Dans la série « maux de grossesse auxquels on ne s’attend pas », je demande : la constipation. Eh oui, la grossesse est un moment de grasse (rapport à la peau qui se met à faire n’importe quoi) pendant lequel les intestins partent en vrille.
Non seulement on se tape tous les symptômes de la gueule de bois sans avoir le droit de boire de l’alcool (remboursez !), mais en plus, on se retrouve à passer trois plombes aux toilettes, avec une seule interrogation : sortira, sortira pas ? (Et on ne parle pas du bébé…)
Constipation pendant la grossesse ? C’est normal !
Alors, pourquoi un grand nombre de femmes enceintes basculent-elles du côté constipé de la force, celui qui fait mal ? Nous avons demandé à Tania Totolidis, médecin nutritionniste, de nous expliquer quelle était cette sorcellerie.
« La constipation durant la grossesse est fréquente et c’est en réalité un processus d’adaptation physiologique normal. Ce ralentissement du transit permet une absorption optimale de tous les nutriments au profit du foetus, ce qui permet ainsi d’éviter les carences (pour le bébé du moins). »
Ah bah, ça y est, on tient un coupable idéal. Si notre transit est aussi ralenti que l’autoroute du Soleil un weekend de l’Ascension, c’est tout simplement pour que le mouflet puisse recevoir tout ce dont il a besoin. Même pas né et déjà en train de faire (pas) chier sa mère, celui-là !
Les hormones de grossesse ont également un rôle à jouer dans l’affaire, puisque la progestérone a notamment un effet relaxant sur les fibres de l’utérus et de l’intestin, ce qui permet de réduire le risque de contraction de l’utérus mais provoque un ralentissement du transit, à l’origine de ballonnements et de constipation. Tania Totolidis précise que ce dernier trouble peut survenir tout au long de la grossesse, mais qu’il est plus fréquent au deuxième trimestre.
Enceinte et constipée, quelles solutions ?
Bon, une fois qu’on est rassurée sur le caractère normal de la chose, comment peut-on faire pour tenter de limiter les dégâts, et ainsi esquiver les conséquences pénibles de la constipation comme les hémorroïdes ou les douleurs abdominales ?
D’abord, le premier conseil de la médecin nutritionniste est de veiller à avoir suffisamment de fibres dans son alimentation
. C’est le moment de se lâcher sur les fruits (en plus, l’été arrive, profitez-en !), les légumes et les légumineuses, sans oublier les incontournables pruneaux. (Ouaip’, on sait, c’est pas l’encas le plus démentiel de la terre, mais il faut ce qu’il faut… pour que ça passe où il faut.)
Ensuite, la clé est dans l’hydratation. En buvant beaucoup d’eau, vous hydratez aussi vos selles (miam), et elles auront donc moins de difficultés à partir vivre leur meilleure vie dans la cuvette. Enfin, surtout, elles vous feront moins mal en sortant.
Deux litres d’eau par jour, c’est bien. Et pour être sûre d’avoir votre ration journalière, vous pouvez balader une gourde avec vous ! Tania Totolidis précise que vous pouvez aussi consommer de l’eau d’Hépar, dont la composition minérale est reconnue comme un facilitateur pour le transit.
Avoir une activité physique régulière est aussi une bonne piste pour ne pas aggraver le problème. Marcher tous les jours, faire du yoga ou d’autres sports « doux » est donc conseillé jusqu’au bout de la grossesse… Même si, on ne va pas se le cacher, ça devient compliqué de bouger quand on ne voit plus ses pieds et qu’on doit porter un truc gros comme un dindon dans son utérus.
Peut-on prendre des laxatifs pour soulager la constipation chez la femme enceinte ?
Si l’on est vraiment gênée, Tania Totolidis explique que l’on peut se tourner vers des médicaments, vendus sans ordonnance :
« On peut avoir recours à des laxatifs “doux”, type lactulose ou macrogol, qui aident par un effet osmotique, c’est-à-dire qui ramollissent les selles par un appel d’eau dans l’intestin. Pour que cela marche, il faut donc boire suffisamment d’eau en parallèle. Il existe aussi des laxatifs de lest qui contiennent des fibres alimentaires et modifient la consistance des selles. »
Enfin, si la situation est vraiment critique, il ne faut pas hésiter à en parler à sa sage-femme ou son médecin traitant pour trouver des solutions. On a déjà suffisamment de galères pendant la grossesse, alors ce n’est pas la peine de se battre avec ses propres excréments en plus. On n’est pas venues là pour souffrir, OK ?!
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