En cette la journée internationale des câlins, ou « Hug Day » comme ils disent outre-Manche (ou outre-Atlantique).
Le savais-tu que faire des câlins est très bon pour la santé ?
À condition que tu le souhaites, évidemment.
— Publié le 2 octobre 2017.
Quel rapport avez-vous avec le toucher ? Êtes-vous allergique au contact fortuit avec vos voisin•es de bus ? Êtes-vous du genre à prendre vos proches dans vos bras ou, au contraire, à garder vos distances physiques ?
Figurez-vous que, selon la science, le toucher aurait un tas de bénéfices ! Les contacts physiques pourraient bien avoir des impacts plus profonds que ce que l’on imagine…
Ça va mieux en le disant, donc je le précise : cet article parle bien sûr de contacts physiques consentis. Les mains au cul dans le métro, par exemple, ou les « câlins » aussi avinés que non-sollicités en festival ne comptent pas.
Se faire des câlins permet de communiquer…
…et même plus que ce que l’on peut croire !
Les chercheurs Matthew J. Hertenstein et Dacher Keltner ont réalisé une expérience surprenante : ils ont réuni des volontaires, une paire à la fois, dans leur laboratoire.
À l’intérieur de la pièce, une barrière séparait les deux personnes. La première avait pour consigne de tendre son bras au travers de la barrière et d’attendre.
Les chercheurs ont confié à la seconde personne une liste d’émotions. Elle devait essayer de transmettre l’émotion en touchant, pas plus d’une seconde, l’avant-bras de l’autre personne, qui devait tenter de deviner le message.
Difficile de tricher : selon Hertenstein et Keltner, les probabilités de deviner l’émotion par hasard étaient d’environ 8%.
Surprise, les participant•es sont parvenu•es à deviner la compassion presque 60% du temps, et la gratitude, la colère, l’amour, la peur… près de 50% du temps !
Ces résultats suggèrent que le toucher pourrait être une forme de langage, un vecteur de communication. Fou, non ?
Le contact physique (dont les câlins), ça rassure
Cette théorie a été suggérée par plusieurs recherches scientifiques.
Dans l’une d’entre elles, la chercheuse Sander L. Koole a réparti des volontaires en deux groupes :
- Un groupe qui allait être touché
- Et un qui n’allait pas être touché (le fameux « groupe contrôle »).
L’équipe de recherche demande à l’ensemble des participant•es de répondre à deux questionnaires :
- Un questionnaire évaluant leur niveau d’anxiété vis-à-vis de la mort
- Un questionnaire évaluant le niveau de leur estime de soi.
La seule différence entre les deux échantillons ? Les scientifiques ont légèrement touché l’épaule des membres du premier groupe avant de distribuer les questionnaires.
Les résultats de l’étude sur l’impact des câlins sur le moral
L’analyse des questionnaires rempli semble indiquer que, pour les personnes qui ont une plus faible estime d’elles-mêmes, avoir été touchées par les scientifiques permet de réduire l’anxiété vis-à-vis de la mort !
En poursuivant ses recherches, Sander L. Koole s’est aperçue que, dans des conditions similaires, le toucher pourrait même diminuer notre peur d’aller chez le dentiste.
Deux autres chercheurs, Jim Coan et Richard Davidson, ont mené une expérience qui rejoint ces constats.
En laboratoire, ils ont observé les réactions cérébrales de plusieurs participant•es par IRM. Pour créer une forme d’anxiété, ils diffusaient un bruit blanc désagréable.
Lorsque le son allait être enclenché, les chercheurs ont observé une activité cérébrale associée à la menace et au stress. Autrement dit, l’anticipation du bruit désagréable suffisait à déclencher un stress pour les participant•es.
Certain•es étaient accompagné•es de leur conjoint•e, qui devaient leur toucher le bras pendant l’attente du son. Bim bam boum, il semble que les partenaires « touché•es » ne montrent pas la même activité cérébrale que les autres !
Comme si le contact de l’être aimé « éteignait » la menace, apaisait l’anxiété…
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Des câlins pour être heureux
Le toucher déclencherait une libération d’endorphines et d’hormones, dont l’ocytocine, un neuropeptide (pour faire simple, c’est un composé chimique transmis par un neurone) qu’on qualifie souvent « d’hormone du plaisir » (ce qu’il faudrait nuancer) et qui apaiserait, entre autres choses, notre rythme cardiovasculaire.
C’est en tout cas l’hypothèse de ces chercheurs !
Le toucher et les câlins rendrait généreux et coopératif
Le chercheur Robert Kurzban a décidé d’observer les réactions humaines face à un « dilemme du prisonnier ».
Les participant•es à l’expérience sont mis•es face à un dilemme. Ils et elles peuvent soit choisir de coopérer (et de « partager » une somme d’argent), ou d’être en compétition (pour gagner une somme d’argent personnelle).
Les conditions de l’expérience varient, évidemment ! Avant d’entamer le jeu, certain•es volontaires sont touché•es par l’expérimentateur de façon « anodine » — une simple main posée rapidement dans le dos…
Et ce petit contact rapide aurait en fait un impact non négligeable. Les personnes touchées auraient plus tendance que les autres à coopérer et à partager l’argent avec leurs partenaires !
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Le contact physique (et les câlins) rendrait-il meilleur au basket ?
J’exagère (un peu), ok : on ne va pas devenir des Michael Jordan en un claquement de doigts !
Mais 3 scientifiques (Michael W. Kraus, Cassy Huang et Dacher Keltner) ont décortiqué les comportements d’équipes de la NBA. Il semblerait que celles dont les membres ont plus de contacts physiques auraient tendance à gagner plus de matches !
Théorie : le toucher rendrait plus coopératif, et les équipes plus coopératives pourraient être plus performantes.
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Le toucher et ses impressionnants pouvoirs
De nombreuses expériences, aux sujets plus ou moins graves, ont été menées sur le toucher et son impact sur les gens, les relations, les liens qui nous unissent…
La chercheuse Tiffany Fields, par exemple, a observé que les nourrissons prématurés qui bénéficient de « thérapies du toucher » gagneraient 47% de poids en plus que les autres prématurés !
D’autres recherches suggèrent des bénéfices significatifs du toucher pour :
- Des patient•es atteint•es de la maladie d’Alzheimer (le toucher contribuerait à leur relaxation, à la réduction d’éventuels symptômes de dépression…)
- Les femmes enceintes (la thérapie par le massage pourrait aider à réduire les douleurs de la grossesse)
- Les élèves (lorsque des professeurs tapotent l’épaule de leurs étudiant•es de façon amicale, ils et elles auraient plus de facilités à participer oralement)…
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En bref, nos contacts physiques pourraient être porteurs de plus de sens que ce que l’on pourrait penser ! Alors, on se câline ?
Pour en savoir plus…
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