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Source : ©Chloé Vollmer-Lo
Daronne

Sophie Riche raconte, avec humour et décomplexion, son parcours PMA dans un podcast génial

Sophie Riche, autrice, scénariste, comédienne et spécialiste de la
communication de marque, vient de sortir le tout premier épisode de son podcast « Attendre d’attendre un enfant ». Interview.

Si vous squattez Madmoizelle depuis quelques années (on peut même presque parler de décennies), vous vous souvenez sûrement de Sophie Riche. Celle qui a commencé ici en officiant sous le pseudo Sophie-Pierre Pernaut (SPP pour les intimes) a continué d’avoir un chouette parcours après la fin de son aventure chez Mad. Oui bon ok, le mot « aventure » fait très Koh-Lanta, mais en vrai, on parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, alors bon.

Vous ne vous souvenez plus de la bouille de Sophie Riche ? Petit reminder, avec cette vidéo d’anthologie :

Maintenant que le contexte est posé et que, vous aussi, vous avez envie de répondre « un peu comme ma vulve » à chaque fois qu’on vous parle d’un truc chouette, voici où en est Sophie Riche depuis Mad : talentueuse, cette dernière est devenue autrice, scénariste, comédienne et spécialiste de la communication de marque. Aujourd’hui, une nouvelle corde se raccroche à son arc, puisqu’elle peut aussi cocher la case « podcasteuse » à la liste de ses nombreux talents.

Pour la sortie du tout premier épisode de son podcast « Attendre d’attendre un enfant », nous lui avons posé quelques questions sur la nouvelle aventure d’une vie qu’elle lance avec sa compagne : l’accès à la maternité par le biais d’une procédure de Procréation Médicalement Assistée (PMA).

Madmoizelle. Ancienne plume de Madmoizelle, pouvez-vous vous présenter à celles qui ne vous connaissent pas ? Qui êtes-vous, d’où venez-vous ? 

Sophie Riche. Je suis Sophie Riche, je travaille dans la communication de marque, mais je suis aussi autrice, comédienne, scénariste et créatrice de contenus sur internet depuis une quinzaine d’années, à l’écrit, en vidéo et en podcasts. J’ai écrit des articles et des vidéos pour Madmoizelle, d’ailleurs (entre 2011 et 2017), où j’étais un peu la trublionne décomplexante.

C’est quelque chose que j’ai toujours à cœur d’ailleurs, de faire rire et de décomplexer, sur tous les sujets qui touchent les corps des femmes. Aujourd’hui encore, c’est ça qui m’anime. 

Pouvez-vous nous présenter votre tout nouveau podcast ?

Attendre d’attendre un enfant, c’est un témoignage-récit intime et intimiste de mon parcours PMA, de mon combat plus banal qu’on ne le croit : celui de fonder une famille avec ma compagne dans un pays qui m’en donne le droit, mais pas les moyens. 

Pourquoi avoir créé un podcast sur ce sujet ? Que peut-il apporter de plus que ceux qui existent déjà ? 

À la base, j’ai eu envie de faire un podcast sur ce sujet parce que je nous sentais seules et que j’avais le sentiment que nous n’avions pas toutes les informations au bon moment. Je me suis dit que, si je ressentais ça, alors c’est que je n’étais pas la seule. Alors j’ai écrit. J’en avais besoin. Je ne savais pas comment je m’en servirai, mais très vite, le podcast m’est apparu comme une évidence. J’ai eu envie de créer le podcast que j’aurais aimé écouter.

À lire aussi : Deux ans après l’élargissement de la PMA, les demandes explosent

Ce qu’il peut apporter de plus, c’est le côté non résolu du témoignage : au moment où j’écris mon texte, au moment où je l’enregistre, je ne sais pas plus que les auditeurices si je serai enceinte un jour. C’est quelque chose dont j’ai manqué au début de ce parcours : les podcasts que j’ai écoutés étaient géniaux, mais les personnes qui y participaient savaient, si elles étaient mères ou pas. Ça se ressent. Dans la joie et le soulagement ou la force et la résilience. J’avais envie d’entendre un entre-deux alors, je me suis dit que j’allais l’incarner. Cet état fait d’espoir et de désespoir, d’impatience, d’inquiétude. D’incertitudes aussi, beaucoup. De me sentir soutenue et de soutenir les femmes au même stade de leur vie. D’œuvrer, de mon côté, à faire lever le tabou sur la PMA, sur le don de spermatozoïdes, sur le don d’ovocytes. 

Et j’avais envie de faire rire, aussi. J’en ai beaucoup besoin dans ce parcours. On pleure énormément, mais on se marre aussi, presque autant, avec ma compagne. C’est une soupape de décompression importante alors si, avec mes blagues à deux balles, j’arrive à faire sourire un peu les gens qui m’écoutent, alors c’est que j’ai réussi ma mission. 

