "basse saison", c'est-à-dire 40-60€ la nuit pour 2 dans une chambre chez l'habitant ou en auberge de jeunesse. Du coup j'ose même pas imaginer ce que ça peut coûter en haute saison !
J'ai voyagé au Japon pendant la saison des cerisiers en fleurs (donc la haute saison surtout à Kyoto) et ça nous a couté autant, et c'est ça qui m'avait choquée le plus je crois : que l'Islande en hiver coûte autant que le Japon au printemps (qui n'est pas une destination low-cost non plus).
Et pour l'explosion du tourisrme, Lonely Planet a parlé d'une campagne de publicité par l'Islande suite à l'intérêt des gens après l'explosion de l'Eyja.....jökull Ce qui fait que depuis 7-8 ans le tourisme augmente chaque année. Puis y a une ligne d'avion lowcost (wow air) qui permet aussi de voyager là-bas pour pas cher depuis la France ou les Etats-Unis. Le problème c'est que du coup il y a des touristes qui vont en Islande parce que l'avion est pas cher, mais qui sont pas DU TOUT préparés à l'hostilité et aux dangers de l'île : un article de slate sur le sujet