Live now
Live now
Masquer
Le proces du 36 – Ovidie Infrarouge – Magneto
Société

Ovidie revient sur l’affaire du « viol au 36 » dans un nouveau documentaire diffusé ce soir

La réalisatrice Ovidie signe un nouveau documentaire consacré à l’affaire du viol du 36. Elle revient sur l’enjeu du consentement au coeur de ce dossier très médiatisé.

Réalisatrice de documentaires engagés, des violences obstétricales (Tu enfanteras dans la douleur) à celles perpétrées contre les travailleuses du sexe (Là où les putains n’existent pas), Ovidie a voulu se pencher sur un cas d’école du traitement des violences sexuelles en France.

Avec Le Procès du 36, diffusé ce soir à 22h45 sur France 2 dans Infrarouge, elle donne à voir comment la justice a engagé sa mutation après Me Too à travers le procès en première instance des deux policiers accusés de viol en réunion par Emily Spanton en avril 2014.

À l’issue de trois semaines de procès en 2019, la justice avait condamné les deux policiers à 7 ans de prison ferme. Trois ans plus, le procès en appel les a finalement innocentés.

36 quai des orfevres
Le quai des Orfèvres à Paris, Gzen92 via Wikimedia Commons

S’interroger sur le traitement judiciaire et médiatique de l’affaire

« L’idée n’est pas de “refaire le match” », insiste Ovidie, « mais de s’interroger sur l’évolution du traitement judiciaire et médiatique de ce type d’affaire. Et se demander à quel point un procès peut être le reflet d’une société a un instant-T. »

S’attachant aux faits, la réalisatrice a voulu donner la parole aux différentes parties, ainsi qu’à des journalistes ayant suivi le procès pour comprendre le traitement de cette affaire. Le documentaire donne aussi la parole à la victime elle-même, Emily Spanton, dont la vie privée et la personnalité ont été disséquées pour mettre en doute sa parole et dépeindre le portrait d’une mauvaise victime.

La diffusion de ce documentaire est toute symbolique, huit ans après les faits, et quelques jours après le jugement en appel et l’acquittement des deux policiers, le 22 avril, déclarés innocents.

Une décision de justice dénoncée par de nombreuses féministes, notamment à travers une tribune :

« Quand on porte plainte pour viol même le policier ayant recueilli la plainte nous traitera de « pute » devant ses collègues, comme cela s’est passé au commissariat du Ve arrondissement. Et encore si la police accepte de prendre notre plainte.

Quand on dépose plainte le parquet classera sans suite et quand on obtient un juge d’instruction après une constitution de partie civile le juge d’instruction prononcera un non-lieu.

Quand on obtient un procès on finit par être la « menteuse », la « nymphomane », la coupable.

«France, terre d’impunité du viol ?» Tribune dans Le Parisien

À lire aussi : Entre menace en l’air et risque réel, parlons de la plainte en diffamation envers les victimes de violences sexuelles

Crédit photo : « Le procès du 36 » © Magneto


Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !

Les Commentaires

11
Avatar de Attie
11 juin 2022 à 18h06
Attie
@Attié : si, je crois que c'est le dernier recours possible, de porter plainte contre l'état pour non protection, mais ça coute des milliers d'euros
Oui, je sais, il y a plusieurs juridictions : la cour de justice européenne, la CEDH . En effet, c'est très cher, et malheureusement, les recours prennent des années. J'espère qu'il y a plusieurs associations féministes qui vont la soutenir.C'est dans ses moments là que tu te dis que la lutte n'est pas terminée. On a pas le choix. Le documentaire d'Ovidie est déjà une grande consolation. Elle a fait un travail extraordinaire
3
Voir les 11 commentaires

Plus de contenus Société

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-28T150710.132
Beauté

Elle avait dévoilé son crâne pendant le concours Miss Grand, Safiétou Kabengele nous raconte les coulisses de son parcours de miss

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-25T111624.319
Santé

« Et si mon corps était en perpétuelle réaction inflammatoire ? » : Charlie, 29 ans, raconte ses années d’errance face aux effets secondaires des contraceptions féminines

20
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-20T111708.991
Lifestyle

« L’alcool est une condition sociale et on peut rapidement être mis de côté si on ne la remplit plus » : Elena, 36 ans, raconte comment elle a arrêté de boire

Source : Getty Image / MARIA DUBOVA
Féminisme

Ève, 42 ans : « Quand il m’a demandé où était le nettoyant après six mois de vie commune, j’ai pleuré »

5
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-15T163147.788
Livres

Samah Karaki : « C’est la culture sexiste qu’il faut questionner, pas la présence ou l’absence de l’empathie »

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-13T154058.525
Santé

« Ah, on dirait que t’as le cancer » : Laure raconte comment l’alopécie affecte son quotidien

6
[Image de une] Horizontale (24)
Culture

3 raisons de découvrir Agatha, le nouveau thriller psychologique à lire de toute urgence

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T170053.120
Santé

« On n’en parle pas assez, mais être malade prend du temps ! » : Solène raconte son quotidien avec une maladie chronique invisible

1
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T164414.844
Société

« Je n’ai pas porté plainte parce qu’il y a des enfants en jeu » : Jade, victime d’exploitation domestique à 17 ans

1
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T115104.723
Santé

« Le sommeil occupe une place bien plus importante dans ma journée » : Quitterie, 25 ans, raconte son quotidien avec la sclérose en plaques

La société s'écrit au féminin