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Cinéma

« FIVE », l’épopée générationnelle qui s’ignore : une comédie parfaitement réussie

madmoiZelle est très fière partenaire de FIVE, le premier film d’Igor Gotesman, avec Pierre Niney. Clémence et Amy ont adoré cette comédie très réussie, entre suspense, surprises et tendresse. Sortie le 30 mars !

— Cet article a été écrit dans le cadre d’un partenariat avec Studio Canal. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.

— Écrit à 4 mains par Clémence & Amy

Cinq potes s’installent en coloc’ ensemble, à Paris. C’est le kif, mais les galères ne sont jamais loin…

Le pitch de FIVE peut sembler classique, mais ne vous y trompez pas : on va de surprises en rebondissements. Parfois, avec les comédies, on craint d’avoir vu toutes les blagues dans la bande-annonce, mais c’est loin d’être le cas ici. Bien au contraire !

FIVE, c’est l’histoire de Samuel, Vadim, Nestor, Timothée et Julia, cinq ami•es d’enfance aux parcours qui nous ressemblent : les études qu’on lâche et celles qu’on n’ose pas lâcher, les jobs qu’on cumule, qu’on enchaîne ou qu’on subit, les passions qu’on suit, les voies qu’on choisit…

Mais de concours de circonstances en mauvaises décisions, de grosses cachotteries en petits mensonges qui deviennent de vrais problèmes, le quintet de potes fait sa vie à Paris, au-dessus de ses moyens. Eh, n’est-ce pas là le sacerdoce de notre génération ? Courir après nos dettes ?

Bien sûr, c’est un film, et une comédie en plus. Alors les traits sont grossis… mais on garde une authenticité touchante qui fait tout le charme de Five.

Des barres, des boloss et beaucoup de YOLO

Samuel (Pierre Niney) est « l’éternel optimiste », le gars gentil, férocement positif, qui ferait n’importe quoi pour ses ami•es. D’ailleurs c’est toujours lui qui régale — enfin c’est plutôt son père, fier à crever d’avoir un fils en médecine, en passe de devenir chirurgien… Sauf que lorsque Samuel enfile la blouse, c’est plutôt pour donner la réplique au malade imaginaire : sa vie c’est le théâtre, tant pis pour les attentes paternelles.

Dans un film sexiste, le personnage de Nestor aurait été une meuf

Timothée (François Civil) est un grand gamin toujours un peu en train de planer. Il n’a pas forcément la tête sur les épaules, mais compense en ayant le coeur à la bonne place. Vadim (Igor Gotesman), c’est le gars posé, un peu râleur, qui cache sa vulnérabilité derrière ses apparences de sagesse prudente.

Nestor (Idrissa Hanrot), aurait été une meuf dans un film sexiste : il a l’air d’avoir morflé dans sa jeunesse, et il enchaîne les conquêtes d’un soir qui ne durent pas la nuit. La meuf de la bande, justement, c’est Julia (Margot Bancilhon), et elle n’est pas là pour servir de bonne à tout faire au quatuor de mecs, croyez-moi ! C’est aussi la voix off du film, c’est par elle qu’on entre dans la bande.

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Une réalisation soignée, rythmée, ponctuée de punchlines

On se retrouve un peu dans leur amitié. Les galères, la vie quotidienne, les moments de liesse mais aussi chaque personnage du groupe. Bien sûr on s’attache rapidement à Samuel, qui ne ferait pas de mal à une mouche, mais ira s’enfoncer dans un bourbier sans nom pour ne pas perdre la confiance de ses ami•es.

Cette peur de décevoir, de « perdre sa place » dans le groupe, on la ressent comme lui. Cette envie de faire ce qu’on aime malgré l’envie de ses parents, on la ressent comme lui.

Cette avalanche de cachotteries qui te prennent à la gorge et qui vont pas quitter ton esprit, on la vit avec lui – et l’excellente réalisation d’Igor Gotesman n’y est pas pour rien : la caméra nous entraîne à travers tous les états, on s’incruste dans les fêtes, on partage l’angoisse et la solitude, le mensonge nous démange…

Et puis surtout, vraiment, on rit très franchement. Pas un dialogue n’est plat du début à la fin : les cinq potes se répondent en punchlines, et les rires éclatent en écho dans la salle.

