À force d’enfermement, à force de solitude, on en vient à guetter la moindre sortie série sur les 52 plateformes auxquelles on est abonnée, avec l’œil injecté de sang d’un zombie des écrans. Pas vous ?
Heureusement, parfois notre quête est satisfaite, les sites de streaming bossant dur pour nous divertir. Aujourd’hui toutefois, point de divertissement en forme de cœur mais bien un contenu coup de poing qui fait mal au bide.
La série de la semaine s’appelle Cry Wolf, et il n’est pas question pour elle de nous faire marrer mais plutôt de lever des tabous…
Cry Wolf, la nouvelle série de Salto
Holly a 14 ans. A priori, c’est une adolescente comme une autre.
Sauf que dans ses dissertations, point de rêveries ou de réflexions courroucées sur l’état du monde. Non, dans les récits de Holly, on peut lire la violence. Celle de son beau-père.
Ce qui inquiète sérieusement son école, à juste titre, qui décide d’intervenir.
Les parents sont alors convoqués mais nient tout en bloc.
Holly et son frère sont tout de même placés dans un foyer par Lars, un travailleur social qui prend ses fonctions très à cœur. Seulement voilà, le doute plane : la jeune fille a t-elle dit la vérité ou a t-elle tout inventé pour faire éclater la relation amoureuse de sa mère ?
Le nouveau programme danois de la scénariste Maja Jul Larsen sème le doute, en opposant brillamment différents points de vue au sein du même show, à la manière de l’excellente The Affair.
Une idée intéressante puisqu’on le sait, à l’instar de ce qui se passe dans le programme, la parole des victimes est souvent remise en doute…
Mais qu’Holly dise la vérité ou fabule (vous le découvrirez à l’issue du programme), Cry Wolf a le mérite d’aborder un sujet trop rare à la télévision : les violences familiales.
Souvent relayées au second plan d’un programme comme dans Sex Education ou Newport Beach
(qui se souvient ?) pour donner une coloration un poil sociale à un show sentimental, elles sont ici au cœur de l’intrigue.
Les séries danoises, le regard tourné vers la tourmente
Il n’est pas rare que les séries danoises aient bonne presse. Cry Wolf, Borgen, The Killing, Trapped… ces programmes se sont attirées les louanges des critiques et du public.
Leur point commun ? Elles dansent toutes au bord de l’abîme de la violence en analysant les pires tares de nos sociétés humaines.
Ainsi, on ne regarde par Cry Wolf ou Trapped pour se taper la cuisse ou passer un moment sucré avant d’aller se pieuter avec une bouillotte.
On consomme Cry Wolf ou Trapped comme des drames sociaux qui remuent, interrogent, et repoussent les limites de notre compréhension d’un sujet.
Et dans une période où le top Netflix est surtout composé de douceurs en tous genres, un peu de sérieux ne fait pas de mal.
Cry Wolf, avec Bjarne Henriksen, Flora Ofelia Hofmann Lindahl, Christine Albeck Børge, Peter Plaugborg et Noah Storm Otto est disponible dès aujourd’hui sur la plateforme française Salto.
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Les Commentaires
- Festen de Thomas Vinterberg : lors d'un banquet familial et amical pour l'anniversaire du père d'une famille de la bourgeoisie, un des fils sur les 4 enfants révèle pourquoi l'une des soeurs s'est suicidée. Elle et lui ont subi des viols enfants et adolescents de la part du père tandis que l'autre soeur, l'aînée, et l'autre frère, le cadet ont été épargnés. Là on sait clairement depuis le départ que le père est coupable. Le film démonte et démontre la mécanique de l'emprise sur les 2 enfants, le silence de la mère mais aussi de l'entourage familial et amical. Et la question horrible et dégueu*** qui s'impose à l'aînée et au cadet : pourquoi ont-ils été épargnés ? Ont-ils été moins aimés par leur père ? Attention ! ça tape fort dans le règlement de compte mais c'est très bien maîtrisé et filmé;
- La chasse deThomas Vinterberg (ohhhh encore lui !!!! ): cette fois-ci le film traite du mensonge de l'enfant. Un homme, divorcé père d'un adolescent et assistant dans une école maternelle, se voit accusé par la petite fille de son meilleur ami d'attouchements sexuels. Commence une vraie chasse à l'homme. Là aussi ça tape fort mais pareil quelle maîtrise ! 2 scènes marquantes: la scène du supermarché et la scène de la messe de Noël. Mads Mikkelsen a reçu le prix d'interprétation à Cannes pour ce rôle.