« Grâce à Dieu, les faits sont prescrits »
Ce sont les mots du cardinal Barbarin, en mars 2016, à propos des accusations de pédophilie pesant sur le Père Preynat.
D’anciens scouts devenus adultes ont pris la parole pour dénoncer publiquement les agressions sexuelles dont ils ont été victimes dans leur enfance.
L’affaire Preynat adaptée au cinéma dans Grâce à Dieu
En mars 2016, le Père Preynat est mis en examen pour avoir agressé sexuellement 70 jeunes scouts, entre 1986 et 1991.
Soixante-dix victimes.
Le Père Preynat a été suspendu de ses fonctions pendant un an. Il est toujours prêtre, oui, mais il n’exerce plus. L’instruction est en cours, il attend son procès. Il n’est pas exclu de l’Eglise, pour le moment : son procès canonique est suspendu.
Le supérieur hiérarchique du Père Preynat, le cardinal Barbarin, avait été informé dès 2002 selon une journaliste, des agissements du prêtre.
Monseigneur Barbarin a été visé par une enquête préliminaire pour non-dénonciation d’agressions sexuelles : classée sans suite par le procureur de la République de Lyon.
« D’après les éléments dont je dispose, je crois qu’à Lyon, le cardinal Barbarin a pris les mesures qui s’imposaient, qu’il a bien pris les choses en main.
C’est un courageux, un créatif, un missionnaire. Nous devons maintenant attendre la suite de la procédure devant la justice civile. »
La suite de la procédure, c’est une citation directe à comparaître pour Barbarin et six autres ecclésiastiques. En effet, dix victimes présumées du Père Preynat se sont constituées parties civiles et ont décidé de saisir directement la justice.
« Grâce à Dieu, les faits sont prescrits » disait Barbarin. Et grâce à la justice des Hommes, le cardinal sera jugé pour non-dénonciation d’agressions sexuelles en janvier 2019.
Grâce à Dieu : l’affaire Preynat adaptée au cinéma
Grâce à Dieu, c’est le titre du prochain film de François Ozon, qui sortira en salles le 20 février 2019, et dont la première bande-annonce dévoilée aujourd’hui m’a filé la chair de poule.
Grâce à Dieu, le projet secret de François Ozon
François Ozon ne s’est pas embarrassé de changer les noms, les lieux. Barbarin s’appelle Barbarin, Preynat aussi, et celui qui s’est levé pour dénoncer l’homme qu’il accuse de l’avoir agressé lorsqu’il était enfant a aussi gardé son nom : Alexandre Hesez-Dussot, fondateur de l’association La Parole Libérée.
Sauf que « libérer la parole », c’est comme libérer un fauve : c’est un soulagement, un danger et une menace, selon les circonstances, le contexte, l’entourage.
C’est ce que raconte Grâce à Dieu, à travers les témoignages d’Alexandre et d’autres victimes.
François Ozon a tourné en secret de mars à mai 2018 selon Le Progrès.
Le film sortira le 20 février 2019 et il me tarde de pouvoir le découvrir : j’aime le cinéma témoignage, j’aime le cinéma politique, j’aime le cinéma engagé, et Grâce à Dieu promet d’exceller dans ces trois catégories.
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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