The Handmaid’s Tale a beau comporter quelques défauts, elle demeure sans doute l’un des programmes les plus aboutis et glaçants de ces dernières années.
Dystopie féministe d’abord imaginée par Margaret Atwood avant d’être la série qu’on connait aujourd’hui, La Servante écarlate de son titre français est esthétiquement bluffante et s’engage sur des pistes inexplorées d’ordinaire par la télévision.
Forte du succès de ses deux premières saisons, le programme s’en est offert une troisième… qui n’a pas su faire l’unanimité. Qu’à cela ne tienne, on a vu les premiers épisodes de la saison 4 en avant-première, et laissez-nous vous le dire tout de go : cette fois-ci, vous devriez replonger corps et âme dans les tragiques intrigues de Gilead.
The Handmaid’s Tale saison 4, retour à l’action
https://www.youtube.com/watch?v=rg_160Be71g
Elles sont nombreuses, ces séries contemplatives à nous avoir parfois perdues en cours de route. La faute à un ventre mou avéré, qui nous a par exemple totalement sortie du pourtant excellent The Walking Dead.
Mais on a survécu à la saison 3 de The Handmaid’s Tale, en dépit de l’avis général.
Certes, certains épisodes étaient d’une lenteur notable et il est assez peu crédible que June s’en sorte en permanence quand, selon les lois de Gilead, elle aurait dû être pendue depuis belle lurette… mais il n’en demeure pas moins que le programme est toujours aussi rigoureux en termes de traitement des personnages et fait progresser rapidement son récit.
D’ailleurs, on rappelle qu’à la fin de la saison 3, June et ses alliées parviennent à sauver quelques 86 enfants,
permettant à certaines familles d’être à nouveau réunies, ce qui n’est pas négligeable.
Mais en dehors de ce dernier épisode ÉPIQUE, on doit avouer que l’action n’était pas franchement à son comble. Qu’à cela ne tienne, il ne fallait pas plus d’une déception de son public pour pousser la série à envoyer du lourd dès les premiers épisodes de sa saison 4.
Ainsi, elle introduit un nouveau personnage, en la présence de Mrs. Keyes, qui entend bien révolutionner le monde dans lequel elle vit désormais. À coups de… couteau.
Mrs. Keyes, une préadolescente, est la nouvelle alliée de June, même si leurs rapports sont au départ conflictuels. Ensemble, elles entendent bien ne pas jouer aux dés, et reprennent l’action en main ! Pas le temps de se faire chier, on vous le garantit.
Dans The Handmaid’s Tale 4, l’heure de la vengeance a sonné
Le premier épisode de cette saison 4 s’ouvre sur le visage ensanglanté de June. Il faut dire qu’aux dernières nouvelles, elle s’est fait tirer dessus en tentant de s’enfuir à travers les bois…
Heureusement, ses fidèles alliées parviennent à la sauver de justesse d’une hémorragie et brûlent les chairs blessées de son ventre. Elles arrivent enfin toutes à se mettre à l’abri dans la ferme de cette fameuse Mademoiselle Keyes.
Si au départ June, blessée, entend bien faire profil bas pour ne pas risquer de se faire remarquer et mettre en péril le sauvetage potentiel de sa fille, elle change vite d’avis. Surtout après avoir discuté avec l’étrange habitante du lieu. En effet, cette hôtesse de maison est une jeune fille courageuse et autoritaire, qui n’a qu’une volonté : faire payer les hommes de la ville de Gilead.
Un empressement à la violence qui déconcerte et agace June de prime abord. Et puis June apprend. Elle apprend que si Esther est à ce point en colère, c’est parce qu’elle est régulièrement violée par différents hommes de différentes fonctions.
June se range alors du côté de celle qu’elle semble désormais considérer comme sa propre fille et décide de se battre. Vite. Fort. La vengeance est en marche. Et elle sera sanglante…
The Handmaid’s Tale saison 4, féministe et approfondie
S’il y a un art sur lequel le programme ne transige pas, c’est bien l’écriture de ses personnages féminins ! Toutes les femmes du programme sont doubles, ambigües.
Toutes, même les « méchantes » parmi lesquelles Aunt Lydia et Serena, sont abîmées par leurs propres décisions et celles des hommes qui les dominent. Toutes sont capables du pire, comme du meilleur. Bref, toutes ont droit à la nuance. Ce qui est beaucoup trop rare à la télévision pour ne pas être souligné.
Les hommes, quant à eux, n’occupent qu’une place limitée dans le programme, et souvent il s’agit de la place du bourreau.
Le propos est là. Il ne prend pas de pincettes. Et dans cette saison, les personnages féminins sont plus que jamais mis en avant, notamment au travers de la relation entre June et Esther : les deux femmes ont subi les mêmes violences à des âges différents, ces traumatismes les rapprochent, leur permettent de se comprendre et de s’entraider dans leur quête de vendetta.
Ce nouveau duo, qu’il éblouisse ou terrifie, est le fer de lance de cette nouvelle saison, dont on vous assure qu’elle est sans doute la meilleure depuis la saison 1 !
Avec brio et justesse, le programme a su retomber sur ses pattes après avoir essuyé les dernières critiques du public et rallumera sans aucun doute la flamme en vous.
Celle de la colère.
Car il faut avouer qu’en faisant tristement référence à notre réalité où les femmes demeurent inlassablement violées, harcelées et tuées, The Handmaid’s Tale réveille toutes nos colères enfouies.
Et c’est aussi pour ça qu’on est aussi accro à la série : elle nous rappelle que les combats de June sont aussi les nôtres.
The Handmaid’s Tale saison 4 sera disponible ce 28 avril aux États-Unis et dès le lendemain sur OCS.
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