Nom d’une hyène dépressive, s’il existe bien un oxymore dans ce bas monde, c’est bien la perverse narcissique, dans le sens où il s’agit bien souvent d’une personne gravitant dans notre sphère affective et pour cause : la perverse narcissique, appelée également PN, parce qu’elle se nourrit de la moelle de sa victime, doit en conséquence la lâcher la moins souvent possible.
Sans élaborer une thèse sur le sujet, il faut retracer le profil type de la PN (qui peut-être bien entendu UN PN, cela va de soi). La PN est une personne dont le mécanisme psychologique est le suivant : rabaisser l’autre, quitte à le détruire, pour mieux exister soi. Concrètement, cela se traduit d’abord par des petites phrases assassines – généralement prononcées quand on se retrouve seul face à la PN – qui peuvent parfois être de simples phrases qui prises hors contexte ne dénotent aucune violence, mais qui dans une certaine ambiance, prennent tout leur sens.
La PN fonctionne aussi sur une base de chaud/froid, de gentillesse/haine, d’espoir/peur. Autrement dit, on ne sait jamais à quoi s’attendre. Un jour tout se passe bien, et alors l’oppressée commence à se remettre en question (« comment ai-je pu douter qu’elle m’aimait vraiment bien ? » ou « elle a son caractère mais quand elle veut, elle peut être gentille ») et le lendemain la PN la met au 36ème dessous, sans véritable raison, mais parce que la proie commence à se faire laver le cerveau, elle pense que ça vient d’elle. Qu’elle a mal fait quelque chose. Et comme cette situation lui est insupportable, elle va tenter de répondre aux moindres exigences du bourreau pour que la tempête se calme.
La PN est donc perverse par son mode de fonctionnement, mais narcissique parce qu’elle est intimement convaincue de ses qualités exceptionnelles, et qu’elle estime donc être valorisée. En faisant mordre la poussière à l’autre, la PN a le sentiment d’être mise dans la lumière. Son agressivité n’arrive pas tout de go, elle est progressive, tout comme l’est la complicité.
Car pour qu’il y ait un dominant, il faut nécessairement un dominé. S’il y a bien un agresseur et une victime dans l’histoire, sans parler de consentement il existe indéniablement une acceptation. Inutile de chercher à qui la faute, le but recherché doit être : comment se débarrasser d’une PN ? Et si vous êtes vous-mêmes PN, comment arrêter de l’être ?
Pour lutter contre la PN et ne pas vous laisser bouffer la carotide, analysons ensemble ce graphisme :
Si vous êtes timide ou que vous n’avez pas l’habitude du conflit, commencez petit : opposez vous fermement mais sans esclandre, un simple non suffit. Si vous arrivez déjà à lâcher ça, vous êtes sur la voie du progrès. Vous pourrez donc, dans une discussion alliant divers thèmes, manifester votre accord ou votre désaccord, sans animosité toujours (vous pouvez notamment précéder votre pensée par « je comprends ce que tu veux dire mais… »). Enfin si la PN devient virulente, n’oubliez jamais ceci (je le mets en gras pour que vous le reteniez mieux) :
Les gens vous traitent de la façon dont vous les laissez vous traiter.
Explication : l’être humain peut s’avérer être un sale gosse éternel, et tenter sans cesse de repousser vos propres limites. Si vous laissez un individu vous parlez comme à du filet o’fish périmé, il continuera. A vous de vous faire respecter et à affirmer vos positions si besoin est, que vous ayez 12 ou 35 ans, un avis argumenté et exposé clairement sans brutalité aura toutes les chances de se faire entendre.
Bien entendu, si la PN persiste à être désagréable et à essayer de vous modeler, n’hésitez pas à prendre le large et à lui dire tout le bien que vous pensez d’elle (« tu es desséchée de l’intérieur, ok merci adios muchacha »).
Maintenant, que faire si vous êtes une PN ? Très simple : si vous en avez conscience, 50% du boulot est déjà fait. Reste plus qu’à entamer une thérapie et vous marteler la tête de la phrase suivante : « ce n’est pas en traitant l’autre tel du caca en conserve qu’on n’est pas soi-même du caca en conserve ».
La prochaine fois, je vous raconterai comment les gens qui entendent ce qu’ils ont envie d’entendre me donnent envie de les griffer avec mes ongles de doigts de pied (sur le visage).