Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec Universal Pictures. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.
Nos Pires Voisins 2 a mis à mal deux préjugés que j’avais avant de le voir :
- J’ai du mal avec les suites au cinéma, c’est trop souvent décevant. Matrix 2, Les Visiteurs 2, Taxi 2… (et encore, s’ils s’étaient arrêtés au 2…)
- Les comédies, à mes yeux, vieillissent TRÈS mal. Celles qui datent d’avant mon éveil au féminisme pouvaient me faire rire, il fut un temps… mais après la déferlante de colère, vraiment, difficile de m’arracher un sourire avec des clichés éculés sur les meufs, les blondes et j’en passe.
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Mon regard sur le monde a changé, mais il faut savoir qu’aux États-Unis, Hollywood évolue aussi… même si c’est une bataille de longue haleine, comme nous l’expliquait Chloë Grace-Moretz en interview lors de la promo de La 5ème Vague au début de l’année.
Forcément, la voir à l’affiche d’une comédie, ou pire, de la SUITE d’une comédie grasse sur l’univers étudiant, j’étais extrêmement dubitative… et la bande-annonce ne m’avait pas forcément rassurée de prime abord — on y voit des étudiantes très légèrement vêtues qui font la fête et se laissent distraire par les abdos huilés de Zac Efron. Tout un programme.
Nos Pires Voisins 2, la comédie qui m’a réconciliée avec le genre
J’avais peur en découvrant la bande-annonce, et j’avais toujours cette appréhension en entrant dans la salle, qu’il allait y avoir une morale dégoulinante de puritanisme quelque part qui arguait qu’au fond, les filles-qui-se-respectent valaient mieux que ces délurées de connasses de féministes déguisées en salopes.
J’en ai ma claque des poncifs à la « Bro’s before Hoes » (en gros, les potes avant les nanas) servis à toutes les sauces, comme si c’était mignon de baser les bromances sur une insulte au genre féminin (et ça inclut les travailleuses du sexe, s’il fallait le préciser).
On me dit dans l’oreillette que le sexisme est en voie d’extinction, que ça va finir par changer à mesure que les jeunes générations ringardisent les anciennes…
Je voudrais le croire, sauf qu’en certains lieux, et particulièrement dans les fraternités et les associations étudiantes, le sexisme se transmet comme un patrimoine, un trésor, un symbole d’unité. « Bro’s before Hoes », on vous le dit comme un serment, comme un pacte de sang…
… jusqu’à cette punchline qui n’est pas là pour faire rire, mais pour résonner :
« Arrête de les appeler « putes ». Ce n’est plus cool. »
La comédie de l’été considère le sexisme comme un héritage moisi, ridicule et dépassé et que l’homosexualité est totalement normalisée.
Ce n’est plus cool. Au fond, ça ne l’a jamais été, mais ça fait du bien de l’entendre.
Une comédie qui détonne sur un sujet purement américain : la sororité
Et pourtant, que nenni, puisque ce film m’a surpris à bien des égards !
Seth Rogen et Rose Byrne rempilent pour cette suite et clairement, ils n’ont pas changé, puisqu’ils sont prêts à faire les quatre cents coups pour faire fuir leurs voisins. Même si des galères s’accumulent, comme leur statut de parents qui ne les aide en rien à profiter de leurs soirées, ils réussissent à trouver une satisfaction dans leur routine quotidienne.
Ce second volet envoie du lourd au niveau des blagues et de l’écriture incisive qui se distinguent des comédies classiques.
La fille de Mac et Kelly a bien grandi, et visiblement, ils ont toujours autant besoin de calme. Donc, quand une sororité s’installe à la place de la fraternité de Teddy et va encore plus loin dans la débauche, les jeunes parents ne savent plus trop quoi faire. Ah si, appeler Teddy au secours pour qu’il vienne leur prêter main-forte pour déloger les nouvelles arrivantes.
Visiblement, leurs stratagèmes manquent de tout sauf de créativité, et le trio va lutter pour gagner.
Le second volet envoie du lourd au niveau des blagues et de l’écriture incisive qui se distinguent des comédies classiques. L’équipe des scénaristes a su amener de l’humour encore plus rythmé, que ce soient pour les répliques de Teddy ou même les comiques de situation tout au long du film.
Shelby n’est pas celle que vous croyez dans Nos Pires Voisins 2
Shelby, jouée par Chloë Grace-Moretz, n’est pas du tout le stéréotype de la blonde auquel vous vous attendez.
Sauf que, plot-twist dès l’entrée : Shelby, jouée par Chloë Grace-Moretz, n’est pas du tout le stéréotype de la blonde auquel vous vous attendez.
Avec deux de ses amies, elles vont lancer Kappa Nu, une sororité bien à elles, en dehors du campus et de ses règles sexistes. Et accrochez-vous à vos cups : Kappa Nu est une sororité féministe !
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Leurs soirées sont feel good, à base d’empouvoirement, de nique tes complexes et, surtout, d’absence totale de slut-shaming et de toute forme de jugement.
Leurs soirées sont feel good, à base d’empouvoirement, de nique tes complexes, et surtout, d’absence totale de slut-shaming et de toute forme de jugement sur l’apparence ou la sexualité des unes et des autres.
Et c’est tellement normal comme configuration qu’en 2016, ça fait l’objet d’une comédie qui se moque des stéréotypes sexistes encore véhiculés par des fratries dépassées.
J’aime me dire que la comédie de cet été, celle qui m’aura fait marrer, considère le sexisme comme un héritage moisi, ridicule et dépassé, que l’homosexualité est totalement normalisée, qu’on fait les mêmes blagues à propos des couples gay qu’à propos des couples hétéros, que le ressort comique de ces situations n’est pas l’orientation sexuelle.
Après Crazy Amy et Célibataire, mode d’emploi, Nos Pires Voisins 2. Non vraiment, j’aime beaucoup ce qu’il se passe dans les comédies anglo-saxonnes en ce moment.
Le film sortira le 6 juillet sur nos écrans !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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