Pensez-vous qu’il y a un angle mort de la PMA pour les couples lesbiens ? Pourquoi ?

Je pense qu’il y a un angle mort sur la PMA tout court, un vrai tabou sur le sujet, comme si la société refusait d’accepter l’idée que des couples aient des difficultés à procréer de manière naturelle et facile. 

Alors sur les couples lesbiens, suivant cette logique, c’est encore plus confidentiel, comme si on était un sujet trop « niche ».

Pourquoi est-ce si compliqué pour les couples lesbiens de devenir mères grâce à la PMA, par rapport aux couples hétéros ?

Le gros problème, c’est le manque de matières premières : on manque de sperme. En France, en 2022, seuls 760 donneurs ont été recensés. C’est quelques dizaines de plus qu’avant l’adoption de la loi ouvrant la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules : la demande a explosé, mais la ressource en spermatozoïdes reste constante. Ça fait qu’en moyenne, pour une PMA nécessitant les gamètes d’un donneur, il faut entre 18 mois et 3 ans d’attente. 

Que retrouve-t-on dans votre podcast exactement, pour celles qui ne l’auraient pas encore écouté ? Est-ce que c’est un récit intime, des témoignages extérieurs ? 

C’est un récit intime, un témoignage à la première personne, avec un côté cocon rendu par le fait que j’enregistre seule, de chez moi. J’envisage une saison 2 avec des témoignages, mais la première, c’est moi et mes tripes dans un micro. 

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Crédits photo : ©Chloé Vollmer-Lo

Parlerez-vous de tout dans votre podcast, sans tabou ? 

Oui. Mille fois. J’ai cette « chance » de ne pas avoir de pudeur quant à mes émotions. Si je sais que me répandre peut servir à d’autres, alors je fonce. Donc oui. On parlera de tout. On dira plein de fois « sperme » et on parlera des ovules de progestérones qui fondent dans les slips.

À lire aussi : Océan documente comment faire famille autrement, en dehors du schéma cishétéro

Est-ce que ce podcast peut servir de pilier à toutes celles qui se lancent dans ce parcours ? 

J’espère ! C’est ce que je souhaite. Je ne remplace évidemment pas les médecins et professionnel•les de santé. Eux, ce sont les fondations, les murs porteurs. Si ce podcast peut être un pilier sur lequel s’adosser, une grande sœur avec qui rigoler et à qui se confier, j’en serais ravie. 

Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

De réussir à fonder une famille avec ma meuf extraordinaire. Vraiment, à ce stade de ma vie, c’est tout ce qu’on peut me souhaiter. 

Attendre d’attendre un enfant et son premier épisode sont disponibles sur toutes les plateformes d’écoute de podcast.


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Les Commentaires

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Avatar de Clemence Bodoc
25 octobre 2023 à 18h10
Clemence Bodoc
Merci à toutes pour vos messages et vos encouragements ! Ça nous va droit au cœur !
Je repensais à ce podcast et il y a une chose qui m'interroge (et peut-être que tu pourras répondre @Clemence Bodoc ): à la fois je trouve ça très pertinent de la part d'une personne en parcours d'essais d'écouter une personne qui en est au même stade, plutôt que d'une personne qui est déjà parent et dont on sait qu'elle a réussi.
Mais d'un autre côté, quand ça ne marche pas facilement, les essais peuvent prendre des années. Et du coup, est-ce que ça ne risque pas d'être douloureux de continuer à se sentir tenu d'en parler, de donner des nouvelles etc ?
A priori, y a aucune raison que ça prenne des années dans le cas présent. Si ça se trouve, ça marchera du premier coup. Et si c'est pas le cas, le plus probable est que ça marche au 2ème ou au 3ème (d'un point de vue statistique)
Mais c'est vrai que quand on se lance, on ne réalise pas vraiment ce que veux dire des années d'échec. De ce que ça fait à la personne. Et du coup je me demandais si cette éventualité a été réellement prise en compte lors de la création de ce podcast.
Et je me pose la question tout en réalisant que dans le cadre de cette PMA, l'attente est de base déjà très présente puisqu'il faut attendre d'obtenir les paillettes. Mais l'échec est encore un autre volet potentiellement très douloureux de l'attente
mdr @Kettricken je te mets au défi de t'interposer entre Sophie et son envie, que dis-je son BESOIN d'écrire. Mais blague à part — et je ne suis pas à sa place, je parle depuis ma place, pas la sienne — il y a une vertu thérapeutique : si t'as envie d'écrire à ce point, si ça te soulage à ce point d'écrire et publier, je pense qu'il faut s'écouter et le faire.
L'avantage absolu qu'il y a à produire soi-même ses contenus, c'est qu'elle n'a signé aucun contrat à ce stade. Elle est libre d'arrêter quand elle veut, si elle veut ! unno:
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