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Mode

De la signification sociale des fringues, et mon propre rapport au style

Le rapport que l’on entretient avec ses fringues peut être compliqué. Petit tour d’horizon de la signification sociale que peuvent avoir les vêtements !
Note de service : cet article est écrit d’un point de vue subjectif et n’a pas vocation à établir une vérité générale ou une analyse pointue. Il découle d’observations et d’appréciations personnelles qui ne sont pas à prendre comme parole d’évangile !

J’ai l’impression que chacun d’entre nous a un rapport particulier aux fringues et au style en général. Qu’on le cultive assidument ou, au contraire, que l’on l’ignore le plus possible, trouver une place dans la société passe aussi par une affirmation vestimentaire plus ou moins marquée.

Et c’est sans faire du Bourdieu-du-pauvre ni chercher à imposer une quelconque analyse philosophique que je vais essayer de vous parler aujourd’hui de mon propre rapport aux frusques, tout en essayant d’analyser l’impact que celles-ci peuvent avoir sur notre quotidien !

Je dois vous dire que j’ai toujours eu un peu de mal à comprendre les personnes qui trouvent la mode et tout ce qui touche aux fringues complètement futile. Que l’on ne s’y intéresse pas, c’est tout à fait concevable — chacun ses passions — mais que l’on estime que c’est un monde complètement léger voire inutile, ça me dépasse un peu plus. Déjà pour le jugement de valeur, ensuite parce que plein d’aspects de ce domaine sont passionnants.

Retour sur ma relation avec les fringues, et sur ces influences qu’elles peuvent avoir sur la société, du moins, de mon propre point de vue.

À lire aussi : Je travaille dans la mode, et les clichés me fatiguent

Le vêtement, de l’appartenance sociale à l’expression identitaire

Je le dis et le répète : ni la mode, ni les fringues ne sont des sujets légers. Une petite analyse de l’importance des vêtements s’impose, et pour les plus sceptiques, vous pourrez voir qu’au final, étudier la mode n’est pas aussi futile que les clichés veulent bien le faire croire !

Commençons. Se vêtir est une habitude qui tient presque autant du réflexe que de manger. Depuis la petite enfance, on t’apprend à t’habiller tous les jours de ta vie, et à ne surtout pas sortir sans avoir le cucul couvert. Sans faire de théorie foireuse, je me permet de penser que c’est peut-être ce côté instinctif qui peut faire croire que c’est un sujet futile, voire sans intérêt. Le fait que tout cela soit une nécessité du quotidien, une habitude, fait peut-être que certaines personnes continuent de penser que tout cela ne va pas plus loin que se cacher le troufion.

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On ne twerke pas sans pantalon.

Alors que justement, les fringues ne sont pas seulement là pour remplir cette seule fonction primaire ! Nos vêtements peuvent en dire beaucoup sur nous et le milieu dans lequel on vit.

Pour moi, les fringues représentent un moyen parmi d’autres d’analyser notre société, l’évolution de celle-ci, et plus largement, nos comportements. Elles ont eu leur influence sur l’Histoire, ont marqué leurs époques.

De tous temps, les vêtements ont servi à montrer une appartenance sociale, religieuse, ou inversement à marquer une volonté de non-adhérence à un groupe. Ils expriment une idée, permettent d’assimiler tout de suite à qui on a affaire. 

Nous vivons aujourd’hui dans une société où il peut être facile de casser les codes (vestimentaires ou non) et où il est possible de changer de catégorie socio-professionnelle (je ne dis pas que c’est facile, mais nous n’avons pas non plus un système de castes installé et inaltérable). Mais il n’y a pas si longtemps, les fringues définissaient une classe sociale : c’était d’ailleurs leur fonction première ! Les ouvriers et les cadres n’avaient pas à s’habiller de la même façon (ne le pouvaient pas forcément financièrement d’ailleurs), et devaient respecter certains codes afin de ne pas « se mélanger ».

Les fringues ont aussi fait partie de l’Histoire : que ce soit pour appuyer une opinion ou pour distinguer une partie de la population, elles sont le reflet d’une société donnée, d’une tradition, ou au contraire, d’un changement radical. Que seraient les féministes de la fin du XIXème siècle sans leur pantalon, symbole de leur volonté d’être autant respectées que les hommes ?

À lire aussi : Le pantalon, symbole du féminisme

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Gabrielle « Coco » Chanel, une femme qui n’hésitait pas à porter quotidiennement des pantalons.

Les habits permettent aussi d’assimiler certains acquis pour une vie quotidienne plus sereine. Je me sens en danger et je vois des uniformes de police au loin ? Ces silhouettes représentent la protection, l’autorité, je peux les rejoindre.

La symbolique de l’habit fait tellement partie de notre quotidien que l’on a tendance à en oublier l’importance et l’utilité.

Pour moi, les vêtements sont une vitrine de l’individu, de sa fonction au sein de la société (un-e avocat-e, un-e policier-e, un-e chef de cuisine seront reconnaissable par leur tenue respective) à sa personnalité (un-e grand-e timide s’habillera rarement comme une personne plus extravertie).

Mais attention : une vitrine ne reflètent pas toute une personne ! Les vêtements permettent seulement de se construire une première opinion, en symbiose avec le langage corporel. Comme on dit, l’habit ne fait pas toujours le moine.

