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Les lundis au soleil

Le sujet n’est pas bien gai. Un groupe d’anciens collègues plus ou moins âgés qui tentent de retrouver un travail après s’être fait licencier de l’usine dans laquelle ils travaillaient. Alors nécessairement, rien de drôle là-dedans. Chacun de son côté a son histoire, ses propres problèmes et peurs, ses façons de faire face à l’inactivité. José (Luis Tosar) a des soucis au niveau de son couple puisque c’est sa femme qui travaille et qu’il le vit mal. Lino (Jose Angel Egido) persiste à passer des entretiens pour des boulots qui imposent une limite d’âge qu’il a largement dépassée, emprunte donc des vêtements à son fils et se teint les cheveux pour tenter de donner le change. Un autre a ouvert un bar pour remonter la pente et Santa lui (Jarvier Bardem) prend les choses avec une certaine distance et surtout beaucoup d’humour.

Parce que si le sujet n’est pas drôle, le film lui l’est et surtout grâce à Javier Bardem. Aux dialogues déjà, au personnage qu’il interprète et à sa façon de prendre leur situation avec beaucoup de cynisme. (Exemple parmi d’autres : Santa, face à un petit garçon, s’énervant contre la fable de La Cigale et la Fourmi.) Mais à l’acteur aussi, clairement parfait. Parfait oui, on pourrait difficilement plus coller à un rôle que dans ce cas là. Javier Bardem est Santa et se fond du début à la fin dans la peau du chômeur. Particulièrement crédible, il donne finalement tout son intérêt au film. Pas une banale présentation d’un petit groupe de chômeur pour montrer la réalité sociale de cette partie de l’Espagne, pas non plus un film façon Ken Loach, et pourtant ! ce n’est certainement pas là non plus un film comique.

Mais il y a toujours cette petite touche d’humour, même au milieu de l’enterrement d’un de leur camarade, qui donne un sens incroyable à Los Lunes al Sol. Car si tous font face au chômage d’une façon différente, Santa lui est là pour lutter avec dignité contre ce face à quoi ses camarades semblent s’être résignés.

Véritable leitmotiv du film qui va jusqu’à lui donner son titre, une scène revient souvent : deux trois hommes du groupe dans un bac pour aller postuler un peu plus loin ou, souvent, assis au soleil sans, bien sûr, rien faire. Et la question, "? Qué dìa somos ?" : lunes, forcément. Cette scène revient, au début et surtout à la fin, comme pour montrer que le cercle se répète sans cesse et que, peut-être, la situation n’est pas sur le point de s’arranger. Mais Los Lunes al Sol n’a pas ce côté désespérant et pessimiste auquel on pourrait s’attendre : grâce à Santa, grâce à son humour et à son attachement à lutter pour la dignité de ces quelques travailleurs contre les patrons responsables de leur chômage.

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