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Culture

W.I.T.C.H., la BD « girly » la plus badass du monde

W.I.T.C.H. Mag, c’était un monument pour de nombreuses petites et jeunes filles. Souvenirs émus par LadyDandy !

— Article initialement publié le 7 décembre 2014

Je vous ai parlé des magazines Fleurus et de leur éthique conservatrice aberrante, ainsi que des magazines Bayard, les rois de la récré, mais la troisième grande famille de magazines swaggity swag à lire avec un goûter, c’était les Disney Hachette.

Leurs petits cadeaux en plastique incitaient à la blague, leur nombre scandaleux de BD déplaisait à mes parents… Disney, c’était le rebelle de la bande, et parmi ses productions, Witch Mag fut celui que j’ai longtemps acheté en secret.

Retour sur le magazine le plus sulfureux de mon enfance (si, si) !

De Minnie à Witch

Avant d’être Witch Mag, le magazine s’appelait Minnie Mag et était le pendant « pour filles » de Mickey Parade ou du Journal de Mickey.

On avait des BD Minnie et Daisy plutôt nulles, Lolita, une fille qui raconte sa vie et surtout Claire la Sorcière qui nous apprenait à dessiner.

À côté de ça, on trouvait un tas d’articles de magazine féminin junior : célébrités, psychologie (les garçons, les relations aux garçons et les copines), beauté, santé et ésotérisme léger façon sortilèges, astrologie et recettes de grand-mère… Ça avait son charme, je suppose, mais à part Claire la sorcière, rien ne me faisait suprêmement kiffer.

Et puis Witch a débarqué !

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Coucou !

De la vraie qualité graphique, même si c’est « pour les enfants »

Witch, une BD italienne Disney, c’était limite l’équivalent d’un album franco-belge par mois (plusieurs équipes de dessinateurs travaillaient ensemble sur différents chapitres pour tenir le rythme).

Son début avait été orchestré par la team Barbucci/Canepa à qui l’on doit Sky Doll et Monster Allergy, un autre feuilleton BD pour enfants.

Malheureusement, les créateurs ont été évincé du projet et ont perdu les droits d’auteurs des personnages de la série face à Disney. Ça fend le cœur, surtout quand on voit leur excellentes prémices et ce que la série est devenu et les bénéfices qu’elle a engrangés.

Car dans W.I.T.C.H., du moins au début, la barre était vraiment très haute et si le niveau de dessin variait d’une équipe à l’autre, ça claquait comme du comics !

Les couleurs étaient vives, harmonieuses, séduisantes, les personnages identifiables et charismatiques, la mise en page dynamique, à mi-chemin entre le découpage shōjo permettant une véritable immersion dans l’intimité avec dramatisation extrême des scènes sentimentales, et le comics pour les scènes d’action extrêmement claires.

Bref, c’était de la balle et une vraie drogue ! Il m’en fallait toujours plus !

Des Magical Girls en Occident

L’histoire ? Simple et diaboliquement efficace : un groupe d’adolescentes se voient confier missions et pouvoirs par une entité surnaturelle et deviennent les gardiennes de Kandrakar — des Magical Girls dans un univers occidental, en somme.

Les pouvoirs des quatre éléments, plus « l’énergie » (qui était rose), des costumes turquoise et violets, des fringues de gravure de mode, de l’amitié et des beaux garçons qui ne ressemblaient absolument pas à des collégiens, de la bagarre et des problèmes à l’école, le cocktail parfait !

C’était une sitcom « girly » façon Lizzie McGuire qui abordait à la fois le problème du manque de poitrine (dès le chapitre 1 Will se lamente d’être une planche à pain) et des super-pouvoirs : comment résister ?

Bref, après avoir publié Witch pendant quelques temps, Minnie Mag a changé de nom, définitivement arrêté de nous afficher les ennuyeuses Minnie et Daisy, et gagné 50 points de charisme au moins.

Et ce même si notre Witch Mag français n’arrivait pas à la cheville des Witch étrangers, qui avaient toutes les pages  de la BD (ou nous en sucrait quelques-unes en VF) et beaucoup moins d’articles idiots à la BIBA pour prépubères.

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C’est à ce moment que ce magazine est devenu démoniaque aux yeux de mon pater familias, persuadé que les mangas étaient tous de la merde informe et qui assimilait Witch à ces diaboliques BD japonaises.

J’ai donc acheté les magazines en secret chaque premier mercredi du mois chez mon libraire, avant de finalement supplier discrètement ma mère de me payer l’abonnement… ce qu’elle a fait sans trop de négociation, finalement.

Elle trouvait ça nul mais après tout, j’étais bonne élève et grande lectrice ! Charmed et Witch étaient autorisés.

Des personnages cools et diversifiés

Les personnages étaient évidemment variés pour favoriser l’identification, mais leurs différences physiques allaient au delà d’un changement de coupe de cheveux à la Sailor Moon.

Irma la rigolote était (très) gentiment ronde, Taranee était noire et Hay Lin asiatique. On leur avait aussi développé un genre de « code vestimentaire » façon Spice Girls : Will était en Street Wear, Cornelia Hippie Chic et Hay Lin… heum… Harajuku ? Bref, on ne se limitait pas à l’uniforme façon col marin et mini jupette.

