La Ligne de Sang, de DOA

DOA fait partie des ‘valeurs montantes’ du polar français. Dit comme ça, ça ne veut pas dire grand chose, mais pour résumer, si tu croises un roman signé de ces trois majuscules au détour du rayon polar de ton libraire préféré, tu peux l’acheter les yeux fermés. J’avais été complètement soufflée par Citoyens Clandestins (dont je te parlerais très bientôt) et c’est avec un immense plaisir que je me suis jetée sur la Ligne de Sang, réédité depuis peu par Folio. Bien sûr, ce roman ayant été écrit avant, il n’a pas la même incroyable densité que Citoyens Clandestins, mais il n’en reste pas moins carrément excellent.

L’accident

C’est l’histoire d’un accident de moto. L’homme conduisait vite, et pas complètement dans son état normal. Il venait de se disputer avec sa compagne. Lui est mystérieux et cache un passé trouble, elle a disparu, mais ça n’inquiète personne. Priscille et Marc sont flics. Elle était l’officier de service au moment des faits, lui passait là par hasard. Et sans bien comprendre pourquoi, quelque chose va les obliger l’un et l’autre à pousser plus loin l’investigation qu’on ne le fait d’ordinaire pour un simple accident. Entre histoire de famille, quotidien de flic, sexe et ésotérisme, DOA nous emmène bien plus loin que l’on ne l’aurait imaginé…

Meurtre et magie noire

La Ligne de Sang surprend, car l’auteur parvient à immiscer un peu de magie (plutôt noire) dans une histoire très ancrée dans le réel. Il prend également le temps de fouiller la psychologie de ses personnages, rendant l’histoire bien plus riche qu’une simple enquête. Celle-ci prend son temps, DOA nous promène, autant dans la réflexion que géographiquement, et il prend un malin plaisir à détruire chaque ébauche de solution qui se dessinerait dans notre tête. Un bon polar, dur et glauque, (je préfère préciser que certaines scènes pourraient heurter les plus sensibles) mais délicieusement prenant.

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