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Quitter son premier appart : le déchirement auquel je ne m’attendais pas

Emménager seule pour la première fois n’est pas facile. Mais quitter le premier appartement occupée seule l’a été encore plus pour Philou !

Au moment de quitter le cocon familial, je me suis sentie prête.

Je suis partie du domicile de mes parents relativement tard (pour mon entrée en bac+3) et mon départ a été particulièrement serein.

J’avais déjà pu voir comment mes potes s’étaient acclimatés à ce changement (pas si anodin) avant moi et je savais que j’étais bien préparée pour faire de même.

Oui, on m’avait bien briefée quand à ma première installation toute seule mais on ne m’a jamais parlé de l’étape que représente le départ de son premier appart.

Quitter mon premier appartement

Le week-end dernier, j’ai fait l’aller retour à Paris pour un déménagement. Et pas pour n’importe lequel. J’ai quitté mon premier appartement.

Il ne s’agissait pas du premier appartement dans lequel j’ai aménagé en quittant le nid parental – j’ai vécu dans deux colocs à quatre quand je vivais Helsinki – mais du tout premier dans lequel je me suis installée toute seule.

C’était mon premier chezmoi. Le premier appart de ma vie d’adulte.

Le premier appartement que j’ai dû gérer sans l’aide de personne, de l’entretien aux factures d’électricité en passant par la déco.

La première fois que je goûtais à la liberté absolue – rentrer, manger, me coucher, me lever quand je voulais sans rien devoir à personne – et c’était grisant.

Il s’agissait d’un petit studio, rien d’extravagant. Il n’était même pas bien placé. Mais c’était mon cocon à moi.

Et le quitter m’a brisé le cœur.

Quitter mon appartement à cause de la crise sanitaire

Je n’exagère pas. J’ai ressenti un vrai déchirement en rendant les clés de mon appartement. Sentiment que je n’avais pas tellement ressenti en quittant mes appartements finlandais.

Le contexte n’aide pas évidemment. J’ai quitté mon appartement mi-mars pour rentrer me confiner chez mes parents et je me suis vue contrainte de le rendre car il coûtait trop cher pour le garder pendant que je n’y étais pas.

Le rendre et partir n’a donc pas été un choix

.

Je n’ai pas pu anticiper, passer des derniers moments dedans, organiser une soirée de dépandaison de crémaillère…

Bref, je n’ai pas vraiment pu lui faire mes au revoir.

Dire au revoir à mon appartement

Ce que j’entends par dire au revoir à mon appartement, ce n’est pas simplement saluer les murs et souhaiter bonne continuation à la fenêtre, c’est plus faire le deuil d’une époque.

Une page se tourne. Le chapitre « je deviens une adulte pour la première fois » est terminé et il est temps de se diriger vers le prochain chapitre de ma vie.

Et ce n’est pas rien !

Cet appartement a marqué le point de départ concret du début de ma vie professionnelle.

Il a servi de décor aux plus beaux moments comme aux pires moments de ma dernière relation amoureuse.

Il m’a vue rire et pleurer, accueilli des potes en dech, servi de lieu de retrouvailles et de confidences…

Bref, il est a été la toile de fond de beaucoup de souvenirs importants qui ont marqué les étapes de ma construction en tant qu’adulte.

Je n’aurais en aucun cas aimé rester des années dans ce studio – il était trop petit, trop cher, trop loin de mon travail – mais même si cette époque devait se terminer, ce n’est pas évident d’accepter que ça se fasse de façon aussi précipitée !

Garder des souvenirs de mon premier appartement

Pour pallier le blues inévitable de ce déménagement, j’ai fait de mon mieux.

Lorsque je suis remontée à Paris, avant de ranger toutes mes affaires dans des cartons et des valises, j’ai pris le temps d’immortaliser chaque recoin de mon appartement en prenant des photos !

Je suis très attachée aux souvenirs et photographier les lieux qui ont compté pour moi est un moyen pour moi de pouvoir y retourner plus tard quand leur souvenir se sera un peu détérioré dans ma mémoire.

Ces photos rejoindront celles de mes appartements finlandais ou encore celles de mes différentes chambres d’enfant et d’adolescente que je garde précieusement !

J’ai aussi gardé des petits souvenirs tangibles comme les post-it que j’avais collés sur ma porte d’entrée ou encore la carte de la pizzeria où j’allais tout le temps, histoire d’emporter un peu de mon appart et des moments que j’y ai passé avec moi.

J’ai aussi laissé avec espièglerie un joli autocollant que j’avais collé sur ma boîte au lettre qui marque un peu la trace de mon passage !

Accepter d’avoir le blues de quitter mon premier appart

J’ai d’abord tu la peine que je ressentais de quitter mon appartement car j’avais l’impression qu’elle était légèrement incomprise par mon entourage.

« Ce n’est qu’un appart, tu en retrouveras un vite ! »

« Et puis de toute façon, il était pas si extraordinaire cet appart, ça te donnera l’occasion d’en trouver un mieux. »

Mais je me suis rendu compte que même si mes proches avaient raison – je retrouverais un appartement, sûrement mieux même, c’est certain – j’ai aussi réalisé que j’avais le droit d’être triste !

