Dans presque tous les foyers célébrant Noël, on trouve quelques facteurs communs : un sapin décoré, des cadeaux à son pied, peut-être une couronne sur la porte, une figurine plus ou moins creepy du père Noël, et une bûche pour le dessert. Mais chaque famille y ajoute ses propres coutumes de Noël ! Plusieurs lectrices nous livrent les leurs, et une historienne experte de Noël nous offre son éclairage sur le sujet.
Un repas mettant à l’honneur la région d’origine
Quand vient le moment de parler du repas de Noël, on s’attend au menu classique : foie gras, volaille farcie aux marrons, et bûche au chocolat. Pourtant, nombre de familles s’en éloignent pour mettre leur région à l’honneur ! Ainsi, Sophie mange toujours une fondue bourguignonne le 24 décembre au soir, tandis que d’autres dégustent une carbonnade flamande, une choucroute, ou des lasagnes.
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La famille de Marine a, elle, choisi de commander chaque année un couscous à un restaurant marocain afin d’éviter la charge mentale et logistique de la confection du menu, des courses et de la cuisine. D’autres transforment le repas du 24 en apéro dinatoire, et celui du 25 en brunch de Noël. Et chez les adeptes de la messe de minuit, il y a parfois un repas avant, et un après.
« Avant les années 1950, le menu de Noël était uniformisé » raconte Nadine Cretin, historienne des fêtes. « On retrouvait des huîtres, du foie gras, une volaille fourrée, et depuis la fin du XIXᵉ siècle une bûche en dessert. Le repas du 24 au soir était plutôt maigre, car avant la messe de Noël, on ne mangeait pas de viande ni de gras. Mais le 25, c’était un repas très copieux, qui promettait l’abondance pour l’année à venir. »
Les desserts de Noël doivent, eux aussi, être copieux, l’historienne mentionne notamment les treize desserts provençaux, le panettone, le pudding anglais, les mince-pies ou encore le Christstollen allemand.
1001 façons de distribuer les cadeaux
En apparence, rien de plus simple et commun que la distribution des cadeaux de Noël. Et pourtant, chaque famille a sa propre façon de procéder ! Chez Raphaëlle, les cadeaux sont donnés par âge, du plus petit au plus grand. Tandis que la famille d’Aurélie ouvre les siens en pyjamas coordonnés, chez Manon, la coutume est de prévoir, en plus des cadeaux traditionnels, un petit cadeau supplémentaire « à moins de 5 ou 10 euros, qui n’est pas de la nourriture et qui doit rentrer dans une assiette. La répartition est faite au hasard. »
« Chez nous, l’ouverture des cadeaux est ritualisée à partir d’un truc différent tous les ans, une fois, c’était aux dés, une autre fois au shabadabada, ou encore une autre, celui qui ouvrait un cadeau devait choisir le suivant » raconte Léna. Et chez Laura, les cadeaux sont tirés au sort puis les invités procèdent à un troc de cadeaux. « C’est un super moment, je trouve que ça enlève l’aspect contraignant du shopping de Noël et ça redonne une dimension plus joyeuse à la fête. On fait aussi des jeux pour gagner ou perdre des cadeaux. »
Dans d’autres familles, on distribue les cadeaux au compte-goutte entre chaque plat, ou on fait un Secret Santa. Et dans la belle-famille de Nadine Cretin, les cadeaux sont réservés aux enfants !
Une fête ludique et musicale
Noël ne se contente pas d’être une fête où l’on mange bien et où l’on s’échange des cadeaux, nombreux sont les foyers à prévoir des activités en famille. « Chaque invité doit préparer quelque chose : une chanson, un jeu, une pièce de théâtre, une activité à faire faire aux autres » explique Léna. Chez Angela, c’est la tombola qui est incontournable. Et chez d’autres encore, chacun doit amener un jeu de société ou une chanson à chanter tous ensemble.
Les chants de Noël semblent aussi avoir une importance toute particulière dans bon nombre de familles. Dans celle de Sarah, c’est « I Saw Three Ships A Sailing » qui est LA chanson de Noël chantée chaque année. Chez d’autres, chacun doit chanter seul, chacun son tour, parfois à contrecœur !
La décoration peut, elle aussi, être différente d’une famille à une autre, « même si on retrouve généralement les couleurs rouge et vert » indique l’historienne des fêtes. « Chez moi, je mets de la verdure au-dessus des tableaux, un bouquet de sapin et de houx avec un nœud rouge », ajoute-t-elle. « Une amie allemande allume douze vraies bougies dans son sapin, avec quelques nœuds rouges. Le sapin est installé sur un système ancien qui le fait tourner et diffuse la musique « Douce nuit, sainte nuit » ».
Pourquoi n’a-t-on pas tous les mêmes coutumes de Noël ?
Pour Noël, on partage depuis plus d’un siècle des éléments en commun.
« Le sapin a été instauré au début du XXᵉ siècle, c’était une coutume diffusée par les Alsaciens ayant quitté l’Alsace après la guerre de 1870, ils avaient l’habitude de mettre de la verdure dans la maison au moment de Noël, et un petit sapin sur la table. Puis après la Seconde Guerre mondiale, les Américains ont contribué à populariser la figure du père Noël », raconte Nadine Cretin. « Mais en dehors du sapin et de la personnalité du père Noël, le reste peut varier. »
« Chez les familles catholiques, on parle du père Noël, mais la crèche et la naissance de l’Enfant Jésus restent plus importantes que le sapin et les cadeaux. Les crèches sont parfois toutes petites au pied du sapin, ou bien occupent au contraire tout le dessus d’un meuble avec des tas de santons » donne-t-elle en exemple. « Cela dépend aussi de son lieu de vie, je me souviens d’une connaissance originaire de Savoie qui était très attachée à la neige pour Noël. Elle était déçue en venant vivre à Paris de perdre cet élément des fêtes ».
Les traditions familiales reflètent la religion, la culture, les croyances personnelles de chacun, et ce que l’on veut garder de génération en génération. Certaines coutumes arrivent par alliance, lorsque deux familles se mêlent. Il y a aussi des habitudes plus modernes qui prennent le pas, comme celle de porter des pulls moches de Noël, ou l’envie de créer de nouvelles coutumes avec ses propres enfants, en adoptant, par exemple, un petit « Elf on the Shelf » pendant le mois de décembre.
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Il faut toutefois dire adieu à certaines traditions qui s’éteignent avec le décès des aïeux. « En Provence, le 24 décembre au soir, on laissait parfois une chaise vide à table, pour accueillir un « pauvre de passage », ou bien pour qu’un mort de la famille puisse venir s’y asseoir. Mais cela ne se fait plus trop » raconte Nadine Cretin.
Nous avons une image uniformisée de Noël, et pourtant on trouve de la singularité dans chaque famille. Mais dans tous les cas, une chose ne change pas, « on est très attachés à nos propres traditions de Noël » assure l’historienne.
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