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Sur TikTok, une mère épile le monosourcil de sa fille de 3 ans pour lui éviter les moqueries

Sur TikTok, une mère a filmé l’épilation des sourcils de sa très jeune fille, ce qui a suscité un débat sur l’acceptation de soi.

Elle n’a pas plus de 3 ans, et elle est déjà soumise à des injonctions. Dans une vidéo publiée sur TikTok, une mère filme la scène : elle épile à la cire le monosourcil de sa petite fille, pour lui éviter, d’après elle, des moqueries.

Une petite fille a le monosourcil épilé par sa mère sur TikTok

Dans la vidéo, Leah Garcia justifie son geste en écrivant en légende de la vidéo :

Je m’en fiche, je préfère qu’on me traite de mauvaise mère plutôt que de laisser ma fille de 3 ans se balader avec un monosourcil, comme mes parents l’ont fait avec moi.

On peut donc voir la petite fille de 3 ans dans la salle de bain, cire posée entre les deux yeux, se faire épiler les poils qui pourraient lui valoir des moqueries à l’extérieur de chez elle, souvent de la part d’autres enfants.

Les commentaires sous la vidéo sont partagés, mais ils acclament majoritairement le geste de la mère de la petite fille : « elle te remerciera un jour » peut-on lire de la part d’une utilisatrice de la plateforme, ou encore « j’aurais aimé que ma mère fasse ça pour moi, j’ai tellement été harcelée pour mes poils de sourcils et de bras ».

Si l’on peut comprendre que Leah Garcia n’ait pas voulu que sa fille reçoive des remarques déplacées et blessantes comme ce fut, comme elle l’indique, le cas pour elle lorsqu’elle était enfant, cette vidéo interroge.

Devons-nous, en tant que mères, ou plus globalement en tant que parents, être celles et ceux qui pensent et montrent que nos enfants ont des « défauts » ? Le fait d’anticiper de possibles, et malheureusement quasi certaines moqueries, ne les conditionnent-ils pas à penser que leur physique ne peut être accepté comme il l’est ?

Aider nos enfants à façonner une meilleure image d’eux-mêmes

Ne devons-nous pas, au contraire, les aider à façonner leur image d’eux-mêmes malgré les moqueries et les critiques ? Dans ce cas précis, qui est celui de l’épilation de poils d’une petite fille, qu’est-ce que cela dit de notre capacité à pouvoir nous émanciper des normes patriarcales ?

Cette petite fille a un monosourcil, et sa mère l’épile pour lui éviter des traumatismes et des moqueries, comme celles qu’elle a pu recevoir au même âge. L’intention est louable, elle veut juste protéger son enfant. Mais, quelle est l’étape suivante ? Aurait-elle eu le même geste si son enfant avait été un petit garçon ?

Ce qui est perturbant également, c’est que la petite fille ne décide pas elle-même de se faire épiler, c’est un choix imposé pour lui éviter des traumatismes, avant qu’ils arrivent. Sa mère prend la décision pour elle, pour qu’elle ne subisse pas ce qu’elle-même a vécu. Une modification de son corps, un pointage d’un « défaut » qui n’en est pas un. Mais, à seulement trois ans, aurait-elle pu vouloir qu’on lui enlève des poils entre les deux yeux ?

Ne jugeons pas l’acte de la mère (et ne jugeons pas les mères en général), mais jugeons plutôt la société qui incite à cet acte, tant il est difficile de transmettre et d’accepter l’acceptation de soi et de son corps. Les injonctions et les diktats commencent de plus en plus tôt, et c’est rageant.

À lire aussi : L’épilation en 2021 : les pratiques changent, le diktat reste


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

23
Avatar de Mystra
12 octobre 2022 à 15h10
Mystra
En fait, je pense que l'idéal, ce serait d'attendre d'éventuelles moqueries, et si moquerie il y a expliquer que 1) on est tous différent, ce n'est pas moche, tu peux le garder sans problème si ça ne te dérange pas, montrer les exemples avec Frida Kahlo etc. 2) Si jamais ça te dérange, un coup de cire / rasoir à sourcil / crème décolorante et pouf magie ça disparait, ce n'était vraiment pas un problème difficile à résoudre !
Je viens d'avoir la conversation avec mon conjoint (notre fille a deux ans alors ce genre de vidéo m'interroge fort) et je suis venue à la même conclusion que toi. Pour moi anticiper le problème (qui n'arrivera peut-être pas), c'est déjà stigmatiser ce trait physique en annonçant d'office qu'il est laid. Peut-être que la petite n'aura pas de moqueries là-dessus, ou peut-être que cela ne l'affectera pas. L'anticiper pointe d'office la chose comme étant négative, du point de vue de sa mère en plus, qui est un regard majeur dans sa construction.
Je pense que j'aurai attendu de voir si les moqueries venaient, pour ne pas stigmatiser moi-même un trait de mon enfant. Et si malheureusement les moqueries arrivaient, alors j'aurai eu une discussion annonçant que si les poils la gênaient, effectivement, on pouvait les enlever très facilement / rapidement, si elle le désirait elle. Mais qu'ils pouvaient aussi lui plaire ou l'indifférer, et que si c'était le cas, ça n'était pas un problème. Dans tous les cas j'aurai également contacté l'enseignant.e pour signaler les moqueries, et peut-être demander à ce qu'une intervention sur les moqueries, le harcèlement, etc. soit faite.
J'ai eu un peu cette expérience à douze ans, quand j'ai commencé à avoir des poils sous les aisselles, qui ne me dérangeaient aucunement jusqu'à ce qu'une gamine en vacances me demande pourquoi je ne les épilais pas et me dise que ça faisait sale (en plus elle me l'a dit sans méchanceté, genre vraiment comme un fait établi et comme un conseil pour moi). J'ai demandé à ma mère de les enlever immédiatement mais elle a un peu rechigné et a mit quelques semaines / mois à accéder à ma demande, ce qui fait que j'ai été très gênée durant tout ce temps. Je pense qu'à partir du moment où l'enfant demande quelque chose de ce genre sur son corps (quelque chose de réversible j'entends, après pour le reste faut voir s'iel est sûr.e), bah faut le laisser décider. Son corps, son choix, même à trois ans.
Pour ce qui est de mettre en scène et de poster sur les réseaux, c'est un autre débat...
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