Cet appartement a compté pour moi et m’en séparer n’est pas facile. Et ce n’est pas grave, c’est normal !

Dire au revoir à son appart, c’est difficile pour beaucoup

J’ai parlé de cette étape de vie à mes collègues pour leur demander comment elles avaient vécu leur séparation avec leur premier appartement.

Et entendre qu’elles aussi ont eu du mal à faire leurs adieux m’a quelque peu rassurée !

C’est normal.

Manon, la rédac-cheffe de Rockie (le magazine des madmoiZelles qui ont grandi) me confie :

« C’était mon tout premier appart en solo, que j’ai eu de mes 16 à mes 23 ans. Autant dire une bonne longue paire d’années.

J’y ai vécu mes années lycée, mes années fac, mes premiers boulots, mes soirées avec mes potes, mes plus grosses disputes avec mes exs. 

7 ans dans un appart, il y a le temps de voir les choses passer. 

Et le quitter pour un autre a été hyper dur, parce que je l’adorais. Il était super bien situé, joli, grand, il était plein de souvenirs et le quitter voulait dire que je me lançais dans une autre étape de ma vie, ce qui était assez dur à accepter. 

Du coup, quand j’ai déménagé, j’ai écrit un petit mot que j’ai caché dans un trou dans ma salle de bain.

Ce petit mot était pour le futur locataire ou celui d’après, et j’y écrivais : « J’ai adoré faire ma vie ici, c’était joyeux et triste, et je sais que ça restera les meilleures années de ma vie. À toi qui prend le relai, je te souhaite d’être aussi heureux ou heureuse que moi entre ces murs ». 

Le jour où j’ai enlevé mes cartons, j’ai pris une photo de chaque pièce, de chaque coin de l’appart, pour m’en souvenir au cas où ma mémoire flancherait. Et presque 10 ans après, j’ai toujours ces photos. »

Faustine, rédactrice actu-société, a vécu le même déchirement. Elle me raconte :

« Mon premier appart est aussi synonyme d’une nouvelle vie dans une nouvelle ville. Mon aménagement marque en effet mon entrée dans les études supérieures.

J’y ai passé deux ans qui sont certainement les meilleurs de ma vie. Ce petit studio vieillot mais lumineux au cœur du centre historique d’une petite ville de Provence ne manquait pas de charme. « Un vrai cocon », disaient tous mes invités.

C’est quand je vivais dans cet appart que j’ai noué mes amitiés les plus fortes, vécu mon premier amour, savouré pour la première fois la liberté de la vie étudiante…

En deux ans, j’ai eu le temps d’acheter des meubles, de faire des travaux, de couvrir mes murs et mes étagères de décoration et de souvenirs…

Quand mes parents sont venus m’aider à vider mon appart en vue de mon déménagement, ça ne sont pas seulement des objets qui se sont envolés, mais bien deux ans de ma vie.

Le tout avec une rapidité absurde. Un déchirement pour moi.

J’ai pleuré une journée entière et si j’en avais un peu honte à l’époque, je comprends aujourd’hui que si ce premier appart a été si important pour moi, c’est parce qu’il m’a accueillie et accompagnée dans mes tout premiers pas de la vie d’adulte.

Merci, petit appart ! »

Faire le deuil en douceur

Maintenant que le déménagement est fait, terminé, acté, il ne me reste plus qu’à l’accepter et à faire mon deuil de cet appartement.

Pour cela, j’essaye de penser à la suite. Bien qu’incertain en ce moment, je sais que l’avenir saura mettre sur mon chemin d’autres apparts que je vais adorer et dans lesquels je construirais de superbes souvenirs également.

Il sera peut-être tout aussi difficile de les quitter d’ailleurs. Mais j’aime à penser que si une belle aventure prend fin, c’est pour en connaître une encore plus excitante !

Et toi, comment tu as vécu ton départ de ton premier appart ? Raconte-le moi dans les commentaires !

À lire aussi : 5 détails à observer quand tu visites un appartement

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Les Commentaires

1
Avatar de Nine-V
2 juin 2020 à 15h06
Nine-V
Je compatis totalement!
Je suis très attachée aux "murs" et quitter un endroit où j'ai vécu n'est jamais anodin. Je suis actuellement dans mon premier vrai appart (j'ai passé un an en cité universitaire, 9m2, c'est vraiment pas un endroit où j'ai pu m'épanouir...), et ça fait 4 ans que j'y habite. J'ai eu du changement positif niveau boulot, ce qui fait que j'ai pris un rendez-vous à la banque car j'envisage un premier achat. Et même si c'est pour me lancer dans une aventure hyper excitante, où je pourrais repeindre, percer, changer comme je le souhaite, ça me fait déjà bizarre de me dire que je vais partir.
Puis il a plein d'avantages que je ne retrouverai pas dans un premier achat : voisine adorable, proprio en or, appart en hypercentre et très très proche du travail, pas besoin de la voiture pour faire mes courses... J'en aurai d'autres qui compenseront, je le sais, mais la transition va être délicate!
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