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Kate Winslet The Regime // Source : capture d'écran youtube
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The Regime sur Prime Video : Kate Winslet brille en dictatrice populiste

Queen Kate Winslet est de retour sur HBO pour incarner une anti-héroïne pour le moins gratinée. Dans The Regime, satire psychologique qui résonne avec l’actualité, l’actrice se glisse dans la peau d’une despote imprévisible, rongée par la peur.  

Jamais deux sans trois. Après Mildred Pierce en 2011 et Mare of Eastown en 2021, Kate Winslet revient dans le giron de HBO pour The Regime, nouvelle mini-série lancée le 3 mars sur la chaîne américaine et disponible sur le Pass Warner en France. Dans cette satire politique concoctée par Will Tracy (qui a travaillé sur Succession), l’actrice interprète la chancelière Elena Vernham, à la tête d’un régime autoritaire situé en Europe centrale. Alors que la révolte gronde, elle devient de plus en plus paranoïaque et instable. Sa rencontre avec Herbert Zubak, un soldat en disgrâce tout aussi déséquilibré qu’elle, va mettre le feu aux poudres. 

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Comment être une bonne dictatrice en dix leçons 

Sur un ton satirique, The Regime s’intéresse à un sujet à la fois intemporel et d’actualité : comment les despotes peuvent déstabiliser tout un équilibre géopolitique et commettre les pires atrocités, dans le but de s’accrocher au pouvoir. Elena Vernham déploie tout l’arsenal de la dictatrice populiste. Elle multiplie les lubies abracadabrantes auxquelles tout le personnel doit se soumettre. Hypocondriaque, elle est obsédée par les moisissures et le taux d’humidité du palais. Son nouveau crush, le soldat Herbert Zubak, lui apporte une solution à base d’exercices sportifs extrêmes et de vapeur de pommes de terre du pays ! Elena conserve par ailleurs le cadavre en décomposition de son père dans un cercueil en verre, façon Blanche-Neige et les Sept Nains et va régulièrement lui rendre visite. Dans une scène glaçante, le cadavre s’anime et lui répond, dévoilant l’ampleur des problèmes de santé mentale de la despote, traumatisée par cette relation toxique et abusive (la série suggère qu’elle a été victime d’inceste). 

The Regime // Source : HBO
The Regime

Prête à tout pour rester au pouvoir, la chancelière change d’allégeance ou de programme politique tous les quatre matins. En bonne oratrice, elle soigne ses apparitions publiques, en déployant une rhétorique paranoïaque (tout est la faute des États-Unis, de la CIA ou de la Chine) et en jouant de ses atouts féminins dans cette société patriarcale. Par exemple, elle ponctue ses discours  d’un « I bless your love, always » (« Je bénis votre amour, toujours »), utilise l’enfant de sa gouvernante, Agnès, pour performer le rôle maternel, ou chante lascivement « Santa Baby » pour une émission de Noël (un moment inspiré par une séquence surréaliste de Poutine en 2013, entonnant « Blueberry Hill »). Comme elle finit par l’avouer au terme des six épisodes de la mini-série, elle se repose sur « des idiots » prêts à tout par amour pour elle. C’est le cas de son nouveau conseiller, Herbert Zubak, soldat sadomasochiste surnommé « Le Boucher », qui tente de faire prendre à Elena un virage communiste, en usant de méthodes singulièrement absurdes et violentes. 

Une Kate Winslet fascinante 

The Regime ne tient pas son ton satirique sur toute sa longueur – les derniers épisodes, qui coïncident avec une guerre civile, s’avèrent beaucoup plus sombres – et cela la dessert parfois. La série hésite entre farce décomplexée et peinture plus réaliste des dictatures et régimes autoritaires. Elle aurait pu être plus mordante, notamment dans ses dialogues. Elle tire heureusement son épingle du jeu grâce à son personnage gratiné d’anti-héroïne. 

The Regime // Source : HBO
The Regime // Source : HBO

Pour qu’une entreprise comme The Regime soit un succès, il fallait que la despote soit à la fois charismatique et grotesque. Kate Winslet excelle à incarner toutes les nuances d’Elena, son inconséquence criminelle comme ses fêlures les plus profondes, le risque étant qu’on finisse presque par être de son côté ! En face, Matthias Schoenaerts offre une performance convaincante de brute vulnérable, qui tombe amoureux d’un rêve. La série bénéficie d’un casting secondaire impeccable : on adore Guillaume Gallienne dans le rôle du mari fragile d’Elena et on aurait voulu voir un peu plus longtemps Hugh Grant, qui apparaît dans un épisode en opposant politique blasé et emprisonné. 

La série fonctionne aussi car les parallèles avec les régimes autoritaires de notre société abondent. Les manoeuvres politiques et le comportement d’Elena Vernham évoquent pêle-mêle le populisme de Marine Le Pen, Vladimir Poutine pour les méthodes répressives et la politique expansionniste, mais aussi Donald Trump pour les dérapages médiatiques et l’ignorance des réalités de son peuple, ou encore Kim Jong-un pour les lubies absurdes et l’idée d’une succession dynastique. 

Si Kate Winslet explique ne pas avoir pensé à une personne en particulier au moment de créer son personnage, elle a fait appel à un neuroscientifique et un psychothérapeute pour ancrer Elena dans une réalité. Sur IndieWire, l’actrice analyse :

« C’est son sentiment que tout lui est dû et les problèmes d’abandon qu’elle a très clairement. C’est sa peur du monde extérieur, sa façon de parler et les choses qu’elle pense ensuite devoir garder cacher en tant que leader, parce qu’elle doit être belle et que tout le monde doit l’aimer. Elle se trompe tout simplement. »

Elena cherche en effet l’amour au mauvais endroit et se laisse guider par sa peur, celle de faire face à ses démons et de perdre le pouvoir. Au final, The Regime nous raconte à quoi ressemble un pays gouverné par la peur. Spoiler : ça fait peur. 


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