Une épopée générationnelle qui s’ignore

J’ai vu en FIVE une épopée générationnelle, ultra moderne, comme j’en espérais une pour moi, et ma génération. On n’est pas dans Friends, à osciller entre des jobs pendant qu’on squatte deux apparts à Manhattan. On n’est pas non plus les couples de How I Met Your Mother, à vivre le célibat comme une « avant vie » qu’on attend de pouvoir poser.

Nous, on est des adultes « non conformes »

, on a fait les études qui plaisaient à nos parents, on a enchaîné les petits boulots en attendant de sortir la tête de l’eau, on a pris un job alimentaire ou « de bureau » pour pouvoir payer les courses, le loyer, et investir le reste de notre temps dans nos passions

À lire aussi : Libérons-nous du « sacro-saint CDI », passons au revenu de base !

On n’a pas toujours envie d’être parfait•es, de se comporter comme il faudrait. On continue à sortir même si on est fauché•es, à faire la fête et à rire même si le monde nous donne plus souvent à pleurer. On est criblé•es de doutes et d’insécurités, et même si on sait qu’au fond, on se prend la tête pour pas grand-chose, c’est quand même dur de renoncer aux apparences.

Comme un parfum d’air du temps…

On sait que c’est mal de mentir, que ça ne fait que repousser l’échéance jusqu’au moment où il faudra finalement dire la vérité, mais on a l’habitude des relances, et comme beaucoup (trop) de choses dans nos vies, on achète les sursis à crédit. Quitte à hypothéquer la tranquillité d’esprit…

À lire aussi : Comment passer une bonne journée ?

Je me suis reconnue dans les personnages de FIVE même si je n’ai pas la même vie qu’eux (et qu’on atteint rarement un tel niveau de YOLO), parce que justement il y a comme un parfum d’air du temps dans cette comédie.

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C’est difficile de décrire un film sans le raconter, d’en parler sans dévoiler ses intrigues, ses rebondissements, toute sa complexité et sa sincérité. C’est pour ça qu’on fait un film plutôt que d’écrire un livre, parce qu’on a besoin des sons et des images pour créer une atmosphère, un ensemble qui dépasse les mots.

C’est rare qu’une bande-originale capture aussi bien l’esprit d’une oeuvre aussi complexe qu’un film. C’est rare aussi qu’une comédie soit à la fois très drôle et très touchante, qu’elle mêle la franche rigolade aux drames terriblement humains, les problèmes plus ou moins graves de l’existence, ces montagnes qui nous semblent insurmontables lorsqu’on en appréhende la hauteur depuis leurs pieds.

Le clip de Reuf, la BO du film d’Igor Gotesman, signée Nekfeu, fait office de parfaite bande-annonce. J’en suis au moins à la 58ème écoute : impossible de m’en lasser !

Standing ovation, des rires aux larmes

Amy et moi, on a eu la chance de découvrir FIVE en projection « équipe », la toute première présentation du film, en présence des personnes l’ayant créé. Juste avant, Igor Gotesman, le jeune réalisateur, a pris la parole pour présenter son long-métrage, le premier. Il a surtout parlé de lui, de sa famille, des rencontres qui lui ont permis de mener à bien ce projet.

Il a bien fait de parler avant, parce que lorsque les lumières se sont rallumées sur le générique, la  salle s’est levée, on a ri, applaudi, crié, et j’avais le tempo de Reuf dans la tête pendant toute la soirée !

Je souhaite à FIVE un succès plus important encore qu’Intouchables ou Astérix Mission Cléopâtre. Enfin une vraie bonne comédie française à mourir de rire, sincère, et qui nous ressemble.

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#FiveLeFilm, en salles le 30 mars !

Pour plus d’informations, vous pouvez retrouver tous les teasers du film sur madmoiZelle (ci-dessous !), et on se retrouve en salles le 30 mars ! Personnellement, il me tarde de le revoir… entre ami•es, justement !

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Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

17
Avatar de elisabellissima
13 mai 2016 à 16h05
elisabellissima
J'avoue que pour le coup, Madmoizelle me l'avait tellement bien vendu que je m'attendais à un chef d'oeuvre.
C'est... moyen. Rigolo parfois, gentillet, mais l'humour est facile, et je crois que le sujet n'est pas assez fouillé.
En effet, il y avait tout pour faire un très bon film. Mais beaucoup sont réduits à la caricature.
Quand je pense "film générationnel", je pense "l'auberge espagnole". Là ça m'a parlé, là je me suis identifiée. Là, franchement, pas du tout...

Mais bon, chacun sa came
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