Il y a maintenant un peu plus d’un an, je partais de mon premier travail à temps plein que j’avais depuis presque quatre ans (c’était ici même d’ailleurs, chez madmoiZelle). Avant, j’avais bien travaillé dans un hypermarché en tant qu’hôtesse de caisse, et ce pendant genre trois ans, mais seulement les vacances et les week-ends.
Toujours est-il que ces deux expériences professionnelles consécutives n’ont pas grand chose en commun, même s’il y a un élément qui revient : le fait d’être entourée, qu’il y ait toujours des gens autour de toi et même du bruit.
Alors quand j’ai quitté mon job, j’avais drôlement peur de la solitude et du silence.
Je partais avec un objectif : être comédienne et auteure. Si être comédienne est une fonction avec, là encore, plein de gens autour de soi (et bon sang qu’est-ce que j’aime les tournages ! C’est la vie que je préfère), celle d’auteure est bien plus solitaire.
Je travaille donc, quand je ne suis pas en tournage (et on ne va pas se mentir, comme je débute dans le métier, je n’en ai pas encore très souvent), de chez moi. Et puisqu’il n’y a pas tellement de place pour un bureau sauf dans la pièce la plus sombre de mon appart, et comme le manque de lumière me déprime, je préfère rester là où il y en a le plus : sur mon canapé.
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Ça m’a demandé pas mal d’efforts et d’ajustements, mais je tiens le bon bout et je vous fais le bilan des enseignements que j’ai tiré sur le travail de chez soi tout au long de l’année qui s’est écoulée comme les règles s’écoulent dans nos slips une fois par mois.
Annalise Keating, si elle avait bossé en freelance et qu’elle avait réalisé que les jours fériés devenaient des jours de boulot comme les autres.
Trouver son rythme
Mon rythme, la plupart du temps, ressemble à ça : un réveil à 8h, un petit-déjeuner léger en commençant tranquillement à se mettre au boulot, puis à travailler de manière plus vénère (je crois que j’ai mes pics de productivité entre 9h et 11h puis entre 17h30 et 19h) jusqu’à 11h30. Heure où j’enfile mes fringues de sport pour aller courir ou faire mon renforcement musculaire devant un épisode ou deux d’une série que j’aime bien.
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Puis la douche, puis un repas complet (pas trop tard sinon je grignote avant, mais pas trop tôt sinon j’ai faim trop tôt et ça me démoralise) et copieux juste comme il faut en regardant un épisode d’une série que j’aime bien (bis), avant de micro-siester si j’en ressens le besoin. Puis, je bosse jusqu’à 19h en m’accordant quelques pauses.
19h, ouais. Grand max. Parfois, quand je suis dans le rush, je travaille toute la soirée, mais j’essaie le plus possible de me laisser ce temps-là pour tout ce qui est vie de couple, détente et potes.
Et oui, tu as bien lu, quelques pauses. Parce que s’il y a un truc que j’ai remarqué, c’est que ça ne sert à rien de se forcer à être productif quand on n’y arrive pas. Et prendre entre cinq et dix minutes de pause par heure, en écoutant une chanson qu’on aime bien ou en ne faisant rien du tout, ça aide vraiment à se remettre les yeux en face des orbites.
Ehehehe. Bite.
Après tout, je le faisais quand j’étais fumeuse et j’arrivais à bosser comme il fallait alors eh.
Tout essayer avant de trouver son rythme
Pour en arriver à ce rythme qui me convient bien, il m’a fallu pas mal de temps. Tout simplement parce que quand on change complètement sa vie, et qu’on part de zéro pour modeler son quotidien, ça peut ne pas marcher du premier coup.
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J’ai eu des déjeuners trop riches qui m’ont cassée pour l’après-midi, des pauses trop longues, des micro-siestes rallongées, je me suis interdit de faire des pauses, j’ai essayé de travailler d’une traite sans m’arrêter, j’ai tenté de me lever plus tôt, j’ai essayé de faire des grasses matinées tous les jours et de faire du sport au réveil.
