En marchant dans une rue très sale de Berlin en février, je suis tombée sur une boutique qui proposait un concept culinaire très coquin et un peu fou :
- Une saucisse au fromage enrobée d’une plus grosse saucisse à l’ail !
WTF ?!
C’était saucisse-ception dans ma tête.
Il y a des moments comme ça, où tes neurones demeurent forcément ballants, face à une chose incompréhensible.
À l’image de cette saucisse dans une saucisse, voilà quelques films qui sont de totaux mindfucks !
Mulholland Drive, l’autoroute de l’interrogation
La première fois que je suis tombée dessus, c’était à la télévision, et j’étais trop jeune pour avoir un cerveau complètement formé.
Encore un peu teubé et surtout très premier degré, je n’ai littéralement rien bité à l’entièreté de la chose.
Pourtant, quelque chose m’a immédiatement séduite dans le film de David Lynch. Une ambiance, un rythme, une langueur.
Quelques années plus tard, après une longue hésitation, j’ai acheté le DVD.
Une crainte subsistait : allais-je enfin comprendre les tenants et aboutissants de Mulholand Drive ?
Et si non, réussirais-je à me le pardonner ? Car j’étais désormais une adulte et n’avais donc plus aucune excuse.
Heureusement, j’ai enfin saisi l’essence même du film (enfin je crois) ! Et à chaque visionnage, je remarque et ingère davantage de détails.
Alors, de quoi ça parle ?
Rita devient amnésique suite à un accident survenu sur Mulholland Drive.
Juste après, elle rencontre Betty Elms, une superbe actrice en herbe fraichement débarquée à Los Angeles.
Celle-ci va aider Rita à recouvrer la mémoire…
Alors ok, ça n’a l’air de rien comme ça. Sauf qu’on est bien loin d’un Amour et Amnésie (beurk). Ici, le sujet de la mémoire est exploité profondément, et l’intrigue possède plusieurs couches, à peler délicatement pour accéder à un cœur complexe, intelligent et subtil.
Comme à son habitude, Lynch jongle avec nos neurones comme un parfait circassien.
Réalité, dans la fiction
Réalité figure easy dans mon top 10 des meilleurs films de la décennie.
Créé par Quentin Dupieux, un génie atomique, cette fiction présente Jason Tantra (Alain Chabat), un cameraman flegmatique qui rêve de réaliser un film d’horreur.
Bob Marshall, un producteur bourré de fric, décide de le financer à une seule condition : que Jason trouve en moins de 48h le meilleur cri de l’histoire du cinéma.
Huhu, le synopsis de base est déjà très drôle.
Mais plus le film étend ses rubans de pixels sur l’écran, plus il te plonge au coeur même d’une intrigue complètement dingue, et t’oblige à visiter les tréfonds de ton cerveau.
Pour tout comprendre, il faut ouvrir des tiroirs, dans lesquels il y a des bébés tiroirs, dans lesquels il y en a d’autres, puis des embryons, enfin tu as compris.
Bref, cette matriochka du cinéma devrait te faire passer un bon moment de réflexion.
2001 : l’Odyssée de l’espace, la plus belle épopée de Kubrick
Je n’ai toujours pas compris l’intégralité du bordel mais peu importe. J’ai rarement été aussi happée par un film.
Créé en 1968 par Stanley Kubrick, 2001 est un voyage fou, qui t’emmène d’un désert africain aux confins de l’espace, dans un vaisseau spatial en route pour Jupiter.
À son bord, HAL, un ordinateur doué de parole et d’intelligence s’interroge : que se passera-t-il une fois là-bas ?
Pitcher ce qui est selon moi le meilleur Kubrick (avec Orange Mecanique) est vraiment difficile, tant il est lui-même compliqué.
Alors un seul conseil : arme-toi de patience, d’un linge humide en cas de cerveau en surchauffe et regarde-le.
Par ailleurs, il existe un sequel à cette fiction, qui pour une fois tient vraiment la route
, bien qu’il n’ait pas été réalisé par le même cinéaste.
Créé par Peter Hyams, 2010: The Year We Make Contact mérite vraiment 2h de ton temps.
Alors, tenté·e par une soirée intense de mindfuckerie ?
Identity, bien avant Split
L’année dernière, Split a connu un joli succès.
En même temps, le simple nom de Night Shyamalan suffit à envoyer tout une flopée de spectateurs dans les salles obscures. Moi la première.
Mais le thème de Split avait déjà été bien exploré par le cinéma. Notamment dans Identity (je ne te dirai pas dans quelle mesure).
Ce que je peux te révéler, c’est que les apparences sont trompeuses, dans le film de James Mangold.
Son pitch ?
Par un soir TRÈS orageux, 10 étrangers trouvent refuge dans un motel sordide, en plein désert américain.
Sont présents : une call-girl, un couple avec un enfant, deux jeunes mariés, un policier qui escorte un tueur, une ancienne star de la télé et son chauffeur.
Rapidement, quelque chose les frappe : ils ont tous quelque chose en commun…
Identity, c’est une espèce de 10 Petits nègres (regarde la série de la BBC, c’est la meilleure chose) moderne.
Je te le conseille mille fois.
L’Échelle de Jacob, cauchemar ou réalité ?
Il y a quelques mois, j’ai découvert un film dingue : L’Échelle de Jacob.
Un thriller horrifique et psychologique réalisé par Adrian Lyne, qui suit les angoisses de Jacob Singer, un ancien soldat américain.
Rentré du Vietnam depuis un bout de temps, il est sujet à des cauchemars abominables… même lorsqu’il est éveillé.
Jour après jour, le pauvre homme s’enfonce dans la folie avant de réaliser que tout cela a peut-être été orchestré par une agence secrète…
Un film coup de poing qui levait déjà le voile sur les méfaits perpétrés par la CIA, bien avant la série Netflix Wormwood, que je te recommande aussi chaudement.
High Rise, la folie des hauteurs
High Rise a divisé le public lors de sa sortie en 2015.
Certains criaient au génie, d’autres au nanar. Quoi qu’il en soit, il n’a laissé personne indifférent, en tout cas parmi le trop peu de gens qui l’ont vu.
High Rise est l’adaptation cinématographique par Ben Wheatley (Kill List), du livre de J. G Ballard I.G.H.
Un film déconcertant qui joue sur le n’importe quoi maîtrisé pour semer le trouble à l’écran et dans nos têtes.
Porté par Tom Hiddleston, Sienna Miller et Jeremy Irons, High Rise nous emmène au sommet du building de la folie.
Le cœur de cette fiction ?
Robert Laing, un docteur de renom, emménage près de Londres dans un immeuble à la hauteur vertigineuse dans lequel s’installe petit à petit le chaos le plus total…
Je ne peux vraiment rien te révéler de plus. Ça gâcherait ton plaisir.
Voilà mon bel esturgeon, c’est la fin de cet article. Je te laisse te triturer les méninges et me suggérer dans les commentaires d’autres films qui viendront étoffer ma liste personnelle !
À lire aussi : 6 films complètement chelou qui font travailler nos méninges (enfin parfois)
Les Commentaires
Plein de mes films préférés réunis , c'est beau uppyeyes: Mulholland, L'échelle de jacob ... Pour moi ce sont les deux mieux!
@MissDodo j'avais beaucoup aimé Stay !
j'ai eu du mal à reconnaître Ryan Gosling dedans il était tout jeune