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Comment j’ai appris à accepter mon hypersensibilité

L’hypersensibilité, c’est ce qui rythme la vie de Margaux en permanence. Voici ses conseils pour se réconcilier avec et niquer ses complexes !

Le 24 juin 2015

Journée nationale de l’hypersensibilité

Le 13 janvier, c’est la journée nationale de l’hypersensibilité ! L’occasion de (re)lire le témoignage de Margaux, et d’autres en lien ci-dessous :

Pendant longtemps, j’ai considéré mon hypersensibilité comme une marque de faiblesse, de folie même.

Je ressentais des choses de manière tellement vive et intense que j’en venais à culpabiliser, à me trouver nulle de faire des crises d’angoisses, de pleurer aussi facilement et de développer des peurs paniques de choses plutôt irrationnelles.

Pourtant, avec les années, j’ai appris à apprivoiser (un peu) cette hypersensibilité et à l’accepter : elle fait partie de moi, elle est aussi indispensable à ma personnalité que le fromage fondu l’est aux nachos !

NB : cet article parle évidemment de MON hypersensibilité et de MA vision des choses, tout le monde est différent et je ne fais absolument aucune généralité, chacun sa route chacun son chemin, passe le message à ton voisin.

Expliquer l’hypersensibilité aux autres

I didn't ask for these powers, I was given them.

« Je n’ai pas demandé à avoir ces pouvoirs, on me les a donnés.»

L’ennui avec l’hypersensibilité, c’est qu’elle est difficile à comprendre pour qui n’en a pas l’expérience directe. Parmi les multiples options de type « pourries du slip », on trouve les gens qui m’expliquent que je dois m’endurcir, que la vie c’est pas le monde des Bisounours et que pleurer ne fait jamais rien avancer.

Ce sont eux qui m’agacent le plus, car en plus de chier allègrement sur ce que je peux ressentir et de faire des raccourcis en carton sans me connaître, ils énoncent leur vérité générale sur le reste du monde… En méprisant la sensibilité et en l’associant à la faiblesse.

Être hypersensible ce n’est pas être faible ou fort, aucun rapport : c’est simplement ressentir les choses de manière très intense… et surtout de manière différente.

Encore heureux qu’on ne vive pas toutes et tous les choses de la même manière : on ne serait pas sortis du sable ! 

L’hypersensibilité, un problème de femmes ?

D’autres ont tendance à associer mon hypersensibilité à mon genre.

Je ne compte plus les fois où l’on m’a expliqué que si je suis hypersensible c’est parce que je suis une fille, ou que si je fais parfois de grosses crises d’angoisse, c’est parce que j’ai mes règles.

L’hypersensibilité touche aussi les hommes, et mon vagin n’est pas un flux continu de menstruations. Déso les zozos !

Encore une fois, j’ai l’impression que cette réaction renforce les stéréotypes de genre, en me rangeant dans la case « femme fragile qui ressent les choses plus fort que les hommes ». Vous savez, cette fameuse théorie qui veut que nouléfilles, on pense comme ça parce qu’on veut protéger notre bébé dans la grotte…

Pour ne rien gâcher, ces commentaires sont souvent accompagnés d’une petite moue de condescendance, qui associe encore une fois l’hypersensibilité à la faiblesse !

Enfin, il y a ceux qui pensent que se dire hypersensible est une manière de se la péter, de dire au monde qu’on est une artiste incomprise et qu’eux, pauvres gens sans âme, ne comprendront jamais la vie.

Laissez-moi vous dire que non. Ce qui fait la beauté de l’humanité, c’est sa complexité, sa variété ; l’hypersensibilité est une différence parmi d’autres, tout simplement !

Être hypersensible et savoir s’entourer

Le principal, quand on est hypersensible, c’est de savoir s’entourer.

Durant mon adolescence, j’ai subi beaucoup de harcèlement scolaire à base de « mais c’est pour te rendre plus forte »… NON. Si quelqu’un passe son temps à vous rabaisser, à vous faire sentir nulles d’être ce que vous êtes et à vous prendre de haut, fuyez. Loin.