La liberté, c’est aussi en chier au début.
J’ai tâtonné, quoi. J’pense qu’on doit toujours tâtonner. Essayer toutes les façons de travailler, toutes les pièces de son appartement, toutes les chaises ou tous les coins, essayer d’aller bosser au café en face, ou dans un espace de coworking si on a les moyens… La liberté, c’est aussi en chier au début, quoi.
Jennifer Lawrence n’osant pas me dire que cette dernière phrase sonne quand même très Jena Lee.
Ne pas mettre de côté sa vie sociale
Déjà qu’en travaillant de chez soi, on passe la plupart de ses journées tout•e seul•e, ce n’est pas non plus pour passer toutes les soirées sans personne. J’ai remarqué que j’aime désormais encore plus inviter des copains à manger ou à l’apéro.
Quand je vois des gens — chez moi, chez eux, dans un bar, au restau — je suis encore plus contente qu’avant de les rejoindre. C’est genre, précieux. CÉDÉZUMIN ! CÉMÉKOPIN !
Au début, c’était un peu compliqué, parce qu’il n’y avait plus le côté spontané d’aller boire un coup en sortant du boulot, et j’avais l’impression qu’en ne faisant plus partie d’une équipe, je perdais toutes les occasions de sortir. Et puis j’ai compris qu’il fallait juste anticiper un peu, et reprendre l’habitude d’envoyer des messages qui crient APÉRO.
Au début, c’était un peu compliqué, parce qu’il n’y avait plus le côté spontané d’aller boire un coup en sortant du boulot.
J’ai une vie sociale peut-être moins frénétique que quand j’étais salariée, mais elle est de qualité, et puis je picole moins du coup et ça, c’est négligeable pour personne (surtout pas pour mon foie qui en avait ras le ionf de se prendre deux à trois pintes dans la gueule quatre ou cinq fois par semaine).
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J’attire votre attention sur un truc : qui se tient au pub comme Robin, la p’tite main zépo sur l’ovaire ?
Prendre du temps pour soi
Mais c’est aussi bien de savoir prendre du temps pour soi. J’avais trop peur de la moindre soirée passée seule tout au début de ma freelancerie, alors je m’organisais toujours des trucs et je ne comprenais pas pourquoi j’étais parfois à cran. Et j’avais super peur de ce que ça voulait dire sur moi.
Je craignais de devenir une sorte d’ermite qui en plus de passer ses journées toute seule avait besoin d’une soirée de temps en temps à écouter de la merde et regarder des conneries en mangeant une pizza sans parler à personne. Que travailler de chez moi me rendrait phobique sociale.
Ce n’est pas parce que je passais du temps toute seule en travaillant que je mettais cette solitude à profit.
Et en fait, j’ai réalisé un truc tout con : ce n’est pas parce que je passais du temps toute seule en travaillant que je mettais cette solitude à profit. Quand je suis seule à bosser, je suis seule, ok, mais je travaille. Je ne suis pas en tête à tête avec moi-même à me questionner sur mon rapport à la vie en me grattant la raie — et c’est un truc qui m’est important.
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Et toi, quels sont les trucs que tu as fini par apprendre en travaillant de chez toi ? Filons-nous donc nos petits tuyaux !
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Les Commentaires
Je sais que ça étonne beaucoup de personnes mais tout le monde est différent ^_^ par ex je me douche le soir, et le matin j'ai pas le courage de me deshabiller il fait froiiid (suis à Londres moi !).
Honnêtement comme ça n'afffecte pas la qualité de mon travail je ne me force pas. Je travaille suffisamment pour m'autoriser ce petit plaisir coupable.
En revanche la où il faut que je m'inspire de ton planning, c'est sur les sorties. Il y a des jours où jz bosse tellement que je ne sors pas du tout.. heureusement que mon appart est hyper lumineux, mais bon mon dos souffre :/