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Société

9 récits d’avortements se croisent pour former un émouvant tableau

Neuf femmes, qui ont un jour avorté en France, racontent leur histoire et c’est aussi émouvant qu’instructif.

Un peu plus de 200 000 IVG seraient pratiquées tous les ans*. Un acte relativement courant donc, mais qui reste encore souvent tabou.

En avril 2016, la youtubeuse Marinette s’emparait du sujet dans une première vidéo nommée IVG : Ma grand-mère, ma mère et moi.

Ses deux proches témoignaient sur l’avortement qu’elles avaient toutes deux connu. Sa grand-mère avait décidé de stopper sa grossesse en 1972, avant la légalisation de la pratique en 1975 donc. Sa mère avait connu la même expérience en 1979.

Après sa publication, cette première vidéo a connu une deuxième vie dans les commentaires. De nombreuses personnes ont décidé d’y raconter spontanément leur propre avortement.

Marinette a alors pris la décision d’aller à la rencontre de neuf femmes qui témoignaient sous cette première publication. C’est ainsi que la vidéo IVG : L’accès au droit est née

IVG : l’accès au droit, un projet qui donne la parole à des personnes qui ont avorté

Dès les premières minutes de la vidéo, les récits m’ont édifiée. L’une des femmes interrogées explique qu’après avoir pris un rendez-vous avec son médecin pour avorter, ce dernier lui a posé un lapin.

Une autre raconte :

« La personne qui s’occupait de l’échographie a soudainement tourné l’écran et dit : oh regardez, on voit son petit cœur qui bat ! »

Car l’accueil et le manque de bienveillance du personnel médical a été un vrai problème pour nombreuses d’entre elles. Une femme relate à ce sujet :

« On m’a demandé de payer en liquide pour que, je cite, je prenne bien la mesure de ce que ça coûtait. »

Une autre confie ce fait édifiant.

« Je suis tombée sur un type qui m’a fait une échographie, par voie endovaginale [c’est-à-dire par l’intérieur du vagin, ndlr].

Je lui ai dit qu’il me faisait mal et il m’a dit… Allez, ça va passer !

Pour moi, l’intention ça a été de faire mal et de punir. Et il m’a fait très mal, et il m’a humiliée, encore une fois. »

En plus de cela vient la douleur physique causée par l’IVG. On ne peut malheureusement pas forcément y faire grand chose, mais être empathique avec les personnes qui souffrent semble un minimum.

Et c’est bien ce que demande l’une de ces femmes :

« Moi j’attends d’avoir du soutien, et du soutien bienveillant. »

Quand ces vidéos deviennent un webdoc sur l’avortement en général

La vidéo se termine sur une annonce importante : la réalisatrice Marinette a décidé de créer un site dédié à ce projet.

Il se nomme Récits d’Avortements et donne un accès aux neuf entretiens complets de ces femmes. Cet espace propose aussi d’envoyer son propre témoignage.

Un projet que je considère comme nécessaire alors que la question de l’accès au droit à l’avortement se retrouve encore régulièrement bousculée par des extrémistes.

*Source Ined

À lire aussi : AfterBaiz, le site anti-IVG déguisé qui cherche à vous baiser

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Les Commentaires

7
Avatar de gumnut
19 septembre 2017 à 13h09
gumnut
Même aventure pour mon copain et moi : tombée enceinte sous stérilet il y a un peu plus de deux ans... en Australie (oui oui, j'aime bien un petit twist inattendu), et dans un état où ce n'est pas officiellement légal (Nouvelle Galles du Sud). Les méthodes ne sont clairement pas les mêmes qu'en France (d'après les récits de mes copines qui sont passées par là), et j'ai du aller en clinique privée et spécialisée IVG et payer $800 de ma poche ou sinon, j'allais devoir faire un A/R en France juste pour ça -> bcp plus cher + devoir expliquer à l'entourage ce que je foutais là pour 4 jours - et j'en avais pas envie). J'ai eu la chance d'éviter tout le drama que certains soignants peuvent faire : prise de rdv le jeudi soir, rdv le samedi matin à 8h, sortie à 11h. Les conditions m'ont parues assez étranges et froides avec une ambiance "à la chaîne" et peu - voire pas du tout - de bienveillance au niveau du personnel. Heureusement, j'ai été super bien entourée par mes amis et mon partenaire sans ce moment aurait pu être bien plus traumatisant. Ce qui m'a le plus marqué au final lors de ce moment, ca a été l'anesthésie générale (ma première et sans rdv check up au préalable) - j'ai mal vécu le fait d'être comme "morte" pendant un temps - n'avoir rien vu, senti, avoir été bougée et manipulée sans m'en rendre compte. Un peu rock'n'roll mais je ne regrette pas du tout ma décision - je suis heureuse de pouvoir vivre dans des pays où j'ai le choix d'avoir un enfant ou non, et quand.
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