La Daronne est la reine des conseils pas si cons enrobés d’une louche d’humour plus ou moins subtil. La voici de retour pour voler au secours d’une lectrice !
« Chère Daronne,
J’ai prévu de me marier et mes parents ont accepté de payer notre mariage en intégralité. Le problème, c’est que sous prétexte qu’ils payent, ils pensent pouvoir décider de tout à ma place (c’est comme si mon conjoint n’existait pas, et il n’ose rien dire).
Le lieu de réception, la liste des invités, le repas… Ils sont assez traditionnels et ils m’imposent des choses qui ne me ressemblent pas sous prétexte que “ça se fait“. Comment puis-je les convaincre de m’écouter et de faire un mariage qui me ressemble ?
Léa »
La Réponse de la Daronne
Ma petite pièce montée,
Déjà que quand les parents sont loin, ce n’est pas toujours de la tarte, mais alors quand ils sont impliqués dans nos vies, ça peut tourner à la catastrophe. Évidemment, si tu m’avais demandé avant, je t’aurais conseillé de ne pas sceller ce deal maléfique. Mais que veux-tu, c’est toujours comme ça, personne ne pense jamais à demander son avis à cette pauvre daronne et elle se retrouve à recoller les morceaux une fois que c’est (presque) trop tard.
L’argent, les parents et le grand mariage
Personnellement, je ne fais pas partie de l’équipe petit mariage. Mais je ne fais pas non plus partie de l’équipe grand mariage. Mon crédo à moi, c’est vraiment le mariage de taille moyenne. Nous voilà bien avancés.
Rétrospectivement, je suis contente qu’avec mon époux, aka le daron, nous n’ayons pas investi un PEL dans notre mariage. Se retrouver sur la paille pour une journée dont on ne profitera pas puisqu’on sera :
1) Trop stressée
2) Trop saoule, tout ça pour impressionner des gens qu’on ne voit jamais, c’est bif bof (oui j’utilise des expressions des années 90, laissez-moi).
En même temps, je comprends qu’on ait envie de faire péter la tirelire comme jaja. Normalement, on ne se marie qu’une fois dans sa vie, on a envie de marquer le coup.
Et puis quand même, c’est cool d’avoir finalement trouvé quelqu’un de suffisamment aveugle pour croire qu’il va kiffer passer le restant de sa vie à nos côtés. Ça se fête. Alors le mariage en grande pompe, je dis : pourquoi pas.
Et personnellement, en tant qu’invitée, j’adore les gros mariages, ça me donne l’impression d’être un genre de transfuge débarqué de ma planète bar à bière tout droit dans une dimension où je n’ai certes pas ma place, mais où je m’amuse follement car qui a l’occasion de s’enjailler au champagne de nous jours ? PAS MOI.
Quand bien même, est-ce que tout ce cirque mérité que l’on vende son âme au diable ? Je ne crois pas. Je ne crois d’ailleurs pas que quoi que ce soit mérite que l’on vende son âme au diable (à part éventuellement une nuit torride avec le Witcher) mais c’est un autre débat.
Accepter les requêtes parentales ou se débrouiller soi-même
Le problème, tu vois, c’est que tu ne peux pas avoir le beurre, l’argent du beurre, et le cul du crémier. Si c’est parfaitement ok de changer d’avis et refuser les sous en échange d’une paix relative, tu ne peux exiger que les choses soient faites exactement à ta façon s’ils continuent de raquer.
Alors je te vois venir, tu vas me dire que tous les parents n’exigent pas des trucs fantasques de leurs gosses sous prétexte qu’ils avancent les pépettes. C’est vrai. Certains humains sont plus décents que d’autres, mais pour le coup, je crains que tu sois un peu coincée et je n’ai pas d’arguments en ta faveur qui pourraient te permettre d’empocher le pognon ET d’en faire absolument ce que tu veux.
Si tes parents ont envie de te faire du chantage en agitant la carotte bifton pour te faire céder, ils en ont malheureusement la possibilité. Si tu ne veux pas qu’ils te coupent les vivres, il faut donc se plier à leurs exigences.
Et moi du coup, j’ai envie de te demander : est-ce bien grave s’ils te coupent les vivres, après tout ? Est-ce que ça vaut le coup d’avoir un gros mariage s’il ne te ressemble pas ? Je dis ça, je ne dis rien… À voir donc.
Rends l’argent !
Bien sûr, ça aurait été merveilleux de pouvoir t’offrir un dîner à table qui dure mille ans, un groupe de musique d’ascenseur, un animateur pour faire voler la serviette de tata Aline, un photographe spécialiste du sépia et d’habiller les demoiselles d’honneur en robe orange saumon.
Mais un plus petit mariage présente aussi des avantages. Les gens peuvent choisir leurs propres tenues, tu mets ce que tu veux sur ta playlist, tu épargnes aux gens des voisins de tables soporifiques (vive les buffets !). Est-ce que ça ne vaut pas le coup de refuser les doléances parentales et régler la noce toi-même quitte à viser plus abordable ? Ou même attendre quelques mois le temps d’économiser, ou de gagner à la loterie ?
Et si, vraiment, tu vois les choses en XXL, pourquoi ne pas remplacer la liste de mariage/la collecte de rigueur par une cagnotte pré-mariage qui servira à régler certaines dépenses ? Au lieu de t’offrir une saucière bateau bien cheum, tes invités contribueront à la fête. Ça économisera de la place dans tes placards et ça allégera la note !
Une petite précision cependant sur cette idée que je trouve géniale : comme tu n’es pas une grosse pince, tu seras claire sur le fait que tes invités n’ont pas besoin de prévoir autre chose. Les mariés qui exigent des sous + des cadeaux + encore des sous, on vous connaît et on vous déteste. Autant l’idée de remplacer le cadeau de mariage par une cagnotte participative pour organiser ledit mariage me semble cool, autant prendre les invités pour des portes-monnaies sur pattes, c’est moche.
Allez, je te laisse, je dois trouver un stripteaser pour l’EVJF de ma collègue. On va bien rigoler !
La bisette,
Ta daronne
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Image en une : ©Unsplash/Julien L
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