Sur leur développement psychologique, la série allait en dents de scie. On avait des enjeux familiaux très intéressants : la mort de Yan Lin, la mère trop stricte de Taranee qui lui laissait progressivement plus de liberté, la relation parfois compliquée entre Irma et sa belle-mère qui lui ressemblait pourtant comme une sœur, et son deuil latent, Will qui doit accepter son beau-père…

Ils montraient une nouvelle conception de la famille et permettaient à tou•te•s de s’y reconnaître. On avait un couple mère célibataire-fille, une famille recomposée et des ensembles plus traditionnels.

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Comme tout le monde, je préfèrais Irma et Hay-Lin, les moins « drama queen » !

D’un autre côté, les romances… nomdidju… c’était pas fameux. Le drama autour de Cornelia et Caleb était rapidement expédié à grand renfort de torrents de larmes.

Will mettait trois éternités à sortir avec le très très fadasse Matt qui avait l’air d’avoir 20 ans mais était censé être en troisième. Quant à Taranee et Nigel, le mauvais garçon pas si mauvais, on sentait bien que les scénaristes ne savaient pas quoi en faire ! Entre Hay-Lin et Eric, c’était bien gentil, et pour Irma, j’ai jamais trop suivi.

Martin la suivait partout, elle avait l’air de kiffer la version BG dudit Martin, le porc-épic du groupe de Matt et il me semble qu’on lui a sorti tardivement un garçon du chapeau parce que, quand même, on ne pouvait pas la laisser finir seule !

Il reste quand même la seule romance sympathique de l’histoire: Orube et Cedric, le mauvais garçon reconverti. Ça n’allait pas bien loin et ça tournait même court, mais ces deux protagonistes plus âgés permettaient des développements plus intéressants.

Des intrigues plus ou moins réussies

Comme d’autres séries manga et comics, Witch fonctionnait par « arcs narratifs ». J’ai suivi les cinq premiers, puis j’ai complètement décroché.

La première histoire impliquait un univers parallèle, et une des amies des W.I.T.C.H (Will, Irma, Taranee, Cornelia, Hay Lin), Elyon, qui passait du côté obscur.

Le récit présentait quelques maladresses et certains passages traînaient carrément, mais les enjeux étaient bien posés et l’équilibre sitcom/déluge d’effets spéciaux fonctionnait.

Néanmoins, c’est le deuxième arc, consacré à Nérissa, une ancienne gardienne, qui me semble le plus réussi.

On commençait à créer une « mythologie » des gardiennes de Kandrakar avec une ancienne déchue qui resurgissait du passé, les liens entre les personnages s’approfondissaient et la romance Will/Matt devenait presque intéressante avec l’implication d’un troisième élément : la Goutte Astrale.

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Les costumes plein de swag !

Certains éléments étaient, il est vrai, carrément expédiés, comme le drama Cornelia.Caleb qu’on nous a bouclé à la truelle, mais dans l’ensemble on avait là les germes d’une très bonne série.

Les méchants prenaient de l’ampleur ; les enjeux et la tension tout au long de l’arc autour de la renaissance de Nerissa étaient vraiment bien construits. Witch aurait pu devenir carrément grandiose après cette intrigue-là, et puis… et puis non.

L’arc suivant n’était pas mauvais et tâchait de creuser l’univers de Kandrakar, mais le méchant n’avait clairement pas l’ampleur de Nérissa et le tout restait assez superficiel.

Le point fort est certainement ce qui concluait l’histoire : les Gouttes Astrales, doubles artificiels que les Witch se créaient comme alibi pendant qu’elles bottaient le cul des méchants, se rebellaient et fuyaient en essayant de se créer une individualité, ce qui nous questionnait sur l’identité et la conscience.

On avait d’autres bons éléments, comme Taranee qui abandonnait ses pouvoirs, Orube qui arrivait sur Terre et prenait une dose d’humanité dans la tronche…

Les deux derniers arcs contenaient chacun une unique bonne idée : l’Oracle de Kandrakar, le patron chauve de nos héroïnes (lol), devenait humain, et la romance Orube/Cedric.

On avait juste ça dans un océan de WTF. J’ai décroché, je n’y suis pas revenue ! La dernière fois que j’ai lu Witch, ils essayaient de faire des gags d’une page avec leurs personnages, et c’était… comment dire ? Nul.

Witch, c’est à mon sens un sacré gâchis scénaristique, mais cette série m’a quand même laissé quantité de bons souvenirs et j’ai encore un certain plaisir à la relire. Ça me ferait très plaisir qu’on les réédite de façon sérieuse et avec TOUTES les pages ! Vous m’entendez, éditeurs ?

Et vous alors ? C’était laquelle votre préférée ? Quel arc scénaristique avez-vous trouvé le plus palpitant ? Et surtout, quand avez-vous décroché ?


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

143
Avatar de moldova
24 janvier 2021 à 16h01
moldova
Will mettait trois éternités à sortir avec le très très fadasse Matt qui avait l’air d’avoir 20 ans mais était censé être en troisième.

3
Voir les 143 commentaires

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