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« Cruella » est très beau, mais wow, qu’est-ce qu’il est con

Des dizaines de costumes, le Londres des années 70 et Emma Stone : que demande le peuple ? Le film Disney Cruella nous en met plein la vue, ça c’est sûr. Mais malheureusement… c’est tout.

Cet article va spoiler à mort Cruella, faites attention !

Impossible que vous n’en ayez pas entendu parler. Cruella, en salles ce 23 juin 2021, c’est le film qui revient sur l’histoire de la méchante la mieux sapée de Disney : dans cette villain origin story, on essaie de comprendre comment Estella (Emma Stone), une enfant aussi brillante que turbulente, en est arrivée à tuer des chiots pour en faire des manteaux, aussi beaux soient-ils.

Une histoire vreuuument…

L’histoire de Cruella est un récit classique de vengeance. En effet, alors qu’Estella est encore gamine, elle voit mourir sa mère, celle-ci ayant été poussée dans une falaise par des dalmatiens. L’orpheline rejoint alors Londres par ses propres moyens et se lie d’amitié avec deux petits garçons qui sont aussi sans famille. Pendant des années, la fratrie improvisée survit grâce au vol.

Mais Estella voit plus loin : elle veut travailler pour La Baronne, une femme acariâtre mais géniale, LA créatrice la plus en vogue du moment. Et elle y arrive. Mais, un jour, elle voit à son cou un collier… celui de sa défunte mère. Et là, ça pète : Estella cède peu à peu place à Cruella, une femme odieuse, presque sanguinaire, qui n’a pour but que de faire tomber la Baronne.

Là vous vous dîtes sûrement : « pourquoi pas ? » : jusqu’ici, ça tient la route, on la comprend Estella, il y a bien anguille sous roche. Mais, au fur et à mesure de l’intrigue, l’anguille comme la roche souffrent méchamment de la créativité sans limites des scénaristes. Vraiment, quand le film a révélé que la Baronne était en fait la mère biologique d’Estella et qu’elle avait tué sa mère adoptive par simple envie, je me suis dit « trop c’est trop » !

Je comprends le but d’une telle révélation : il faut bien expliquer d’où vient le génie créatif d’Estella. Surtout, il s’agit de se demander : naît-on méchante ou le devient-on ? Et il se trouve que l’intrigue ne nous fournit pas de réponse claire. En ce qui concerne notre fashionista, il se pourrait qu’elle soit née méchante puisque sa mère biologique est la pire ordure qui soit. Cela étant, Estella semble être devenue méchante par nécessité, donc sur quel pied danser ? On ne sait pas, et c’est pas plus mal, ma foi.

Au sein de l’intrigue, cette question laissée en suspens est un des seuls points qui m’ont vraiment transportée. Sinon, j’ai trouvé le reste bien trop tiré par les cheveux, alors qu’il n’y avait pas besoin de tout ce drama.

Heureusement, si le fond ne suit pas trop, la forme m’a ambiancée à mort !

Merci à Cruella d’avoir mis mes sens en ébullition

S’il y a des amoureuses de la mode qui me lisent, je vous le dis franchement : courez au cinéma. Maintenant. Les amoureuses de la bonne musique, pareil. Créez un rendez-vous dans vos agendas et allez-y ensemble. Vous me remercierez.

Cruella ne laisse rien au hasard. Les tenues d’Estella ? 10/10. Celles de Cruella ? 10/10. Ses perruques ? 10/10. Le Londres des seventies ? 10/10. La bande-son qui mélange rock, pop, punk des années 1960 et 1970 ? 10/10. Non vraiment, mes yeux et mes oreilles ont eu ce qu’ils méritaient !

Si ce n’est pas le but premier du film, on y voit bien comment le Londres des années 1970 a permis à un milieu de la mode un peu terne de reprendre vie. C’est d’ailleurs ce que personnifient les deux ennemies : Estella/Cruella est la jeunesse, la mode qui dépoussière tous les vieux meubles… D’où l’influence, dans les costumes, de Vivienne Westwood — qui a participé à la popularisation de la mode punk à la même époque — ou encore d’Alexander McQueen. Peut-être un peu de John Galliano aussi…. La Baronne, elle, incarne la mode très classique, celle qui se veut intemporelle : on ressent plus de Chanel, de Dior, de Balenciaga dans ses looks.

Mais pas d’anachronismes pour autant puisque, si certains de ces créateurs étaient trop jeunes pour créer dans les années 70, ils bien puisé leurs influences quelque part, la mode étant un éternel recommencement.

Allez, je pousse la réflexion un peu plus loin : on pourrait même dire qu’à travers leurs batailles pour le prix de la robe qui déchaînera le plus les foules, c’est un conflit entre classes et générations qui a lieu… Estella/Cruella est une jeune orpheline pauvre qui tente de déclasser une cinquantenaire richissime. La voix du peuple, celui qui a du talent et travaille dur, tente de surpasser celle de la bourgeoisie qui n’est là que grâce aux combines de ceux qui ne veulent pas la voir tomber.

Vous avez compris : dans ce film, les costumes servent à symboliser bien des choses, pas juste à faire joli. Ah, le pouvoir de la mode…

Voilà, je vous ai tout dit ! Pour résumer, si vous voulez un conseil : n’y allez pas pour l’intrigue, on a vu mieux niveau retournements de situation. Allez-y pour vous rincer l’œil, là vous ne serez pas déçue. Et pour rappel, ça sort ce 23 juin au cinéma !

À lire aussi : Ok, la fast-fashion c’est mal, mais a-t-on le budget pour payer plus de transparence dans la mode ?


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Les Commentaires

10
Avatar de Sacapof
23 juin 2021 à 17h06
Sacapof
Alors, je viens d'aller voir le film, et je pense juste que c'est effectivement une autre écriture du conte, parce qu'ici, Cruella a l'occasion de créer un manteau en fourrure de dalmatiens, mais elle ne le fait pas, elle créé un manteau en fausse fourrure de dalmatiens, et les titres des journaux se demandent "Cruella : une tueuse de bébé dalmatiens ?"
La chanson mythique sur Cruella d'Enfer, est reprise en milieu de générique de fin, par le mec viré "à cause" de Cruella, comme si le conte des 101 Dalmatiens n'était qu'une rumeur, une histoire simplifiée pour enfants, un peu comme l'avait déjà fait Maléfique. Je ne vois pas la Cruella de ce film tuer des bébés dalmatiens par la suite, on voit bien d'ailleurs son amour pour les chiens. Après, peut être que je me trompe, l'avenir nous le dira, si effectivement suite il y a.

Sinon, je ne trouve pas ça "mal" de vouloir créer de l'empathie pour un personnage maléfique, avoir de l'empathie ou comprendre un comportement malfaisant d'une personne ne veut pas dire le justifier / valider. Le film Joker le faisait très bien d'ailleurs (mieux que Cruella à mes yeux, dont le scénario et l'écriture manque de soin je trouve, m'enfin, c'est un Disney, donc ça ne m'a pas surprise), avec une histoire tragique d'un personnage qui fini par zigouiller des taaaas de gens pourtant.
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