Halston, une nouvelle série produite par Ryan Murphy (Glee, American Horror Story, Pose), et réalisée par Daniel Minahan (Six Feet under, True Blood, Game of Thrones), s’apprête à sortir mi-mai 2021 sur Netflix. Et elle fait déjà frétiller les fans de mode !
Comme son titre l’indique, elle sera centrée autour de Roy Halston Frowick, un designer qui a vraiment existé, a grandement contribué à l’esthétique qu’on a retenue des années 1970, et qui est mort de maladies liées au Sida en 1990.
Le casting haute couture de la série Halston
Au casting, Ewan McGregor (Trainspotting, Moulin Rouge, Star Wars) détient le rôle-titre. Rebecca Dayan (Malcolm, Tesla, The Neon Demon) interprète Elsa Peretti, une de ses plus grandes amies, et une joaillière qui a marqué l’histoire de la marque Tiffany & Co. Krysta Rodriguez (Gossip Girl, la comédie musicale La Famille Adams à Broadway) est Liza Minnelli
, actrice et muse du designer. Et Gian Franco Rodriguez joue Victor Hugo ! Non, pas l’écrivain, mais un provocant décorateur de vitrine d’une boutique Halston, un amant du designer, et une muse d’Andy Warhol.
Halston était aussi l’un des premiers designers américains à exiger d’avoir des mannequins noirs dans tous ses défilés. Parmi elles, Pat Cleveland, top model de l’époque, qui sera représentée à l’écran par une mannequin bien d’aujourd’hui, Dilone.
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Des excès d’alcool et de drogues qui gangrènent encore le milieu de la mode
Les années 1970-1980 représentent une sorte d’âge d’or de la mode, sur les plans du business comme de la créativité, qui cache en fait des frasques personnelles plus sombres. Pour le dire schématiquement, après les années hippies d’amour libre et de libération sexuelle (souvent accompagnée de drogues), l’arrivée du VIH frappe de plein fouet les cercles créatifs.
Lui-même très inspiré par l’esthétique d’Halston, le designer Tom Ford (ancien directeur artistique de Gucci de 1990 à 2004, aujourd’hui à la tête de sa propre marque et du conseil des créateurs américains qu’est le CFDA) l’a souvent croisé au Studio 54, célèbre nightclub de l’époque. Et il a été interviewé par le New York Times au sujet de la série, le 20 avril 2021. Tom Ford raconte justement combien certains excès gangrènent encore le milieu :
« Les drogues. Savez-vous que c’est quelque chose qui, à ce jour, imprègne encore vraiment l’industrie de la mode ? J’avais un problème de drogue et d’alcool, et quand j’étais chez Gucci, alors que la marque cartonnait et que nous gagnions des milliards de dollars par an, les gens ont commencé à répondre à tout ce que je voulais. Il y avait toujours de la cocaïne sur le bureau et tout le monde vous dit que vous êtes incroyable. Beaucoup de créateurs de mode n’y survivent pas.
Donc [dans “Halston”, la représentation] de ce genre de crises de colère et d’essoufflement avec les gens, tout cela — du moins d’après mon expérience personnelle — est très exacte. Et bien sûr, c’est fidèle à Halston. »
Halston a défini le glamour américain avant de tomber dans l’oubli
Au producteur Ryan Murphy de compléter, toujours auprès du New York Times :
« Je pense qu’Halston utilisait la drogue et le sexe comme moyen de relâcher la pression, celle de la création, et celle de l’angoisse de passer de mode. C’est ce qu’on a voulu montrer. Beaucoup de personnes créatives font des burnout autour du sexe, de la drogue, de l’alcool, de la pression. On voulait bien montrer la façon dont cela pouvait faire partie de son processus créatif. »
Bref, on peut s’attendre à une série à l’image de certaines productions de Ryan Murphy où le gore sert toujours de revers au glamour. Non en opposition manichéenne, mais bien en complémentarité intenable à long terme, comme le montraient également les récents biopics autour d’Yves Saint Laurent, de Jalil Lespert et de Bertrand Bonello.
À voir si cette série Halston, qui devrait donc sortir sur Netflix à la mi-mai 2021, ne glamourisera pas outre mesure ces vies de fastes et de frasques… Ce qui est sûr, c’est que vu comment les années 1970 reviennent à la mode aujourd’hui (coucou Harry Styles et Gucci), on va clairement en prendre plein les mirettes !
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