Cette idée vaut pour absolument tout le monde, pas seulement pour les hypersensibles ! Vraiment, si une personne de votre entourage réagit comme ce que j’ai décrit dans la partie précédente, fuyez.

Ce n’est ni une attitude productive, ni encourageante.

Personnellement, ce qui m’a aidée, c’est de m’entourer de gens ouverts, à l’écoute et surtout, SURTOUT, bienveillants. La base.

Ma meilleure amie, elle aussi hypersensible, comprend ma manière de ressentir les choses, sait calmer mes crises d’angoisses et m’épaule en ne remettant jamais en doute mes capacités de discernement.

Avec elle, pas de jugement, pas de « oh ça va remets-toi ça t’avancera à rien de pleurer » : que de l’amour par paquets de douze et des émoticônes de pintes de bière.

C’est également important de s’entourer de personnes qui ne sont pas hypersensibles mais qui sont prêtes à aider, même sans tout comprendre

Mon copain, par exemple, m’aide souvent à replacer les choses dans leur contexte et à prendre du recul sans pour autant partir plus vite qu’une fusée à la première crise.

Il sait que j’ai du mal avec les bruits trop forts, que j’ai une peur phobique de me faire mal et que je ressens physiquement la douleur un peu plus fort que d’autres.

Alors il m’offre des boules Quiès pour les concerts, me file un coussin chauffant quand j’ai mal au ventre et me fait promettre de ne jamais regarder un film quand il sait qu’il risque de me traumatiser !

S’entourer de gens bienveillants aide vraiment à aborder la vie de tous les jours un peu plus sereinement et à gagner en confiance en soi !

Hypersensibles de tous les pays, déculpabilisons !

Ah, déculpabiliser… l’histoire de ma vie.

J’ai toujours eu tendance à m’excuser pour un rien, à apaiser les choses afin d’éviter un conflit qui pourrait blesser. Petit à petit, j’apprends à ne plus me reprocher mes émotions ou ma larme facile.

Chacune sa façon de gérer les situations de crise ! Certaines font du yoga, d’autres hurlent ou encaissent tout. Moi, je pleure un bon coup, ça me permet de me vider et d’aller de l’avant.

Parce que c’est aussi ça l’important : avancer, apprendre de ses expériences et foncer pleine bille sur l’autoroute de la vie, comme dirait l’autre.

Finalement, je pense que la vraie force, c’est de se connaître, d’apprendre quelles sont nos propres limites et qui sont les personnes dont on a besoin autour de soi. Ça peut être des amies, de la famille, une amoureuse ou même des collègues en or (coucou la rédac) : l’important, c’est de se sentir comprise, et de se faire un peu confiance !

Parce que même d’un hypersensible à l’autre, la façon de penser est totalement différente. Et à travers ça, on finit par offrir au monde un arc-en-ciel de manières de voir la vie, et c’est COOL.

Pour déculpabiliser de mon hypersensibilité, j’ai choisi d’en rire, d’en parler avec mes proches, de l’embrasser à pleine bouche telle une actrice américaine dans une comédie romantique des années 80 !

Vous pouvez choisir de l’exprimer à travers l’écriture, la parole, les arts, le sport…

Du moment que vous êtes à l’aise, vous pouvez évacuer votre sensibilité ou le trop-plein d’émotions dans ce que vous voulez (du moment que ça ne fait pas de mal aux autres évidemment : on n’est pas des bêtes).

Sans pour autant utiliser l’hypersensibilité comme raison à tout ce que vous pouvez faire de pas jojo, essayez d’accepter qu’elle fait partie de vous et que ce n’est pas plus mal.

À lire aussi : J’ai un trouble obsessionnel compulsif (TOC) de propreté

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Les Commentaires

123
Avatar de alexia5656
14 janvier 2023 à 17h42
alexia5656
@soulpirate Les réflexes archaiques (réflexe de Moro)
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