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Revues de films

Le voyage de Chihiro

Chihiro, dix ans est une fillette bien capricieuse qui doit déménager contre son gré. Sur la route qui l’emmène vers sa nouvelle maison, elle et ses parents découvrent un ancien parc à thème, désaffecté à ce jour. Poussés par la curiosité, les parents de Chihiro décide d’aller le visiter, celle-ci refusant d’abord d’y aller, puis cédant. Là-bas, les parents découvrent un restaurant désert et se mettent alors à dévorer tout ce qui leur tombe sous la main, jusqu’à se transformer en gros cochons. Prise de panique, Chihiro s’enfuit, et se rend compte qu’elle devient peu à peu invisible. C’est alors qu’elle rencontre l’énigmatique Haku, qui se charge de lui expliquer le fonctionnement de l’univers dans lequel elle vient de pénétrer. Si elle veut sauver ses parents, Chihiro va devoir affronter la terrible sorcière Yubaba et travailler pour elle. Au fil de son périple, Chihiro va nouer des liens avec de biens étranges personnages, et découvrir plusieurs secrets de son passé…

Miyazaki, un gEnie parmi les hommes

Bien mystérieuse histoire me diras-tu ? Et je te l’accorde… Mais le qualificatif « mystérieux » colle parfaitement à l’univers du réalisateur Hayao Miyazaki. Ce producteur et réalisateur japonais nous prouve ici tout son talent, et Dieu sait qu’il en a ! Après Nausicaä et la vallée du vent, Princesse Mononoké ou encore Le château ambulant, Hayao Miyazaki est une star au Japon, mais il l’est également dans le monde entier grâce au Voyage de Chihiro.
Dans son pays d’origine, le film a récolté 200 millions de dollars en 2001 et un record de 17 millions d’entrées (hey oui, Jack et son Titanic, c’est rien à côté ce ça !).


© Le Studio Ghibli

Chihiro et son histoire, ça se raconte difficilement. Il est impossible de retranscrire une pareille poésie par des mots. L’univers de cette petite fille, tout d’abord des plus banals, se transforme rapidement en un monde teinté de magie, de mystères et de rencontres. Au fil de celles-ci, elle va apprendre sur les autres, mais plus particulièrement sur elle-même, ses souvenirs d’enfance, et la raison pour laquelle elle s’est retrouvée dans un endroit comme le royaume de Yubaba (ça c’est la sorcière, tu suis ?). Au fil de son épopée, elle rencontrera des personnages plus étranges et hauts en couleurs les un que les autres, comme par exemple un dragon blanc, une nuée d’oiseaux en papiers, un énorme bébé ou encore des têtes bondissantes.


© Le Studio Ghibli

Un film bien innocent, et pourtant…

Dans les premières scènes, on peut découvrir une Chihiro mélancolique et capricieuse. Mais tout au long du film, le spectateur la verra grandir, murir et ouvrir les yeux différemment sur le monde qui l’entoure. Ici, exit les combats à l’épée, les bras coupés et la violence qu’on pouvait voir dans Princesse Mononoké. Place à la douceur et la naïveté. Mais je le redis, également beaucoup de poésie. Celle-ci se ressent au travers de chaque image. Car tout comme cette enfant, nous sommes transportés dans ce monde étrange. Peut-être revivras-tu ton enfance, te revoyant yeux ébahis devant Alice aux pays des Merveilles. Oui, c’est un peu ça. Ce monde parallèle, irréel, empli de personnages excentriques. Mais ce monde est-il vraiment irréel ? N’existe-t-il pas dans un coin de nos subconscients respectifs ?

Peut-etre revivrAS-TU TON enfance, vous revoyant yeux Ebahis devant Alice aux pays des Merveilles. Oui, c’est un peu ça.Encore une fois, Miyazaki met en confrontation humain et animaux. Tout d’abord par cette règle qui transforme les intrus, plus particulièrement les humains en cochons. Si on considère tous les personnages habitant la cité comme des animaux, ou du moins comme des non-humains, on remarquera que ceux-ci ont le « pouvoir » sur notre espèce, c’est nous qui sommes les parias. Même le peu d’humains vivant dans ce monde mystérieux méprisent leur propre race. On pourra donc entendre, tout comme dans Princesse Mononoké : « Ca pue l’humain ». Chez Miyazaki, la barrière entre animaux et humains et très fine, si bien qu’à chaque moment, l’un des deux peut se transformer en l’autre. Il est donc fréquent de voir des animaux humanisés et vice versa.

Le voyage de Chihiro laisse ce petit goût de paradis dans les yeux. Mais la magie est poussée encore plus loin, puisqu’il fait cet effet-là à chaque visionnage ! Le film ne perd pas une once de saveur, même après l’avoir vu maintes et maintes fois. Evidemment, lorsqu’on n’est pas fan de manga et autres japonaiseries, on a du mal à se lancer. Mais non, il ne faut pas tourner si vite les talons. N’étant pas personnellement fan de ce genre d’animation, j’en suis aujourd’hui amoureuse. C’est ce genre de film dont on ressort une larme à l’œil, voisinant un sourire épanoui. Et Le voyage de Chihiro joue ce rôle à la perfection… Il s’en dégage une certaine sérénité. On en ressort apaisé. Parfois même boulversé.


© Le Studio Ghibli

A noter que le film a reçu l’Ours d’or du Meilleur Film au festival de Berlin en 2002 et l’Oscar du meilleur film d’animation en 2003. Chapeau Monsieur Miyazaki !

Les Commentaires
9

Avatar de abakila
21 août 2008 à 17h09
abakila
OUIii ce film est magnifique... Mais il est absolument indispensable de voir aussi "Le chateau ambulant"!!
0
Voir les 9 commentaires

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