Les codes vestimentaires sont donc souvent à double-tranchant.

Les vêtements et la mode comme moyen de se démarquer

Fort heureusement, même si nos fringues peuvent montrer plusieurs choses que l’on ne dit pas au premier abord, elles ne sont pas non plus le résumé de ce que nous sommes. Ce serait bien triste, tout de même.

Se chercher un style vestimentaire, ou justement ne pas chercher et aller à l’essentiel, fait partie du processus de construction de la personnalité. Les personnes qui n’accordent aucune importance aux fringues ont elles aussi un style… qui exprime cette indifférence !

Au cinéma et au théâtre, costumes et maquillage donnent leur âme aux personnages, des plus discrets aux plus extravagants. Que seraient par exemple les héros loufoques des films de Tim Burton sans leurs apparats qui les caractérisent et, volontairement, les caricaturent ?

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Mais dis-moi Jamy, comment cette construction de personnalité par les fringues se fait-elle en réalité ?

Tout d’abord, il est vrai que le milieu social influence souvent les styles vestimentaires, autant que les images que l’on peut voir quotidiennement — même si tout cela n’est pas figé. On peut choisir notre façon de s’habiller pour se démarquer, se fondre dans la masse, ou seulement se sentir à l’aise.

Ensuite, c’est là où la mode en tant que « tendance » pose son influence. Dans ce monde qui va très vite, elle aiguille aussi le choix (ou le non-choix) de la personne en lui montrant ce qui est « in » ou « out », ce qui permet se positionner socialement par rapport aux influences qui vont et qui viennent. Elle offre des espèces de modèles à suivre, permettant à l’individu de s’en inspirer comme de les rejeter, tout comme les idoles de cinéma, de musique ou de sport peuvent le faire.

Trouver le look dans lequel on se sent bien, sans avoir l’impression d’être « déguisé-e », cela peut être un travail de longue haleine, et le résultat évolue souvent suivant l’âge, les fréquentations, les influences, ou simplement les humeurs ou les complexes !

À lire aussi : L’été où j’ai appris à aimer mon corps

De mon propre rapport aux fringues

C’est en prenant mon propre exemple que j’ai eu envie de vous parler plus amplement de cette construction personnelle autour des vêtements.

Je travaille dans la mode : ça paraît plutôt évident que j’ai toujours eu un rapport particulier avec les fringues et le style en général. Pour être honnête, j’ai longtemps cherché à m’exprimer (et à me démarquer) ; la première façon avec laquelle j’ai vraiment réussi à le faire, c’est en choisissant ce que j’allais porter le matin !

Bien évidemment, il y a eu des gros ratés. À trop vouloir me différencier, je me retrouvais souvent avec des trucs improbables, qui n’allaient pas ensemble, ou dans lesquels je ne me sentais pas à l’aise.

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Moi en 2de B.

Je n’ai jamais eu honte de ce que j’étais. Au lycée, j’étais cette fille qui tient absolument à se démarquer ; ça pouvait parfois aller jusqu’au ridicule, mais je crois que l’important dans cette histoire est que comme je me sentais bien dans ce processus, eh bien je m’en foutais d’avoir parfois l’air con, de changer de style d’un mois à l’autre et de tester des trucs improbables !

Petit clin d’oeil à nos ami-e-s sexistes : tout cela montre bien qu’on ne s’habille pas pour plaire aux autres, mais pour se plaire à soi… Désolée, mais cette mini-jupe n’était pas pour séduire.

À lire aussi : Treize clichés sexistes sur les femmes — Naya te veut du bien

Trouver mon style actuel n’a pas été un processus laborieux, mais c’est quelque chose qui s’est fait sur plusieurs années et qui continue d’évoluer. Je suis convaincue que la construction de ma personnalité, de ce que je veux et de ce que je ne veux pas dans ma vie, s’est ressentie dans ma façon de m’habiller.

Je m’habillais de façon plus excentrique lorsque que j’avais un caractère moins affirmé, que j’osais moins dire « non », et que je faisais plus attention à ce que les autres pensaient de moi. Depuis quelques temps, je pense avoir trouvé les fringues dans lesquelles je me sens bien, les looks qui reflètent le plus ma personnalité et surtout ce que j’ai envie de communiquer aux gens !

Mais je ne sais pas pour combien de temps, vu que je vais forcément grandir, vieillir, avoir de nouvelles envies. Je vais donc continuellement adapter mon style vestimentaire à la vie que je vais mener, pour continuer cette jolie histoire d’amour un poil compliquée que je vie avec mes fringues !

Et toi, c’est quoi ton rapport à la mode ?


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

33
Avatar de Maud Kennedy
29 juin 2015 à 16h06
Maud Kennedy
C'est moi qui l'ai dit et d'abord,pour remettre les choses dans leur contexte,j'ai dit qu'ils en manquaient,pas qu'ils n'en avaient pas,ce n'est pas la même chose et ça n'avait rien d'une accusation juste d'une opinion. Ensuite,je ne me prétends absolument pas précurseur de rien du tout,merci de ne pas mettre de mots dans ma bouche.
Au lieu de se lancer dans des attaques sans aucun fondement,il aurait mieux valu me demander ce que je voulais dire par là mais passons.
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