La Route des Flandres, publié en 1960, reste une des oeuvres les plus connues du prolifique Claude Simon.
Claude Simon, né en 1914, reste très marqué par son expèrience de la résistance durant la Seconde Guerre mondiale et a voulu, dans plusieurs romans, effectuer un travail sur le vécu et le souvenir.
C’est là qu’intervient La Route des Flandres. Soyons honnête : ce qui compte dans ce roman, c’est bien plus l’écriture que l’histoire, bien que, comme dans tout roman, cette trame romanesque ait aussi son importance. L’histoire, elle est résumable en deux lignes : durant la guerre, George perd son capitaine, qui était aussi un membre de sa famille. Les circonstances de la mort le tracassent : suicide, accident ? Le parallèle est fait avec la mort d’un ancêtre qui se serait lui aussi suicidé quelques siècles plus tôt.
Et c’est là alors qu’intervient tout le rôle de l’écriture, qui, il faut le dire, n’a pas ici le rôle d’une ornementation dont on essaie de tirer vraiment les grandes lignes du récit ; l’écriture est presque une partie du récit. L’écriture est composée de mots qui semblent jetés parfois, venus sans aucune réfexion, des mots que l’auteur a jeté, parfois par paquet de dix synonymes, sur sa feuille. Claude Simon se justifie dans son discours de Stockholm, lors de la réception du prix Nobel, par son désir de redonner l’idée du travail de la mémoire : les évènements reviennent par à-coup, les images se superposent parfois, rien n’est très sûr mais on voudrait comprendre et chercher ce qui nous aurait échappé.
On le comprend donc assez vite : le personnage principal du roman, si on pardonne cette phrase juste un peu cliché et juste un peu pompeuse, c’est l’écriture…
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