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Culture

« Ça reste entre nous » s’attaque aux préjugés envers les asiatiques

Ça reste entre nous est une web-série qui entend démonter les préjugés sur les personnes d’origine asiatique. Le premier épisode traite du cliché de la femme asiatique.

Ces derniers temps, le racisme anti-asiatique a fait parler de lui, à travers de nombreux faits divers et polémiques.

D’agressions ciblées à des sketchs stigmatisants, cette xénophobie longtemps minimisée est enfin dénoncée haut et fort dans de nombreux médias.

L’ancienne « chinetoque » de cour d’école (variante : « chinetoquée », « tching tchong », « face de citron » et j’en passe) que je suis s’en réjouit haut et fort.

À lire aussi : Des asiatiques américains répondent à des commentaires racistes

Le racisme anti-asiatique et… le silence

Néanmoins, être asiatique en France, c’est aussi parfois faire face à un racisme plus insidieux, faussement bienveillant et qui ne dit pas son nom : caricature du « petit chinois travailleur et docile », exotisation et objectification des femmes d’origine asiatique, réduction de cultures très riches à des clichés grossiers, langues et accents tournés en dérision…

À lire aussi : « Mon identité n’est pas une blague », sur le Tumblr de Jack Parker

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Il faut également souligner que de nombreux•ses asiatiques souffrent d’un manque de représentation. Réputé•es discret•es et communautaristes, les asiatiques de France sont souvent oublié•es par les producteur•trices de contenu, y compris parfois dans des œuvres traitant de diversité.

Comme si être d’origine asiatique, c’était non seulement être toujours « l’autre », mais aussi être « l’autre oublié ».

Grace Ly, blogueuse d’origine sino-cambodgienne, écrit ainsi sur son blog La Petite Banane :

« Depuis que j’ai l’âge de regarder la télévision (c’est-à-dire très tôt), j’avais secrètement espéré voir à l’écran des personnes qui me ressemblent.

Je l’ai réalisé plus tard, surtout quand j’ai eu désespérément besoin de trouver plus de confiance en moi dans ma vie d’adolescente, de femme, de mère, que c’était de la plus haute importance pour mes yeux de petite fille d’admirer des femmes qui me ressemblent et de grandir avec des représentations justes de mon héritage culturel. »

Si le travail de prise de conscience sur ces sujets est en marche, notamment grâce à Internet, le quotidien des personnes asiatiques — et plus généralement racisées — confirme qu’il faut continuer à sensibiliser les esprits aux problèmes que ces micro-agressions représentent.

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DES femmes asiatiques vs LA femme asiatique

Forte de ce constat, Grace (mais si, je viens de t’en parler, enfin !) a donc décidé de lancer la web-série Ça reste entre nous. Pour cela, elle s’entoure de trois amies aux origines et parcours divers :

« On en a rêvé et on l’a fait. Avec Irène, Française d’origine Sud-Coréenne. Shanshan venue du Hebei de Chine en France en passant par la Pologne.

Boulomsouk, née à Ventiane au Laos et Parisienne de cœur. Et moi, votre humble blogueuse aux couleurs Chinoise-Cambogdienne-Française. »

Quatre femmes d’origine asiatique, fondamentalement différentes, aux cultures parfois assez éloignées… et pourtant confrontées aux mêmes difficultés et préjugés.

Pour l’épisode pilote, elles choisissent d’aborder un thème qui leur est on ne peut plus familier : celui de « La femme asiatique ».

Ne vous laissez pas tromper par l’intitulé au singulier, les quatre intervenantes ne sont pas dupes, puisqu’elles martèlent sur leur page Facebook :

« Car la femme asiatique unique n’existe pas. Nous sommes toutes uniques en notre genre. »

amen

À qui s’adresse cette vidéo ?

C’est une bonne question et je me remercie de me l’être posée. On pourrait être tenté•e de croire que Ça reste entre nous a vocation à… rester entre nous. Par « nous », j’entends les asiatiques de France, la fameuse « communauté » fourre-tout.

C’est d’ailleurs ainsi que le présente Grace Ly dans une interview pour Cheek Magazine :

« Ça reste entre nous se veut un concept pour les Asiatiques, par les Asiatiques, sur les Asiatiques, précise-t-elle.

Web-série de programmes courts qui ont pour but de donner une voix et un espace de discussion à ceux qu’on appelle « la minorité invisible » ou « minorité modèle » : les asiatiques de France. »

À lire aussi : Nos Racines – Romy et ses grand-mères chinoises

Si le fait de voir souligner des expériences communes et souvent passées sous silence fait irrémédiablement du bien, je suis néanmoins persuadée que Ça reste entre nous s’adresse à tout un chacun, asiatique ou non.

Parce que nous sommes tou•tes imprégné•es de représentations plus ou moins erroné•es et de clichés répandus, écouter des témoignages divers et nombreux ne peut être que bénéfique et enrichissant… voire carrément étonnant !

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L’exemple de Shanshan remet par exemple en cause le cliché de l’asiatique communautariste.

Ça reste entre nous, et après ?

Maintenant que la machine est lancée, Ça reste entre nous ne compte pas s’arrêter là ! Les thématiques à aborder, inexplorées ou presque, sont nombreuses.

La web-série est encore en recherche de financements, mais ses fondatrices débordent d’idées et d’envies pour la suite.

Grace Ly annonce d’ores et déjà sur son blog des thématiques possibles pour les prochains épisodes (avec, donc, de nouveaux et nouvelles invité•es) :

« L’image de l’homme asiatique, le Whitewashing, l’éducation de nos enfants, l’apprentissage de la langue… Sky Is The Limit ! »

Ça donne envie, non ?

chihiro-dragonOk, moi j’en suis.

Et toi, as-tu déjà été confronté•e directement ou indirectement au racisme anti-asiatique ?

À lire aussi : Nos Racines – Romy et ses grand-mères chinoises


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

2
Avatar de Freehug
13 mars 2017 à 00h03
Freehug
C'est vrai que c'est à peu près la seule communauté sur laquelle les blagues racistes "passent". Je veux dire par là que ça choque beaucoup moins. Et c'est absolument pas normal. L'autre jour j'étais dans un restau chinois, une fille s'est écriée "oh oui des nems" avec une mauvaise imitation d'accent chinois et en se tirant le coin des yeux pour faire comme s'ils étaient bridés. Gros éclat de rire à la table. Maintenant imaginez la même chose dans un restau africain avec quelqu'un qui imiterait un accent (vous savez cet "accent noir" qui aspire les r et ne correspond à rien) et s'appuierait sur le nez pour l'aplatir en hurlant "oh oui un mafé". Gros malaise, pas vrai ? Bon, alors.
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