Ce n’était pas nouveau : on sait depuis longtemps que les conditions de tournage de Mad Max Fury Road, chef-d’œuvre post-apocalyptique vroum-vroum shiny and chrome de George Miller, n’avaient pas été rose.
Vanity Fair publie un long extrait du livre Blood, Sweat and Chrome The Wild and True Story of Mad Max: Fury Road de Kyle Buchanan sur les coulisses du film, et dans lequel plusieurs acteurs et actrices et membres de l’équipe de tournage reviennent sur l’animosité entre les deux stars du film, Tom Hardy qui joue Max et Charlize Theron qui incarne Furiosa, une tension qui a certes participé à l’ambiance du film, mais qui a été dure à vivre pendant le tournage.
Ce n’est pas juste une différence de façons de travailler qui a été au cœur des tensions, même si plusieurs personnes évoquent des divergences assez fondamentales, une Charlize Theron expérimentée, « cérébrale » et un Tom Hardy beaucoup plus « physique ».
Charlize Theron en a fait les frais, mais le reste du casting n’a pas été franchement épargné, comme l’évoque un assistant du réalisateur : « À un moment donné, les Épouses n’aimaient pas Tom, et un jour, elles ne l’ont plus caché : tout le monde se hurlait dessus devant nous. »
Mais du fait de leur proximité étroite dans tout le film, Charlize Theron et Tom Hardy n’ont clairement pas pu s’éviter et se sont copieusement détestés pendant des semaines de tournage, comme le résume Nicholas Hoult, qui joue Nux :
« C’était comme partir en vacances et les adultes à l’avant de la voiture sont en train de s’engueuler. »
Charlize Theron ne peut qu’approuver cette comparaison :
« Soit on se battait, soit on ne s’adressait pas la parole – je ne sais pas ce qui est le pire – et ils devaient gérer ça à l’arrière. C’était horrible ! On aurait pas dû agir comme ça, on aurait dû mieux se comporter. Je dois l’admettre. »
3 heures de retard, pas un mot d’excuse, et un tempérament franchement agressif
Mais c’est probablement cette scène rapportée qui résume le mieux l’hostilité entre Charlize Theron et Tom Hardy, et surtout le stress qu’a vécu l’actrice pendant le tournage.
Mark Goellnicht, cameraman, s’en souvient très bien :
« On devait être sur le plateau à 8 heures. Charlize arrive pile à l’heure, s’installe dans le War Rig [le nom du camion citerne qu’elle conduit pendant le film, ndlr], en sachant que Tom ne sera jamais à l’heure même si on le lui a expressément demandé. Il est connu pour ne jamais être à l’heure le matin. S’il faut être là le matin, laissez tomber – il ne viendra pas.
Il est 9 heures, Tom n’est toujours pas là. “Charlize, tu veux descendre du War Rig, marcher un peu, ou tu veux…”… “Non, je reste là.” Elle y tenait. Elle n’est pas allée aux toilettes, ni rien du tout. Elle est restée dans le War Rig.
11 heures. Elle est dans le War Rig depuis 3 heures avec son maquillage et son costume. Tom se pointe, et le voilà qui traverse le désert tranquillement. Elle saute du War Rig et elle commence à lui crier dessus “Foutez une amende à ce putain de connard, 100 000 dollars pour chaque minute où il a retardé l’équipe” et “À quel point t’es irrespectueux !”. Elle avait raison. D’un bout à l’autre. Elle a hurlé. C’était tellement fort, une tempête – il a dû en entendre une partie mais il l’a attaqué en mode “Tu m’as dis quoi, là ?”
Il était très agressif. Elle s’est sentie menacée et ça a marqué un tournant car elle a dit qu’elle voulait quelqu’un pour la protéger. C’est là qu’elle a eu une personne de la production avec elle en permanence. »
Une femme à la production aurait fait la différence estime aujourd’hui Charlize Theron, ce que rejoint George Miller.
À demi-mot, Tom Hardy reconnaît maintenant avoir été un tocard et qu’une bonne dose d’humilité et de professionnalisme aurait sûrement aidé à apaiser la situation : « Elle avait besoin d’un meilleur partenaire, peut-être plus expérimenté », admet l’acteur.
« C’est quelque chose qu’on ne peut pas simuler. J’ose croire que maintenant que je suis plus vieux et plus laid, je pourrais relever ce défi. »
On espère aussi !
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Crédit photo : Village Roadshow Films (BVI) Limited
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