Précédemment dans #62jours : Comment transformer les cloques de frustration en bulles de savon
21h37. Je fixe le curseur de la souris, qui clignote sur mon traitement de texte. De quoi je cause, aujourd’hui ? Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas retrouvée à sec, le soir venu.
J’ai pas pris le temps d’écrire aujourd’hui, je me suis laissée entraîner dans ma journée comme une lanière de sac qui se coince dans des rouages. Matin, midi, pause déjeuner, après-midi et sa succession de micro-événements… Rien.
J’ai écrit, aujourd’hui, pourtant. Sur le dernier podcast de Dylan Marron. C’était pas trouver le temps d’écrire, le problème.
21h43, j’ai déjà rafraîchi ma timeline Facebook trois fois. J’ai des idées de sujet, pourtant. Mais ça vient pas.
Ce soir, ça vient pas.
Ça va mieux, même si parfois, ça ne va toujours pas
Je cherche pourquoi j’ai pas de « jus » aujourd’hui, alors que j’ai plutôt passé une bonne journée. Je passe de plus en plus de bonnes journées depuis que je me focalise davantage sur les petits bonheurs du quotidien.
Ça va mieux aussi depuis que j’ai pris l’habitude de m’extraire rapidement des situations violentes ou nocives pour moi. Si je n’ai pas besoin de m’infliger une conversation ou une atmosphère pesante, gênante, voire carrément violente, je prends la décision de m’écarter.
Ce faisant, je vais beaucoup, beaucoup mieux. Et pourtant, je ne vais pas mieux « tout le temps ».
Lâcher prise, et tenir bon
C’est peut-être ça, la leçon du jour. Même si j’arrivais à appliquer à la lettre tous les beaux préceptes que j’ai couchés sur le papier tout au long de l’été, il me faudra accepter « les jours sans ».
Ces #62jours ne sont pas une formule magique contre les coups de mou, les coups de moins bien, et ils ne sont pas non plus un bouclier impénétrable contre les aspérités de la vie, les interférences et les attaques extérieures.
Alors parfois, il faudra aussi serrer les poings. Voilà ce que j’ai envie de me dire, aujourd’hui.
Malgré tous les efforts que je continue de déployer, toute l’énergie que j’utilise à meilleur escient qu’il y a deux mois, malgré tout ce que je fais et tout ce que je fais plus pour arriver à un équilibre confortable dans ma vie, malgré tout ça: parfois, il faudra serrer les poings.
Parfois, il faudra juste accepter de ne pas maîtriser le cours des choses, et en plus, de subir les conséquences de cette incertitude.
C’est encore une leçon de lâcher prise, que je m’inculque aujourd’hui, j’imagine. C’est toujours la marée qui me submerge et tente de me noyer, si je me laisse aller.
Alors je résiste. Parce que parfois, il faudra résister. Serrer les dents, les poings, les fesses, en attendant que passe la tempête. Respirer, souffler, gérer, temporiser, en attendant que le vent se calme, et que l’équilibre soit retrouvé.
Il faudra serrer les poings, le temps que la tempête passe
Il faudra parfois serrer les poings lorsque la colère refera surface, lorsque l’électricité statique des frustrations produira des étincelles, qui menaceront d’embraser la colère.
Il faudra serrer les dents lorsqu’une gangrène de haine devra être amputée.
J’oublie parfois que tout ça me fait peur, et que rien de tout cela n’est facile. M’assoir à mon clavier, écrire mes états d’âme, tout ça c’était facile, même quand j’avais le sentiment que ça ne l’était pas.
C’est de rester les pieds sur Terre et la tête droite sur les épaules qui est un vrai challenge. C’est mettre un pied devant l’autre même quand on ne voit pas devant soi, même quand les autres interfèrent, au point de nous déstabiliser — intentionnellement ou non.
Il faudra parfois serrer les poings, lorsqu’il n’y a qu’à attendre que l’orage passe. Et respirer, en attendant le retour de meilleurs auspices.
À demain.
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