Qu’est-ce qu’elle a ma famille ?, c’est la fiction de ce mercredi 9 février diffusée sur France 2, et la libre adaptation du livre de l’animateur Marc-Olivier Fogiel, qui avec son compagnon, a eu deux enfants par recours à la GPA.
Dans Qu’est-ce qu’elle a ma famille ?, il relate son expérience personnelle mais donne aussi la parole à d’autres familles. De véritables parcours du combattant.
Qu’est-ce qu’elle a ma famille ? suit deux histoires parallèles, celle de Cécile et Mathieu, agriculteurs bio et englués dans un processus d’adoption qui n’avance pas. Par hasard, ils font la connaissance de Darius et Julien, qui ont débuté les démarches pour une GPA au Québec.
Mathieu est séduit par l’idée, Céline, pas du tout… puis commence à y penser de plus en plus sérieusement face à l’enthousiasme de son mari.
C’est du côté de sa famille à elle que tout se corse. « Payer une femme pour faire un bébé à ta place ? » lui lance vertement sa mère, la plus prompte à manifester son hostilité à l’égard du choix de Cécile et Mathieu. Une scène de repas de famille qui permet de balayer l’ensemble des arguments des opposants à la GPA, notamment ceux qui relèvent de la marchandisation du corps.
Mais Cécile et Mathieu, tout comme Darius et Julien, veulent se tourner vers un processus de GPA éthique, où celle qui portera l’enfant a des motivations purement altruistes. Un processus où le couple tout comme la mère porteuse a son mot à dire. Hors de question donc, de se tourner vers des pays comme l’Ukraine ou l’Inde où les conditions des mères porteuses sont alarmantes.
Au-delà de la GPA, un téléfilm qui questionne le désir d’être parent
Sans se focaliser essentiellement sur cette pratique, Qu’est-ce qu’elle a ma famille ? entremêle d’autres intrigues qui font apparaitre la question de la parentalité dans toute sa complexité : Julien a du mal à se projeter comme futur père, hanté par le souvenir du sien, qui l’a rejeté au moment de son coming-out, tandis que Cécile doute de son propre désir d’enfant et ne cesse de se sentir anormale en raison de son infertilité, due à une absence d’utérus.
C’est d’abord une étrange animosité qui règne entre ces deux personnages qui se regardent longtemps de travers avant de comprendre qu’ils sont tous les deux amochés, désabusés, et pétris de doute sur leur capacité à avoir un enfant. De là, nait une complicité touchante :
« Pourquoi ils ont l’air si solides eux ? » se demande Julien en regardant leurs maris respectifs. « Parce qu’ils ont été très aimés », lui rétorque Cécile.
S’engager dans un parcours de GPA, c’est une aventure loin d’être aisée : le regard pas tendre de l’entourage, les difficultés financières, car les démarches à l’étranger sont coûteuses, et puis évidemment les doutes, l’angoisse, l’attente…
Une autre vision des liens familiaux
Qu’est-ce qu’elle a ma famille ? ouvre finalement une discussion sur le lien biologique avec l’enfant, sur la capacité à penser une filiation qui ne passerait pas forcément par la transmission de ses gènes.
Il aborde l’importance que l’on accorde aux liens du sang – sans trop la remettre en question non plus –, la différence entre la personne qui donne ses gamètes et celle qui va élever un enfant. Il évoque en douceur la possibilité de faire famille autrement.
Le film sera suivi d’un débat sur la GPA.
- Cécile ANGER, mère de deux petites filles nées par GPA
- Marie-Françoise DEBRIL, grand-mère de deux petites filles nées par GPA
- Alexandre URWICZ, père de deux enfants nés par GPA et président de l’Association des familles homoparentales
- Annie GENEVARD, députée du Doubs et vice-présidente de l’Assemblée nationale
- Jérôme COURDURIÈS, anthropologue, spécialiste de la gestation pour autrui, université de Toulouse Jean-Jaurès.
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Crédit photo : France Télévisions
Les Commentaires
- 2 000 enfants adoptés chaque année par des Français, en comptant les adoptions locales et internationales
- 28 000 agréments (autorisation d'adopter donnée par le Conseil Général) validées et en attente d'un enfant
Edit : partie sur l'agrément où j'avais initialement écrit une grosse erreur